Siffleurs d'Aas

Siffleurs d'Aas

Aas

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Aas est un village d'une centaine d'habitants des Pyrénées-Atlantiques faisant partie de la commune des Eaux-Bonnes en vallée d'Ossau (Haut-Béarn).

Vue du village d'Aas depuis la route de Bagès.
Porche de l'église Saint-Laurent.

Sommaire

Géographie

Accroché sur les flancs de la Montagne Verte, le village d'Aas fait face au massif du Gourzy et au pic de Ger, surplombant la commune de Laruns et le village d'Eaux-Bonnes.

Toponymie

Le toponyme Aas apparaît sous les formes Aas et As (1328[1] pour les deux formes, traité d'Ossau - Val de Tena), Haas (1343[2], hommages de Béarn[3]), Ahas-en-Ossau (1384[2], notaires de Navarrenx[4]), Saint-Laurent-d'Aas (1654[2], insinuations du diocèse d'Oloron[5]) et Aas (XVIIIe siècle[1], carte de Cassini).

Il a une racine basco-aquitaine aitz, pointe rocheuse[1].

Histoire

Entrée du village d'Aas vers 1910

En 1090, Aas comptait 15 feux. En 1385[2], 13 familles sont toujours répertoriées. Il faudra attendre l'essor des Eaux-Bonnes à la fin du XIXe siècle pour que le village atteigne une quarantaine de maisons et une dizaine de granges.
Ses habitants étaient autrefois réputés pour leur rudesse; on les surnommait en patois les « queyos », car on disait d'eux qu'ils avaient l'habitude d'accueillir les étrangers à coup de cailloux (ou « queyos » en occitan).

Le pastoralisme

En juin, pour la devette, les vaches montaient les premières, suivies trois jours plus tard des brebis capables de raser l’herbe déjà broutée.
Le village d'Aas est situé sur un promontoire de la montagne verte

En haute vallée d’Ossau, le terrain accidenté, l’altitude et les conditions climatiques ne permettent pas une culture de primeurs, de céréales, ou de légumes telle que l’on puisse la commercialiser.

Par contre les pâturages de la basse et de la haute montagne favorisent l’élevage de vaches et surtout de brebis et de chèvres capables de se contenter de l’herbe rase des hauteurs.

La devette

Montagnards de la vallée d'Ossau, L'Illustration, juillet 1855

La devette, c’est-à-dire le transit des bêtes de la basse à la haute montagne (plaine de Gourette et du Plateau de Ley) durant le mois de juin, leur retour de fin août à octobre et leur départ pour la plaine pour l’hiver, répondait de longue date à une nécessité économique. Malgré l’importance réduite du cheptel, les prairies entourant le village ne pouvaient assurer à la fois l’alimentation des bêtes durant l’été et engranger le fourrage nécessaire au passage de l’hiver.

Le déplacement des troupeaux était de ce fait à la fois nécessaire et sévèrement organisé. Les dates étaient décidées par le conseil municipal afin d’éviter une montée trop précoce qui aurait détérioré les prairies d’altitude avant la repousse complète des herbages.

De juin à octobre, les bergers vivaient dans les cabanes de pierres sèches du plateau et consacraient leur temps à l’entretien du troupeau et à la production du fromage. Un troupeau moyen produisait 3 fromages par jour en juin et un par jour à partir de juillet.

Les bergers étaient ravitaillés par les gens du village qui s’occupaient de leur côté des moissons.

La devette a été abandonnée dans les années 1980 sur le territoire de la commune des Eaux-Bonnes.

La transhumance

À la Toussaint les troupeaux étaient conduits sur les pâturages de plaine pour y passer l’hiver, c’était la transhumance. Si la majorité des troupeaux s’arrêtaient au nord de Pau, sur la plaine du Pont-Long appartenant à la commune, certains continuaient jusqu’en Gironde, afin de nettoyer et de fertiliser le vignoble bordelais après les vendanges. Cela représentait une semaine de marche.

Au mois de juin suivant, les troupeaux remontaient vers le village pour une nouvelle devette. [6]

Les siffleurs

Plaque commémorative posée sur l'église d'Aas par Marcel Gilbert, René Guy Busnel et René Arripe - 1992

Particularité du village, les habitants avaient l'habitude de communiquer en sifflant d'un flanc de vallée à un autre. En effet, la vallée forme un véritable guide d'onde permettant d'utiliser ce mode de communication entre les pâturages et le village.

Il s'agit d'un langage (le langage sifflé) assez complexe qui s'est transmis de génération en génération. L'apparition de nouvelles techniques de communication fit disparaître ce langage devenu obsolète.

Bibliographie

  • René Arripe, Les siffleurs d'Aas, 1984, Imprimerie de la Monnaie, Pau.
  • Les bergers siffleurs d’Aas : "Pyrénées Magazine", n° 84, novembre-décembre 2002.
  • René Arripe, Gourette d’hier et d’aujourd’hui – 1994

Notes

  1. a , b  et c Michel Grosclaude, Dictionnaire toponymique des communes, Béarn, Edicions reclams & Édition Cairn - 2006 (ISBN 2 35068 005 3) , page 137
  2. a , b , c  et d Dictionnaire topographique Béarn-Pays basque - Paul Raymond
  3. Manuscrit de 1343 - Archives des Pyrénées-Atlantiques
  4. Notaires de Navarrenx - Archives des Pyrénées-Atlantiques
  5. Manuscrits du XVIIe siècle - Archives des Pyrénées-Atlantiques
  6. Source : Les informations sur le Pastoralisme à Aas sont tirées de l’étude très documentée de René Arripe (dont la famille était originaire d'Aas): Gourette d’hier et d’aujourd’hui – 1994 – pp11 à 20.

Pour approfondir

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