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Laboratoires Éclair
Pour les articles homonymes, voir Éclair.Les Laboratoires Éclair sont les principaux laboratoires de développement, de traitement et de tirage de pellicules cinématographiques en France. Leur travail s'est récemment tourné vers le numérique, à commencer par la restauration de vieux films.
Depuis 1938, la compagnie possède également des studios de tournage, situés, comme le laboratoire, à Épinay-sur-Seine.
Sommaire
Histoire
Créée à Épinay-sur-Seine en 1907 par l'industriel Charles Jourjon, la société Éclair se destine dans un premier temps à la production de films : entre 1908 et 1918, Éclair est la troisième firme française après Gaumont et Pathé. Elle emploie de grands réalisateurs, comme Maurice Tourneur et Victorin Jasset et s'implante aux États-Unis, à New York en 1909, à Fort Lee en 1911, et enfin à Tucson en 1913. Elle prend sous contrat Emile Cohl, l'inventeur du dessin animé, à partir de 1912. Mais elle est victime successivement de la mort de Jasset (22 juin 1913), de l'incendie de ses studios et laboratoires de Fort Lee (mars 1914) et de graves problèmes bancaires ; elle perd également Emile Cohl et Maurice Tourneur, qui décident de rester aux États-Unis à la fin de la guerre. L'activité de production d'Éclair cesse en 1922.[1]
La firme s'oriente aussi vers la fabrication de projecteurs et de matériel de développement des films, avant de se lancer dans la fabrication de caméras à partir de 1920, avec notamment la Caméréclair et la Camérette Éclair. Ses studios sont loués à d'autres maisons de production (par exemple pour Luitz-Morat, Jacques Feyder, Marcel L'Herbier ou Jean Epstein).
L'activité de production d'Éclair reprend en 1928. En 1929, il produit l'un des premiers films sonores, Le Collier de la reine réalisé par Gaston Ravel. À la mort de Charles Jourjon en 1938, son beau-fils Jacques Mathot lui succède et rachète les studios Tobis d'Epinay-sur-Seine, où ont été tournés Le Million de René Clair (1931) et La Kermesse héroïque de Jacques Feyder (1935).
En 1947, Éclair lance la caméra 35 mm Caméflex, dont la version portative obtient le prix de l'Academy of Motion Pictures américaine trois ans plus tard. Dans les années 1960, son modèle Éclair 16, conçu à l'origine pour l'ORTF, se fait connaître par les cinéastes de la Nouvelle vague.
L'activité de fabrication de caméras sera rachetée au début des années 1970 par le producteur Harry Saltzman avant d'être vendue dans les années 1980 au principal concurrent d'Éclair, Aaton. La société se diversifie alors avec le traitement de la vidéo et la restauration de films sur pellicules. Parallèlement, les studios d'Epinay accueillent le tournage de nombreux longs-métrages.
En février 2007, la société Holland Coordinator Italie, propriété de l'homme d'affaires et producteur tunisien Tarak Ben Ammar qui possède en outre 83% du goupe Quinta Industries[2], principal concurrent d'Éclair via son pôle image (LTC, scanlab, duran, duran duboi et duboicolor), acquiert 43 % du capital d'Éclair en achetant la société Téléclair, détenue jusqu'alors par la famille Dormoy. En décembre de la même année, le groupe Quinta Industries devient l'unique actionnaire du laboratoire en achetant les 57 % restants au fond d'investissement ETMF2 de BNP Paribas. La filiale d'Éclair Télétota reste la propriété d'ETMF2. La SACD se dit très inquiète de cette concentration. [3]
En mars 2008, Tarak Ben Ammar et son groupe Quinta Industries décident de se désengager de sa participation majoritaire des laboratoires Eclair, GTC, Télétota et Centrimage dans des conditions qui restent obscures. La fusion des plus grands laboratoires cinématographiques français n'aura (pour l'instant) pas lieu, au grand soulagement des producteurs français et de la diversité culturelle française dans son ensemble.
En juillet 2009, les 4 plateaux de tournage cinéma d'Epinay-sur-seine (un de 1.500 m2, deux de 800 m2 et un de 200 m2) ont été cédés au groupe TSF[4].
Le groupe éclair
Éclair Group regroupe, entre autres, le laboratoire éclair, le laboratoire GTC, le laboratoire vidéo Télétota, le Laboratoire Neyrac Films.
Éclair Group a réalisé en 2004 un chiffre d'affaires net consolidé de 97,3 millions d'euros.
Le 8 septembre 2009, Eclair Group est placé en procédure de sauvegarde par le tribunal de Nanterre[5].
Quelques films tournés aux Studios Éclair
- La série Protéa (1913-1918)
- La Chute de la maison Usher (1928)
- La Grande Illusion (1937)
- Les Tontons flingueurs (1963)
- Le Locataire (1975-76) de Roman Polanski
- Un cœur en hiver (1992)
- Léon (1994)
- La Reine Margot (1994)
- Les Visiteurs 2 (1998)
- Le Dîner de cons (1998)
- Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre (2002)
Notes et références
- ↑ Eclair, fleuron de l’industrie cinématographique française, 1907-2007, par Marc Sandberg, Cinémathèque française
- ↑ Duran : En Vrac
- ↑ SACD - Communiqué - Rachat du Groupe Eclair par le Groupe Quinta Communications - La diversité culturelle face à la concentration industrielle
- ↑ http://www.sonovision.com/news/news.php?nf=2837&&t=1
- ↑ http://www.sonovision.com/news/news.php?nf=2864&&t=1
Lien externe
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