- Société vertueuse
-
Vertu
Sommaire
Notion
Signification du mot
Le mot vertu vient du mot latin virtus, lui-même dérivé du mot vir, d'où nous viennent les mots « viril » et « virilité ». Tandis que vir sert à nommer l'individu humain de sexe masculin, virtus désigne la force virile et, par extension, la valeur, la discipline opposée au courage, synonyme d'impulsivité, "défaut" considéré comme essentiellement barbare, illustré par Caius Marius: "La vertu est la clef de voute de l'empire (romain), faisant de chaque seconde de la vie du citoyen, une préparation minutieuse aux dures réalités de la guerre, et de chaque bataille rien d'autre qu'un sanglant entrainement".
Définition
On définit habituellement la vertu comme un habitus de la volonté, acquis par répétition des actes, et qui habilite l'homme à agir bien.
Cette définition vaut pour les vertus morales, et en particulier pour la justice, qui a effectivement son siège dans la volonté. Par ailleurs, il s'agit d'une définition par les quatre causes :
- habitus, sorte de dynamisme acquis, cerne la vertu par sa cause formelle;
- de la volonté nomme le siège de la vertu, donc sa cause matérielle;
- acquis par la répétition des actes montre l'origine de la vertu, donc sa cause efficiente;
- qui habilite l'homme à agir bien nomme le but à atteindre, donc la cause finale.
Division
Les vertus humaines se divisent en vertus morales et intellectuelles. Toutes deux sont acquises et ordonnées à un bien proprement humain.
Par opposition à ces dernières, les vertus théologales (foi, espérance et charité) sont infuses et ordonnées à un bien proprement divin.
Les vertus cardinales, enfin, regroupent les vertus morales de courage, de tempérance et de justice, ainsi que la vertu intellectuelle de prudence. Ce sont celles autour desquelles toutes les autres vertus morales gravitent et se rattachent.
Les vertus morales
Les vertus morales sont des puissances qui habilitent à agir bien dans une sphère d'activité donnée. Ainsi:
- Le courage habilite à tenir bon dans la poursuite d'un bien ardu.
- La prudence indique la conduite raisonnée.
- La tempérance habilite à user de la mesure qui convient dans la jouissance des biens délectables.
- La justice, enfin, habilite à rendre à chacun son dû.
Chacune des quatre vertus morales que nous venons de nommer trouve son siège dans la sensibilité de l'homme.
- Le courage règle la sensibilité combative.
- La tempérance règle la sensibilité jouissive.
- La justice règle la sensibilité rationnelle.
- La prudence règle la sensibilité téméraire.
Les vertus intellectuelles
Les vertus intellectuelles sont des puissances qui habilitent à atteindre le vrai dans une sphère donnée. Aussi trouvent-elles leur siège dans la raison. On dénombre habituellement 5 vertus intellectuelles: intelligence, science et sagesse d'une part, et art et prudence d'autre part. Les premières sont spéculatives, alors que les deux autres sont pratiques.
Spéculatives
- L'intelligence est ce par quoi nous saisissons les notions et les principes. Par exemple, ce qu'est un nombre pair.
- La science est l'habitus par lequel nous saisissons la vérité d'une conclusion à travers celle de ses principes. Par exemple, que six est un nombre pair, puisqu'un nombre pair est divisible en deux nombres entiers égaux, et que le nombre six répond à cette exigence.
- La sagesse, faite d'intelligence et de science, permet de connaître les notions et les conclusions les plus dignes et les plus difficiles. Par exemple, que le nombre exprimant la longueur du côté d'un carré dont l'aire est égale à deux n'est ni pair ni impair.
Pratiques
- L'art est un savoir-faire dans l'ordre des choses fabriquées. Elle vise la réalisation d'un bien extérieur à l'homme.
- La prudence est un savoir-faire dans l'ordre de l'exercice de la liberté et de l'agir. Elle vise à édifier l'homme lui-même.
La première lettre de chacune des 5 vertus intellectuelles peut servir à forger le mot latin sapis, qui vaut pour sagesse. Ce qui se présente comme suit :
- S = Science;
- A = Art;
- P = Prudence;
- I = Intelligence;
- S = Sagesse.
Considérations générales
La vertu est une notion à l'intersection des ensembles de la philosophie, de la religion et du politique, qui est encapsulée à notre époque par le politiquement correct, et était définie autrefois comme l'humain vertueux, c'est-à-dire celui qui tire parti des circonstances pour agir avec toujours le plus de noblesse possible et qui a un "bon pli" moral.
En plot classique, reprise par le judaïsme hellénisé et le christianisme, on distingue parmi toutes les vertus quatre vertus cardinales (du latin "cardo", pivot) : la prudence, la tempérance, la force et la justice. On parle en outre de trois "vertus théologales" (foi, espérance, charité) dans le christianisme.
On parle par ailleurs de trois "vertus maçonniques", à savoir la tolérance, la bienfaisance et la solidarité ; ou encore des trois vertus principales du scout, à savoir la franchise, le dévouement et la pureté.
Dans sa Somme Théologique, Saint-Thomas-D'Aquin rappelle que la justice est la seule vertu qui implique autrui, toutes les autres pouvant se pratiquer seul.
Dans La pensée chinoise de Marcel Granet, la vertu a une signification et une valeur différentes de celles attribuées par la pensée occidentale.
Philosophie
Ethique de la vertu - Platon Aristote - Cynisme - Stoïcisme - Nietzsche
Platon disait que la vertu est la science du bien ; le vice en est l'ignorance. Il précisera dans La République : "La philosophie a pour but d'opérer la conversion de l'âme, c'est là son rôle principal" (livre VII). Les Grecs n'ignoraient pas que pour changer le monde, il convient au préalable de se changer soi-même, or se changer soi-même relevait préalablement pour Platon du domaine de la pratique de la vertu comprise comme science appliquée du bien.Religion
Politique
Voir aussi
- VERTU est la filiale luxe de Nokia
- Portail de la philosophie
Catégories : Philosophie morale | Religion | Philosophie politique | Vertu
Wikimedia Foundation. 2010.