Société Générale de Belgique

Société Générale de Belgique

Société générale de Belgique

La Société générale de Belgique (en néerlandais: Generale Maatschappij) fut l'une des plus grandes sociétés qui ait jamais existé en Belgique. Elle fut fondée en 1822 par le roi Guillaume Ier des Pays-Bas et exista jusqu'en 2003, quand son actionnaire unique d'alors Suez Lyonnaise des Eaux la fusionna avec Tractebel pour former le groupe Suez-Tractebel.

Sommaire

Histoire

Le roi Guillaume Ier créa la compagnie en 1822 sous le nom de Algemeene Nederlandsche Maatschappij ter Begunstiging van de Volksvlijt, une compagnie dont le but était d'améliorer le niveau de vie du pays principalement par ses équipements publics et de développer son industrie. Après la Révolution belge de 1830 et l'indépendance qui s'en suivi, la compagnie devint belge sous le nom francophone de Société générale de Belgique. De 1831 à 1836, la société vendit la plupart de ses domaines fonciers afin de dégager des moyens financiers à investir dans l'industrialisation de l'État. Environ 28 000 hectares, dont près de la moitié constitués de forêts, furent mis en vente publique. La Société générale de Belgique servit jusqu'en 1850 comme Banque nationale de Belgique. Avant la Seconde Guerre mondiale, la société investit dans les routes, les voies ferrées et les canaux. Elle était aussi le principal opérateur dans les colonies belges, comme au Congo belge. Après le Krach boursier de 1929, la législation interdit à une banque de détenir des participations dans des entreprises extérieures à son activité. La compagnie sépara son activité bancaire du reste du groupe, créant la Générale de Banque (maintenant Fortis), mais en restant son principal actionnaire.

Ce passé historique un peu particulier a fait de la Société générale de Belgique une société pas comme les autres. Ses actions étaient appelées « parts de réserve » et son patron, « gouverneur », titre abandonné après 1988.

La Société générale de Belgique, surnommée par la presse « la vieille dame », a détenu des participations dans des sociétés aussi diverses que la FN à Herstal (armement), l'Union Minière du Haut Katanga, qui exploitait des mines au Congo, dont le descendant est le groupe Umicore, Cockerill (sidérurgie), la CMB (Compagnie Maritime Belge), Glaverbel, les ACEC (câbles, matériel électrique) ou la Brugeoise et Nivelles (matériel ferroviaire). Elle est frappée de plein fouet par la crise industrielle et ne parvient pas à redresser la barre. Elle va abandonner Cockerill, qui sera soutenu par l'Etat, revendre ses participations dans la FN, dans la CMB, dans Glaverbel, la Brugeoise et Nivelles. La Société Générale ne parviendra pas à accompagner la reconversion de ses participations industrielles. Ses tentatives dans l'informatique et les technologies de pointe ne seront généralement pas des réussites. Elle a voulu par exemple créer une société de service informatique avec CIG, au départ des départements IT de la Générale de Banque, de la FN Herstal et de CMB. Après de nombreux déboires, elle revendra l'entreprise à l'américain Computer Sciences Corporation.

La crise s'achèvera avec l'OPA lancée en 1988 par Carlo de Benedetti sur la Société Générale de Belgique, via une société française, Cerus, dirigée par Alain Minc. Le patron italien avait une réputation de redresseur d'entreprise avec Olivetti et, en France, l'équipementier Valeo. La direction de la Société générale de Belgique, menée par René Lamy et Étienne Davignon, va résister à cette opération, et préférer un chevalier blanc, le groupe français Suez. Au terme d'une bataille boursière, ce dernier va prendre le contrôle de la holding. En 1998, il va racheter les parts des actionnaires minoritaires.

Le groupe Suez Lyonnaise des Eaux va réduire le portefeuille de la société pour le résumer aux activités de Tractebel, une holding dans l'énergie et l'environnement, avec qui la holding fusionnera en 2003.

Filiales

Gouverneurs

La direction sous le mandat de Ferdinand Baeyens (1892-1913)

Bibliographie

  • Fralon & Dethomas, Les milliards de l'orgueil, Gallimard.
  • Alain Minc, La grande illusion, Grasset, 1989 et Livre de Poche, spéc. pp. 186-190.
  • Béatrice Delvaux et Stefaan Michielsen, Le Bal des empires. Les dessous du capitalisme belge, Racine, Bruxelles, 1999.
  • Martine van den Driessche, Poker d'enfer. OPA sur la Générale.
  • René Brion, Jean-Louis Moreau, La Société Générale de Belgique 1822-1997, Fonds Mercator, 1998 (ISBN 9-0615-3396-1)

Source

  • Gouverner la Générale de Belgique essai de biographie collective Par G. Kurgan-van Hentenryk Publié par De Boeck Université, 1996 ISBN 2804123219, 9782804123215, 268 pages


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