- Osiris-Apis
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Sarapis
Sarapis ou Sérapis (en grec ancien Σάραπις / Sárapis) est une divinité syncrétique créée à l'époque hellénistique par Ptolémée Ier, premier pharaon de la dynastie lagide, afin d'unifier les différentes cultures présentes en Égypte. Sarapis rassemble des traits d'Hadès, du dieu-taureau Apis et d'Osiris. Aux côtés d'Isis, il devient au IIe siècle de notre ère, l'une des divinités les plus aimées du panthéon égyptien. Son culte s'étend alors à l'ensemble du bassin méditerranéen.
Sommaire
Culte
Le nom de ce dieu est apparu sur un malentendu : le taureau Api (Apis) était une manifestation terrestre du dieu Oser (Osiris). On procédait donc à un culte d'Oser-Api. Mais en grec, « o » est un article, et les prêtres grecs ont donc transformé Oser-Api en « O Serapis », « le » Serapis.
Un des aspects importants de la religion pratiquée à Alexandrie sous les Lagides est le culte de Sarapis. Si Alexandre, en devenant fils d'Amon, a réussi à asseoir son autorité au sein du clergé égyptien, les Lagides ont eux aussi souhaité associer leur nom à une divinité. Mais pour être accepté par tous, ce dieu devait convenir autant aux Grecs qu'aux Égyptiens. Au tout début du IIIe siècle est apparue la figure de Sarapis. On ignore lequel des deux premiers Ptolémées en est à l'origine mais selon une légende rapportée par Plutarque et Tacite, c'est Ptolémée Ier qui l'a institué. Il aurait rêvé d'un dieu qui lui aurait demandé de transporter sa statue jusqu'à Alexandrie. À son réveil, il raconta son rêve et un homme reconnut d'après la description de Ptolémée une statue qu'il avait vue dans la colonie grecque de Sinope (au sud de la mer Noire). Le pharaon voulut s'emparer de la statue mais les habitants refusèrent et, après trois ans d'attente, il décida de la voler. Une autre version de la légende dit que la statue se serait dirigée toute seule vers le bateau qui devait l'emmener à Alexandrie. À son arrivée à Alexandrie, ce dieu fut assimilé par l'entourage du pharaon à l'Hadès des Grecs à cause du chien Cerbère représenté lui aussi sur la statue.
Le culte de Sarapis existait déjà avant les Ptolémées sous sa forme égyptienne d'Osiris Apis (en grec Osorapis) au Sérapéum de Memphis. Ptolémée Ier en a fait une figure mixte, qui regroupait la symbolique égyptienne (en tant que manifestation d'Apis mort, donc de l'Osiris Apis) mais surtout les fonctions des dieux grecs : il reçoit de Zeus son aspect solaire, Hadès le lie à l'au-delà, Dionysos le rapproche de la fertilité agraire et Asclépios lui permet de guérir les malades. Cela deviendra d'ailleurs sa principale fonction. Il prend en plus une apparence « à la Zeus », c’est-à-dire les longs cheveux bouclés et la barbe. Il est souvent représenté avec un kalathos[1] sur la tête ou encore trônant avec le Cerbère à trois têtes d'Hadès à ses pieds. Plus tard, il fut apparenté à Isis et Harpocrate, créant ainsi une sorte de triade alexandrine.
Pendant l'époque ptolémaïque, son culte n'a vraiment été pratiqué qu'à Alexandrie et à Memphis mais à l'époque romaine il s'est répandu dans tout le pays. Il a aussi été très populaire en Grèce, en Asie Mineure et même jusqu'à Rome. Preuve de sa popularité: il est représenté sur de nombreuses monnaies provinciales romaines, par exemple au revers de tétradrachmes de Néron, ou encore sur une monnaie émise à Marcianopolis où son portrait apparaît en face à face de celui de l'empereur Gordien III.
Notes
- ↑ une sorte de gobelet servant à mesurer le blé, symbole du monde des morts
Bibliographie
Inscriptions
- L. Bricault, Recueil des inscriptions concernant les cultes isiaques (RICIS), Paris, Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2005, 3 vol., (ISBN 2877541568) ;
- L. Vidman, Sylloge inscriptionum religionis Isiacae et Sarapiacae (SIRIS), Berlin, 1969.
Études
- L. Bricault, Atlas de la diffusion des cultes isiaques, Paris, Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2001 ;
- L. Bricault (dir.), Sylloge nummorum religionis Isiacae et Sarapiacae (SNRIS), Paris, Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2008 ;
- M. Malaise, Pour une terminologie et une analyse des cultes isiaques, Bruxelles, Académie royale de Belgique, Classe des lettres, 2005 ;
- V. Tran Tam Tinh, Sérapis debout : corpus des monuments de Sérapis et étude iconographique, Leiden, E. J. Brill, 1983.
Voir aussi
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