- Stradivarius
-
Antonio Stradivari
Antonio Stradivari Antonio Stradivari examinant un violonSurnom(s) Stradivarius Naissance 1644
CrémoneDécès 18 décembre 1737 (à 93 ans)
CrémoneNationalité Italienne Profession(s) Luthier Formation Élève de Niccolò Amati Antonio Giacomo Stradivari, souvent appelé Stradivarius (Crémone, 1644 - Crémone, 18 décembre 1737), est un luthier italien (fabricant de violons et autres instruments à cordes), le plus important de sa profession. La forme latine de son nom, « Stradivarius » est souvent utilisée pour se référer à ses instruments.
Sommaire
Biographie
Antonio Stradivari est né en 1644 à Cremona en Italie, d'Alessandro Stradivari et d'Anna Moroni ; il est mort dans sa ville natale le 18 décembre 1737, à près de 93 ans.
Selon certaines sources, il aurait été élève de Niccolò Amati de 1666 à 1679, et selon d'autres, élève d'un des Ruggeri. Le doute subsiste à ce jour, car aucun document irréfutable, confirmant l'une ou l'autre de ces sources, n'a été jusqu'à présent retrouvé par les historiens. Quoi qu'il en soit, l'étiquette du violon de 1667 Ashby Strad, porte la mention alumnus Amati ce qui atteste, au moins, de l'influence de Niccolò Amati sur son travail.
La famille Amati, dont un des ancêtres, Andrea, inventa le violon, à partir de la viole, vers 1560, fut une grande famille de luthiers. Amati aura aussi pour élève Andrea Guarneri, dont le nom évoque également une dynastie de luthiers prestigieux.
Stradivarius a été un des plus fameux luthiers de l'histoire. Les meilleurs instruments furent construits entre 1700 et 1720.
Son époque fut marquée par une évolution des besoins en lutherie. Les salles de concert, de plus en plus vastes, nécessitaient des instruments d'une puissante sonorité. Ce n'était pas l'apanage des violons assemblés par Amati. De 1670 à 1700, Stradivarius sut améliorer la qualité de sa production en ce sens, notamment en allongeant le corps de l'instrument et en le bombant, créant les longuets (le gain en longueur étant d'environ 5 mm). Puis, entre 1700 et 1710, il revint à un modèle plus classique. Enfin, les instruments qu'il produisit entre 1710 et les années 1725-27, sont considérés comme étant les meilleurs de sa production. Cette période est d'ailleurs qualifiée par les experts d'« âge d'or ».
À sa mort, deux de ses fils (il eut 11 enfants de deux épouses), Francesco et Omobono, continueront l'entreprise de leur père.
Les instruments
L'explication de la qualité exceptionnelle de ces instruments reste controversée. De très nombreuses pistes de recherches ont été lancées, mais aucune n'est totalement convaincante. En effet, le choix du bois, le vernis dont on ne trouve pas la composition exacte... jouent un rôle certes non négligeable, mais un luthier parisien, dans les années 1960, a fabriqué un très bon violon avec des lattes de plancher de son appartement, pour montrer que certaines hypothèses extravagantes ne tenaient pas debout (certains parlaient même de bois de château-fort que Stradivari aurait récupéré en bon état de conservation, d'où une grande ancienneté). D'ailleurs, plusieurs tests en aveugle montrent que, globalement, les célèbres violons s'en tirent bien mais ne sont pas systématiquement jugés les meilleurs.[1]
L'hypothèse la plus répandue est que la grande qualité de ces violons vient du savoir-faire du luthier, sans nul doute excellent, et de la bonne qualité des matières utilisées. En effet, Jean-Baptiste Vuillaume (1798-1875), célèbre luthier français, construisit des instruments très appréciés et de grande facture, utilisa du bois de l'époque de Stradivarius, collecté en Suisse.
Dans son carnet en commentaire de la figure ci-jointe[réf. nécessaire], A. Stradivarius écrit « Qui croirait que, pour construire un violon, il faut d'abord tracer deux pentagones dans un cercle ? Mais les lois de l'harmonie découvertes par Platon président aussi bien à la construction des figures géométriques qu'à la conception musicale, à cette conception abstraite de la musique-pensée ainsi qu'à l'établissement des proportions des instruments conçus pour la jouer ».
Une hypothèse récente a été formulée par Joseph Nagyvary, de la Texas A&M University : l'utilisation de la résonance magnétique nucléaire et de la spectroscopie proche infrarouge a mis en évidence que les molécules d'un des composants du bois, l'hémicellulose, étaient rompues. Selon Nagyvary, ce phénomène résulterait de l'oxydation produite par un pesticide utilisé à l'époque. Les propriétés acoustiques des instruments auraient ainsi changé à l'insu du luthier. Les instruments fabriqués par Andrea Guarneri présenteraient la même particularité.
Une autre hypothèse avancée par les climatologues pourraient expliquer la qualité des instruments de Stradivari. La fin du XVIIe siècle a connu une mini période glaciaire qui aurait fortement ralenti la croissance des arbres. Ce ralentissement aurait donc donné des bois plus denses donc plus aptes a prolonger les raisonnances et donner de l'emphase aux sons.
Cette hypothèse, comme la précédente a toutefois ses limites: si elles étaient verifiées cela voudrait dire que tous les luthiers de Crémone de cette époque (environ 300) auraient fait des violons de qualité équivalente a celle de Stradivari. Ce qui, bien sur, n'est pas le cas.
Sur les 1 100 instruments fabriqués par Stradivari, 696 sont arrivés jusqu'à nous[2] dont certains dans un état exceptionnel de conservation avec leur montage original, bien différent de celui qui est représenté sur la page du carnet de Stradivari.
Les prix de ces instruments prestigieux ne cessent de grimper. La vente, chez Christie's, à Londres, en 1998, du Kreutzer — le nom de son interprète au XIXe siècle — a atteint la somme de 1,5 million d'euros. Maxim Vengerov en était l'acquéreur. Un autre violon, nommé The Lady Tennant, vendu aux enchères le 22 avril 2005 a battu ce record en se vendant à 2 032 000 dollars — pour une estimation de 1,2 million de dollars. En mai 2006, le Hammer de 1707 a atteint le record mondial pour une vente aux enchères, soit 3,54 millions de dollars (2,7 millions d'euros)[3].
Violons les plus connus
- Le Soil (1714), souvent considéré comme le meilleur instrument du monde.
- Le Viotti (1709).
- Le Marylebone (1688).
- L' Emiliani (1703), joué par Anne-Sophie Mutter qui possède également le Lord Dunraven (1710).
- Le Marsick (1705).
- Le Hammer (1707).
- La Pucelle (1709).
- Le Gibson (1713). joué par Joshua Bell
- Le Dolphin (1714), joué par Jascha Heifetz.
- Le Des Rosiers, propriété d'Angèle Dubeau.
- Le Lipinski (1715), joué notamment par Giuseppe Tartini.
- Le Kochanski (1717).
- Le Milanollo (1728), joué par Viotti, Niccolò Paganini, Yehudi Menuhin, Christian Ferras et Pierre Amoyal.
- Le Comte de Fontana (1712) ayant appartenu à David Oïstrakh qui possédait également le Marsick, le Bérou (1714) et le Youssoupov (1736).
- Le Messie, (1716) qui resta dans l'atelier jusqu'à la mort de Stradivari
- À propos de cet instrument, circule l'anecdote suivante :[réf. nécessaire] Vuillaume, le célèbre luthier mentionné précédemment, espérait intensément posséder cet instrument, dont le non moins célèbre collectionneur italien Luigi Tarisio(1790-1854), avait fait l'acquisition après la mort du Maître de Crémone. En vain semble-t-il, car le violoniste français Delphin Alard(1815-1888), rapporte qu'un jour, Vuillaume aurait dit à Tarisio : « Ah, votre violon est donc comme le Messie; on l'attend toujours, et il ne paraît jamais ! ». De fait, Tarisio ne s'en est jamais séparé de son vivant et Vuillaume dut attendre que celui-ci fut décédé pour acheter le précieux instrument. Par la suite, il en fit une copie en 1860. Depuis, l'authenticité du Messie a été mise en doute. L'Ashmolean Museum d'Oxford en est l'actuel propriétaire.
- Le Rochester, (1720).
- Le Barrere, joué par Janine Jansen.
Violoncelles les plus connus
- le « Duport » (1711), l'instrument de Mstislav Rostropovitch de 1974 à sa mort en 2007.
- le « Davidov » (1712), l'instrument de Karl Davidov, de Jacqueline du Pré, de Yo-Yo Ma.
- le « Servais » (1701), (Adrien-François Servais, violoncelliste belge) un instrument de très grande taille, d'environ 3 cm plus grand que les violoncelles actuels.
- le « Romberg » (1728)
- le « Batta » (1714)
- le « Piatti » (1720)
- le « du Pré » (1673), ainsi surnommé par son actuel possesseur Lynn Harrell ayant précédemment appartenu à la violoncelliste britannique Jacqueline du Pré. (Il l'a un jour oublié dans un taxi).
- le « Suggia »
- le « De Munck » (1730)
- le « Markevitch »
- le « Christiani » (1700)
- le « Lord Aylesford » (1696)
« Le » luthier
Bibliographie
- Les violons du roi de Jean Diwo (ISBN 2-07-038511-6) retrace l'épopée romancée des luthiers de Crémone, dont Antonio Stradivari, à travers l'Italie baroque.
- Moi, Milanollo, fils de Stradivarius de Jean Diwo, réinvestit avec brio et passion l'univers de la musique. Une histoire vraie où s'invite la fiction. Le célèbre violon de Stradivari de 1728 raconte son histoire à travers les époques.
Liens externes
- (fr) Site officiel de la dernière exposition d'instruments de Stradivarius
- (en) Base de données professionnelle sur les instruments à cordes anciens
- (en) Autre site très complet régulièrement mis à jour
- (en) Stradivarisociety site officiel
Notes et références
- Portail de la musique classique
- Portail de l’Italie
Catégories : Naissance à Crémone | Personnalité italienne du XVIIe siècle | Personnalité italienne du XVIIIe siècle | Luthier | Naissance en 1644 | Décès en 1737
Wikimedia Foundation. 2010.