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Saint Sébastien (Mantegna)
Saint Sébastien est le sujet de trois tableaux du maître de la Renaissance Italienne Andrea Mantegna. L'artiste de Padoue vivait à une période de fréquentes épidémies de Peste et saint Sébastien, qui a survécu à sa condamnation à mort par sagittation, était considéré comme un protecteur contre cette maladie. Lors de son long séjour à Mantoue Mantegna résidait près de l'église dédiée à saint Sébastien.
Sommaire
Le Martyre de saint Sébastien Andrea Mantegna, 1490 Panneau, 68 × 30 cm Ca' d'Oro, Venise Le Martyre de saint Sébastien Andrea Mantegna, 1480 Toile, 255 x 140 cm Musée du Louvre, Paris Le Martyre de saint Sébastien Andrea Mantegna, 1456-1459 Panneau, 68 × 30 cm Kunsthistorisches Museum Le Saint Sébastien de Vienne
Il est supposé que cette image a été créée après que Mantegna a survécu à la Peste noire à Padoue (1456-1457). Probablement une commande du Podestat de la ville pour célébrer la fin de l'épidémie, elle était terminée avant que l'artiste ne parte pour Mantoue.
D'après Battisti, le thème s'inspire de l' Apocalypse de Jean. Un cavalier est représenté dans les nuages au coin supérieur gauche. Comme précisé dans l'œuvre attribuée à saint Jean, le nuage est blanc et le cavalier tient une faux pour couper le nuage. Le cavalier pourrait représenter Saturne, le dieu gréco-romain symbole, à l'époque, du Temps qui passe et de tout ce qu'il laisse détruit derrière lui.
Au lieu de la figure classique de Sébastien attaché à un poteau du Champ de Mars, il est ici représenté contre un arc, soit un arc de triomphe soit une porte de la ville. En 1457, le peintre est attaqué par l’Église pour n’avoir peint que huit apôtres dans sa fresque de l’Assomption. En guise de réponse, il appliqua les principes du Classicisme d’Alberti dans ses œuvres postérieures, dont ce petit Saint Sébastien, affecté par sa propre nostalgie.
Les principales caractéristiques du style de Mantegna sont la pureté de la surface, la précision « archéologique » de sa reproduction des détails architecturaux et l'élégance de la posture du martyr.
La signature de Mantegna est inscrite, en grec, à la verticale, à droite du saint.
Le Saint Sébastien d’Aigueperse
Le Saint Sébastien d’Aiguepesen aujourd'hui au Louvre faisait jadis partie du retable de San Zeno de Vérone. Chiara de Gonzague, fille de Frédéric Ier de Mantoue, qui épouse Gilbert de Montpensier, dauphin d'Auvergne, en 1482, le donne à la Sainte-Chapelle d'Aigueperse, en Auvergne. Il ne rejoint le musée du Louvre qu'en 1910[1].
L’image illustre vraisemblablement le thème de l’athlète de Dieu inspiré par un sermon apocryphe de saint Augustin. Le saint, attaché à un arc antique est observé d’une perspective inhabituellement basse, choisie par l’artiste pour renforcer l’impression de solidité et de domination du sujet. La tête et les yeux tournés vers le Ciel confirment la fermeté de saint Sébastien dans la souffrance du martyre. À ses pieds, les deux archers créent un contraste entre l’homme de foi transcendante et ceux qui ne sont attirés que par des plaisirs profanes.
En plus du symbolisme, l’image est caractérisée par la précision de la représentation des ruines antiques et par les détails réalistes tels que ce figuier à côté de la colonne et l’anatomie du saint.
En arrière plan de ce Saint Sébastien du Louvre, on aperçoit les ruines antiques, décor classique des tableaux de Mantegna. Le chemin escarpé, les graviers et les grottes font référence à la difficulté d’atteindre la Jérusalem céleste, la ville fortifiée au somment de la montagne, au coin supérieur droit de l’image, décrite au chapitre 21 de l’Apocalypse de saint Jean.
Le Saint Sébastien de Venise
Le troisième Saint Sébastien de Mantegna peint quelques années plus tard, vers 1490, très différent des précédentes compositions, dénote un pessimisme marqué. La représentation du saint torturé s’impose devant un fond brun, sombre et neutre. L’artiste explique ses intentions dans la banderole enroulée autour de la chandelle éteinte, au coin inférieur droit. Il y est écrit en latin : Nihili nisi divinum stabile est. Coetera fumus (« Rien n’est permanent si ce n’est divin. Le reste n’est que fumée »). Le fait que le thème de la fugacité de la vie ne soit généralement pas associé aux images de saint Sébastien paraît justifier la nécessité de cette inscription.
La lettre M formée par les flèches croisées sur les jambes du martyr pourrait signifier Morte (« Mort ») ou Mantegna.
Notes et références
- ↑ Arturo Galansino, Mantegna magistral et solitaire, Dossier de l'art, 2008, n°156, p. 44-53
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « St. Sebastian (Mantegna) ».
Bibliographie
- Laurent Vissière et Julien Noblet, « Autour du Saint Sébastien d’Aigueperse : la Renaissance italienne dans l’Auvergne du XVe siècle », in La Revue des Musées de France-Revue du Louvre (février 2008), pp. 34-46.
- (en) Stefano Zuffi, Mantegna, Arnoldo Mondadori, 1991
Liens externes
- (it) Discussion sur ces trois représentations
- Vidéo éducative sur Mantegna et le Saint-Sébastien du Louvre
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