- Victor Griffuelhes
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Victor Griffuelhes est un syndicaliste français né à Nérac (Lot-et-Garonne) le 14 mars 1874 et mort le 30 juin 1922 à Saclas (Seine-et-Oise). Il fut secrétaire général de la CGT de 1902 à 1909, le premier à avoir une vraie stature.
Sommaire
Biographie
Élève au petit séminaire de Nérac jusqu'à quatorze ans, il travaille avec son père jusqu'à dix-sept. En 1891 Victor Griffuelhes se rend à Bordeaux, à Nantes, à Blois puis Tours. En 1893 il arrive à Paris. Ouvrier cordonnier, il fabrique des chaussures de luxe pour les bottiers du quartier de l'Élysée. En 1899 il est délégué à l'union syndicale de la Seine dont il devient rapidement secrétaire. En 1900, il est élu secrétaire de la Fédération des cuirs et peaux.
Le 26 novembre 1901, il devient secrétaire général d’une CGT qui vivotait, agrégat de fédérations de métiers sans vision commune. À sa démission le 2 février 1909, la CGT sera devenue la principale et la plus prestigieuse force du mouvement ouvrier français, dotée d’une stratégie cohérente et d’une assise solide. Griffuelhes aura été un des principaux artisans de cette ascension, son travail d’organisation se doublant d’un effort de théorisation du syndicalisme révolutionnaire. Il a rédigé avec Émile Pouget la charte d'Amiens, adoptée par la CGT en 1906.
Alors que ses premiers choix politiques ont été du côté des socialistes blanquistes, Griffuelhes a progressivement acquis la conviction de la nullité du parlementarisme pour émanciper la classe ouvrière. Il s’est donné alors entièrement à la CGT naissante. Quelques années plus tard, sa personnalité se confondait entièrement avec la confédération.
Le ministre de l’Intérieur Clemenceau sut jouer des inimitiés qu’il s’était créées au bureau confédéral pour contribuer à le faire chuter. En 1908, il est arrêté avec 30 autres cadres cégétistes suite aux grèves de Draveil-Villeneuve-Saint-Georges, et ne peut donc participer au Congrès de Marseille en octobre 1908, au cours duquel la confédération entérine une motion antimilitariste.
Après plusieurs mois de cabale contre lui, orchestrée par les syndicalistes réformistes et par une partie des révolutionnaires, Griffuelhes rendait son tablier, dépité, en février 1909. Il participera alors à la revue La Vie ouvrière, tribune de la tendance syndicaliste révolutionnaire fondée par Pierre Monatte et, après la guerre, et avoir soutenu brièvement les communistes, il appuiera l’action des libertaires au sein des comités syndicalistes révolutionnaires (CSR).
Citation
- « A cette théorie [guesdiste de l'action du syndicat], nous opposons la nôtre: adversaires de l'État et de toutes ses institutions au point de vue politique, adversaires de l'État et de toutes ses institutions au point de vue syndical »[1]
Précédé par
Eugène GuérardSecrétaire général de la CGT Suivi par
Louis NielRéférences
Bibliographie
Delpont Hubert : Victor Griffuellhes, un Lot-et-Garonnais fondateur de la CGT. Agen, 1983, 40 p. Vandervort Bruce : Victor Griffuelhes and French Syndicalism 1895-1922, Baton Rouge, 1996, 278 p.
Liens externes
- Eduiard Dolléans, Histoire du mouvement ouvrier, tome 2, page 85
- notice sur le site de l'IHS CGT
- Les textes de Griffuelhes sur Pelloutier.net
Catégories :- Syndicaliste CGT
- Syndicaliste révolutionnaire
- Naissance en 1874
- Décès en 1923
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