- Syndicat des eaux d’Ile-de-France
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Syndicat des eaux d'Île-de-France
Le Syndicat des eaux d’Ile-de-France (SEDIF) est un établissement public de coopération intercommunale qui gère le service public de l’eau potable pour le compte de 144 communes de la région parisienne.
Créé en 1923, le SEDIF est responsable de la production et de la distribution de l’eau potable pour 4 millions de consommateurs, répartis sur 7 départements.
Sommaire
L'organisation institutionnelle
Administré par un Comité syndical constitué d’élus des conseils municipaux des communes et intercommunalités desservies, le SEDIF est présidé depuis les élections municipales de 1977 par André Santini, ancien secrétaire d’Etat chargé de la fonction publique et Maire d’Issy-les-Moulineaux.
En tant que maître d’ouvrage, le SEDIF est propriétaire de toutes les installations de production et de distribution (usines, réservoirs, canalisations…).
L’exploitation est déléguée à Veolia Eau au travers d’un contrat de régie intéressée. Ce contrat arrive à échéance fin 2010, et représente 37 % des 600 millions de chiffre d'affaire de cette entreprise[1]. Le syndicat s'est donné jusqu'à la fin 2008 pour déterminer le futur mode de gestion. Cette question a animé les débats qui ont abouti à la réélection en 2008 d'André Santini à la présidence du syndicat. Son opposant, Jacques Mahéas, était soutenu par les tenants d'un retour en gestion publique de l'eau[2].
Des associations de consommateurs, dont l'UFC-Que Choisir, ont critiqué la délégation de service public confiée à Veolia Eau qu'elles accusent de réaliser des profits trop importants sur la distribution de l'eau et d'avoir un gestion opaque. L'enquête de l'été 2008 de l'UFC, s'étonne ainsi de la facturation de l'installation d'un mètre de canalisation au coût moyen de 452 à 650 euros contre 405 à Lyon[3].
Depuis quelques années, le Syndicat des eaux d’Ile-de-France a opéré une reprise progressive de ses missions de maîtrise d’ouvrage, en renforçant ses équipes administratives et techniques, et par un recours croissant, après mise en concurrence, à la maîtrise d’œuvre externe. Cela s’est traduit par plusieurs avenants au contrat de délégation avec Veolia Eau, l’exploitant étant désormais soumis à des objectifs de performance en termes de qualité de service.
Au terme d'un débat passionné, le comité du SEDIF a voté le 11 décembre 2008 par 88 voix contre 54 le principe d'un nouveau contrat de délégation au privé, avec toutefois la possible introduction d'une tarification sociale du mètre cube pour les ménages modestes[4].
La production de l'eau potable
L’eau produite par les usines du SEDIF provient pour 95 % d’eau de surface (la Seine, la Marne et l’Oise), de qualité très médiocre, et qui nécessite des traitements poussés. C’est pourquoi le SEDIF met en œuvre des techniques de pointe, faisant de ses usines des références mondiales.
Les volumes produits s’élèvent à environ 280 millions de mètres cubes par an, répartis ainsi :
- usine de Choisy-le-Roi (sur la Seine) : 350 000 m3/jour pour 1,7 million d’habitants
- usine de Neuilly-sur-Marne : 300 000 m3/jour pour 1,6 million d’habitants
- usine de Méry-sur-Oise : 170 000 m3/jour pour 800 000 habitants.
Quelques forages (nappes de l’Albien et du Sparnacien) et des adductions en provenance de distributeurs voisins viennent compléter le dispositif d’approvisionnement du SEDIF. Le réseau de canalisations couvre une distance cumulée de 8 750 kilomètres.
Le prix de l'eau et le budget du syndicat
Les investissements du SEDIF sont entièrement financés par les ventes d’eau et les emprunts. Le prix du mètre cube d’eau potable est fixé chaque année par les élus. Il est de 1,6879 euro HT au 1er octobre 2007 (pour une consommation moyenne de 120 m3, prime fixe et location de compteur incluses). S’y ajoutent les coûts d’assainissement et des taxes ou redevances qui ne dépendent pas du SEDIF. Le montant moyen de la facture d’eau sur le territoire du SEDIF est ainsi de 1,70 euros par mètre cube au 1er avril 2008 (soit 0,4 centime d’euro le litre).
Le budget du SEDIF s’élève à environ 580 millions d’euros, dont plus de 200 millions sont consacrés aux investissements nécessaires pour répondre aux contraintes croissantes de la réglementation sur la qualité de l’eau et aux normes de respect de l’environnement, et maintenir ou moderniser son outil industriel.
Solidarité Eau
Depuis 1986, le SEDIF agit pour le développement de l’accès à l’eau potable dans les pays pauvres. Un prélèvement de 0,6 centime d’euro est opéré sur chaque mètre cube vendu, ce qui permet de financer des projets de forage ou d’adduction dont les maîtres d’œuvre sont des ONG reconnues pour leur savoir-faire dans ce domaine.
Cette coopération décentralisée est désormais encadrée par la loi Oudin-Santini de février 2005. En 20 ans, près de deux millions de personnes ont bénéficié des actions du SEDIF dans 16 pays d’Asie et d’Afrique.
Références
- ↑ Marie-Caroline Lopez, « La bataille de l'eau débute en Île-de-France », dans La Tribune, 20 mai 2008
- ↑ Le Parisien, 16 mai 2008
- ↑ Jérôme Canard, « L'audit qui dénonce les ruisselants profits d'un marchand d'eau », dans Le Canard enchaîné, 25 juin 2008 (ISSN 0008-5405)
- ↑ La bataille de l'eau s'engage en Ile-de-France, par Isabelle Rey-Lefebvre, 15 décembre 2008, Le Monde. Consulté le 16 décembre 2008
Voir aussi
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