- Snus
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Le snus (/ˈsnʉːs/) est de la poudre de tabac humide. Le snus est fabriqué et principalement consommé en Suède et en Norvège. La méthode de consommation habituelle consiste à le placer derrière la lèvre supérieure et à le garder en place pendant une durée qui peut aller de quelques minutes à plusieurs heures. Il existe deux principaux types de snus sur le marché :
- snus original ou lössnus est une poudre humide qui peut être tassée avec les doigts pour former des cylindres compacts de la taille souhaitée. Il est généralement vendu en boîte de 50 grammes.
- snus en portion ou portionssnus est constitué de petit sachets de poudre (d'une matière proche des sachets de thé). Généralement, la quantité de poudre est inférieure à celle utilisée pour faire un lössnus mais ces sachets sont plus faciles à manipuler. Il est habituellement vendu en boîte de 24 grammes.
Le snus suédois est fait à partir de tabac séché à l'air provenant de divers endroits du monde. Le tabac est mélangé avec de l'eau, du sel, du carbonate de sodium et des arômes et est préparé en chauffant le mélange, généralement à la vapeur. Le snus humide contient plus de 50 % d'eau. La consommation moyenne de snus en Suède est d'environ 800 grammes (soit 16 boîtes de lössnus) par personne et par an.
Le snus est vendu principalement en Suède et en Norvège, mais il peut être trouvé dans diverses régions du monde fréquentées par les touristes scandinaves (à l'exception des pays de l'Union européenne voir plus bas). Il existe aussi un produit de snus similaire dans d'autres pays comme l'Algérie, la Tunisie et l'Inde, où on l'appelle respectivement Chemma ou "Nafha" et Khaini.
Le prix de 50 grammes de snus (une boîte de lössnus) est d'environ 35 couronnes en Suède, soit 3,50 €, (les prix ont augmenté d'environ 1 euro au 1er janvier 2007), et de 6 € en Norvège. La production de snus en Suède dépasse les 300 millions de boîtes par an. Lorsque les gouvernements norvégien et suédois ont imposé une règlementation stricte sur la consommation de cigarettes dans les lieux publics (respectivement en juin 2004 et juin 2005), les ventes de snus ont très fortement augmenté.
Sommaire
Histoire
On peut dire que l'histoire du snus commence avec le voyage de Christophe Colomb à travers l'Atlantique. Un moine nommé Ramon Pane, qui était avec Colomb en Amérique, en 1497, a vu des prêtres indiens qui avaient une poudre dans le nez. La poudre se composait notamment de tabac.
Le tabac à priser, une fine poudre de feuilles de tabac, a d'abord été utilisé en Espagne et en France au milieu du XVe siècle. Au cours de ce siècle, l'ambassadeur français Jean Nicot vint au Portugal, en contact avec la plante de tabac, qui a ensuite été cultivée uniquement à des fins médicinales. Nicot conseilla même à la reine Catherine de Médicis, encline à de graves migraines, de renifler des feuilles de tabac broyées à priser. Il est dit que les maux de tête de la reine disparurent avec le «snus» et grâce à cela, il acquit une énorme popularité. Nicot fut après cet évènement si fortement associé à l'usage du tabac en Europe que Linné, donna au tabac le nom de Nicotiana.
Le tabac à priser est utilisé comme médicament jusqu'à la Révolution française mais il est si fortement associé aux classes supérieures qu'il est rapidement devenu impopulaire. L'utilisation du tabac à chiquer était bien plus répandu à travers les classes sociales inférieures. Pour la première fois en 1637, les statistiques suédoises mentionnent le tabac snus.
En Suède, le tabac est cultivé en grandes quantités, dans quelque 70 villes à la fin du XVIIe siècle. Au début du XVIIIe siècle, le tabac à priser humide est introduit en Suède comme une compensation pour le tabac à mâcher qui était relativement coûteux. Les planteurs de tabac à priser produisaient leur propre tabac mais bientôt apparurent des fabricants qui se spécialisèrent dans la fabrication de tabac à priser. En 1998-2000, ils ont cultivés les dernières récoltes principales en Suède de Kungsnus. Environ 3000-4000 plantes ont été délivrés chaque année. Les marques comme Göteborgs Prima Fint, Röda Lacket, Generalsnus et Ljunglöfs Ettan qui s'étaient installé, y vivent toujours. Voici des exemples de marques qui ne sont plus fabriqués Havannasnus, Kaggsnus, Karottsnus, Melangesnus et Prustsnus.
La préparation contemporaine du tabac à priser ordinaire serait fermenté ou fabriqué par «transpiration» à des températures élevées pendant plusieurs mois, parfois jusqu'à six mois. Le tabac à priser est alors vendu en vrac ou emballés dans des boîtes de conserve. Ces derniers ont été pressé en carton ciré et de forme ovale.
Les émigrants suédois en Amérique du Nord emmenèrent avec eux le läppsnus vers leur nouvelle patrie. Aujourd'hui que le snus peut s'acheter aux États-Unis, des millions de personnes le consomment.
En 1919, 7000 tonnes de snus furent vendues en Suède, ce qui est le sommet des ventes, et on estimait que les suédois en consommaient cette année environ 1,2 kg par personne. Les statistiques avant 1915 ne sont pas vraiment fiables car il y avait beaucoup de fabricants (parfois non référencés) répartis à travers la Suède. Les ventes de snus ont diminué à partir du moment où les gens ont commencé à fumer le cigare à la place. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les ventes de cigarettes ont explosé jusqu'à la fin des années 1960, lorsque la peur des dommages causés par le tabagisme s'est répandue de plus en plus et le tabac à priser retrouva sa popularité. Les boîtes étaient devenues rondes avec des couvercles métalliques, les autres étaient encore en carton ciré.
En 1998, les ventes ont rebondi et 5350 tonnes ont été écoulées, ce qui équivaut à 0,6 kg de snus par habitant. Aujourd'hui, un million de Suédois utilisent le snus et en 2000 la consommation était de 6200 tonnes dont 45% était la portion de snus.
Conséquence sur la santé
Le snus est aussi addictif que le tabac fumé. N'étant pas inhalé, il n'affecte pas les poumons comme la fumée des cigarettes ; néanmoins, des chercheurs sont arrivés à la conclusion en 2004 que la consommation de tabac oral (snus) pouvait entraîner des leucoplasies, des cancers de la bouche et du pancréas[1].
L'Union européenne a interdit la vente de snus en 1992, malgré les avis favorables de tabacologues de renom[réf. nécessaire]. Si une étude tend à montrer un accroissement du risque de cancers du pancréas[2], l'usage de snus n'augmente pas le risque de cancers oraux ou pulmonaires. Selon le professeur Robert Molimard, si les fumeurs passaient au snus, leur mortalité liée au tabagisme serait réduite d'au moins 90 %[3]. Seules la Suède et la Norvège (membre de l'Association européenne de libre-échange) sont exemptes de l'interdiction de l'Union Européenne : un mouvement populaire pendant la campagne électorale du référendum pour l'adhésion de la Suède à l'UE a permis d'inclure une clause d'exception d'interdiction dans le traité d'adhésion.
Le risque de majoration des maladies cardio-vasculaires, nettement établi pour le tabac fumé, reste discuté pour le tabac oral[4].
Notes et références
- http://www.at-suisse.ch/fr/page-daccueil/facts/le-tabac-mortel-sous-toutes-ses-formes.html
- Oral use of Swedish moist snuff (snus) and risk for cancer of the mouth, lung, and pancreas in male construction workers: a retrospective cohort study , Lancet, 2007;369:2015-2020 Luo J, Ye M, Zendehdel K et Als,
- http://www.tabacologie.fr/mes_documents/snusversion090305.pdf
- Snus—what should the public-health response be? , Lancet, 2007;369;1976-1978 Fouldsa J, Kozlowski L,
Lien externe
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