- Songhoy
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Sonrhaïs
Sonrhaïs « Drissa, 17-20 ans, Chef Sonrai du pays de Gao (Niger) » (1920) Populations significatives par régions Population totale 5 702 000 Langue(s) Langues songhaï Religion(s) Les Sonrhaïs sont un peuple de la vallée du fleuve Niger vivant principalement du travail de la terre et de l'artisanat. Ils constituent une minorité ethnique du Mali et du Niger.
Les Songhay sont un ancien peuple du Soudan occidental. L'empire Songhoy a eu un rayonnement important à la fin du XVe siècle et au début du XVIe.
Sommaire
Histoire
Article détaillé : Empire songhaï.Les Sonhrais sont un peuple métissé, issu de plusieurs métissages – Soninkés, Malinkés, Peuls, Touaregs –, qui se sont effectués aux cours des siècles. Culturellement ils sont très proches des Mandingues et des Touaregs. Malgré les métissages, il y a bien une souche purement sonhrai, dont les origines remontent à l'Égypte ancienne en particulier de la Haute-Égypte, la Nubie.
Au VIIe siècle, les Songhaïs animistes se sont installés dans la région de Koukia, puis plus tard, à Gao. À cette époque les Songhaïs étaient divisés en trois groupes, les Sorko Sonhrais pratiquant la pêche, les "Maîtres des Eaux" qui étaient les plus puissants, les do ou gabibi, les Sonhrais pratiquant l'agriculture et l'élevage, les "Maîtres de la Terre", puis les gow, les chasseurs. Ces différents groupes de Sonhrais entretenaient de mauvais rapports. Au XIe siècle des Berbères venus du nord, fuyant les persécutions des Arabes, se fixèrent chez les Sonhrais, en particulier chez les do, les "Maîtres de la Terre". Ils se métissèrent jusqu'à ne plus se démarquer des Sonhrais d'origine, et fondèrent la dynastie des dia. Les dia chassèrent les Sonhraïs sorko, ceux-ci remontèrent le fleuve Niger à la recherche de nouvelles terres. Ils se fixèrent et fondèrent la ville de Gao. Les sorko fondateurs de la ville de Gao, durent de nouveau l'abandonner aux Sonhraïs dia. Les Sorko se réfugièrent alors vers le lac Débo. Au début du XIe siècle, Dia kossoi ou zakosoi, issus de la dynastie Dia, fixèrent la capitale des Sonhraïs à Gao. Les Sonhraïs Dia, firent de Gao un royaume puissant et prospère, qui rivalisait avec les empires du Ghana et du Mali.
Au cours du XVe siècle, le Songhaï devint un empire, qui s'étendait au Niger, au Mali et sur une partie de la Guinée et du Sénégal actuels. L'empire s'éteignit vers la fin du XVIe siècle.
Son apogée eu lieu sous les règnes de Soni Ali de 1464 à 1492 et de Askia Mohamed de 1493 à 1528. L'empire Songhoy s'effondra à la suite de la bataille de Tondibi contre les Marocains en 1591.
La première dynastie marquante fut la dynastie Za ou Dia. En 1009, le souverain Zakosoï se convertit à l'Islam. Au XIVe siècle, l'empire Songhoy est la plus importante puissance commerciale de la région.
Soni Ali Ber le Si accède au pouvoir en 1464, fondant la dynastie des "Si". Il fit de nombreuses guerres pour agrandir l'empire.
La dynastie Askia commence avec Askia Mohamed d'origine Soninkés de patronyme Touré, qui prend le pouvoir après une guerre de succession, fait de l'Islam la religion d'Etat, ce qui provoque des tensions entre l'aristocratie musulmane et la population adepte des religions traditionnelles. Son fils Askia Musa le renverse en 1528. L'empire Songhoy connaît encore quelques souverains énergiques avant sa chute en 1591 face aux Marocains.
La hiérarchie sociale des Sonhrais est la suivante :
- Les ZArma, ils représentent la noblesse Sonhraï, ceux de "pure souche" Sonhraï. Beaucoup de ZArma descendent de la dynastie des Askia, d'origine Soninké, le nom "Askia", se retrouve dans nombreuses langue africaine, ou est nommer askia, tout ce qui est mis en hauteur, elever. Certains Arma descendent des guerriers marocains ayant fait tomber l'empire Sonhrai à la bataille de Tondibi, et ayant imposé leur domination dans la ville de Tombouctou pendant quelques années. Ces Marocains ont épousé des femmes Sonhraïs nobles et ont adopté la langue et la culture Sonhraïs.
- Les sorko, la classe des pêcheurs, craints à cause des pouvoirs qu'on leur prête, fabricants de pirogues et chasseurs de crocodiles, d'hippopotames et de lamantins. Ils sont divisés en deux grands groupes, les fono qui se mêlent aux pêcheurs bozo du fleuve Niger, et les faran.
- Les classes maraboutiques, d'origine Soninké, Maure, ils étaient les détenteurs du pouvoir religieux, tous musulmans.
- Les tyindikata sont les esclaves de la noblesse et des hommes libres ; anciennement pour la noblesse ils étaient chargés de l'occupation des cheveux.
- Les gabibi sont les esclaves pratiquant l'agriculture pour la noblesse askia à l'époque de l'empire Sonhraï, ils étaient également chargés de l'escorte des Askia. Ils étaient les esclaves spéciaux de la noblesse askia.
Groupes liés aux Sonhrais
- Les Kourtey, nés des métissages entre Sonhraïs sorko pêcheurs et Peuls pasteurs. Malgré le métissage, les Kourtey restent très proches de la culture peule. On retrouve les Kourtey au Mali,Niger, et en petit groupe au Nigéria. Ils constituent presque une ethnie distincte.
- les Wogos sont une division des Kourtey, plus proche des Sonhraïs que des Peuls. Ils sont cultivateurs, pratiquent la riziculture, la pêche, l'élevage. Ils parlent la même langue que les Sonhraïs.
- Les Djermas, un sous-groupe sonhraï, ils seraient à l'origine des Sonhraïs restés animistes, fuyant l'Islam en allant vers l'est, le pays Dosso. Ils parlent un dialecte sonhraï, on les retrouve surtout au Niger, où ils ont constitué de puissantes chefferies, rivalisant avec les Touaregs et les Haoussas. Ils sont d'excellents cavaliers et guerriers. Ils ont été dans le passé très liés aux Soninkés nobles. Les Djermas sont tous musulmans.
En plus des métissages, de nombreux Touaregs, Peuls, Mandingues, sont venus s'ajouter, s'assimiler aux Sonhraïs. Les Touaregs ont souvent razzié les Sonhraïs, et la plupart des esclaves touaregs, les bella, sont d'origine Sonhraï.
Les Sonhraïs cohabitent avec les Mandingues, Touaregs, les Peuls, les Haoussas, les Dogons, les Bozo, les Mossi.
Les Sonhraïs sont de grands agriculteurs, ils cultivent du mois de mai à octobre, le reste de l'année les Sonhraïs sont artisans. Les Sonhraïs pratiquent l'élevage, ils gardent leur troupeau, et ne vendent pas les bêtes.
Les Sonhraïs sont tous musulmans, mais la tradition ancestrale animiste reste très forte dans la vie de tous les jours. Beaucoup de Sonhraïs continuent la pratique du culte des ancêtres. Ils croient ancestralement aux esprits, les holey, et en un dieu créateur, Yarkoy. Askia Mohamed, même si l'empire Sonhraï était islamisé, a beaucoup contribué à la sauvegarde des traditions africaines.
Localisation géographique
Parmi tous les groupes ethniques du Mali, les Sonraïs occupent une place particulière, du fait de leur situation géographique.
En effet, installé à la frontière de l'Afrique blanche et de l'Afrique noire, le peuple Sonraï a bénéficié des apports des pays méditerranéens, bien avant les autres, et de ceux des pays du sud avec lesquels ils entretiennent de longue date des relations commerciales[1].
Graphies possibles
Sonrhaï, Songhay, Songhoy, Soŋay
Sources
- L'empire Songhoy (par Diallo Boubacar Séga, professeur d'Histoire FLASH - Université de Bamako)
Notes
- ↑ Ethnies du Mali sur www.lemali.fr
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Paul Stoller, « Social interaction and the management of Songhay socio-political change », Africa (Londres), 51 (3), 1981, p. 765-780
- (en) Paul Stoller et Cheryl Olkes, In sorcery's shadow : a memoir of apprenticeship among the Songhay of Niger, University of Chicago Press, Chicago, 1987, 235 p. (ISBN 0226775429)
- (en) Paul Stoller, Fusion of the worlds : an ethnography of possession among the Songhay of Niger, University of Chicago Press, Chicago, 1989, 243 p. (ISBN 0226775445)
- (fr) Jean Boulnois et Boubou Hama, L'empire de Gao : histoire, coutumes et magie des Sonrai, Librairie d'Amérique et d'Orient, Paris, 1954, 182 p.
- (fr) Zakari Dramani-Issifou, « Les Songhay : dimension historique », in Vallées du Niger, Éditions de la Réunion des musées nationaux, Paris, 1993, p. 151-161
- (fr) E. Paris, « Bijoux et paille et poupées de cire Sonrai de Tombouctou », Notes africaines, n° 51, juillet 1951, p. 84-88
- (fr) André Prost, « Notes sur les Songay », Bulletin de l'Institut français d'Afrique noire, Série B, Sciences humaines. 16 (1-2) janvier-avril 1954, p. 167-213
- (fr) André Prost, « Légendes Songay », Bulletin de l'Institut français d'Afrique noire, Série B, Sciences humaines. 18 (1-2) janvier-avril 1956, p. 188-201
- (fr) André Prost, « Statut de la femme songhay », Bulletin de l'Institut fondamental d'Afrique noire, Série B, Sciences humaines. 32 (2) avril 1970, p. 486-517
- (fr) Jean Rouch, « Apercu sur l'animisme Sonraï », Notes africaines, n° 20, octobre 1943, p. 4-8
- (fr) Jean Rouch, « Rites de pluie chez les Songhay », Bulletin de l'Institut français d'Afrique noire, 15 (4) octobre 1953, p. 1655-1689
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