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Tosca
Pour les articles homonymes, voir Tosca (homonymie).Tosca L'affiche originale réalisée par Adolfo HohensteinGenre Drame lyrique Nb. d'actes 3 Musique Giacomo Puccini Livret Luigi Illica et Giuseppe Giacosa Langue
originaleItalien Sources
littérairesLa Tosca, pièce (1887) de Victorien Sardou Dates de
compositionPrintemps 1898 - 29 septembre 1899 Création 14 janvier 1900
Teatro Costanzi, RomeCréation
françaiseOctobre 1903
Opéra-ComiqueReprésentations notables - 17 mars 1900 à La Scala de Milan, par Toscanini
- 12 juillet 1900 au Covent Garden de Londres, avec Antonio Scotti (Scarpia)
- 1968 au Metropolitan de New-York : triomphe du couple français Régine Crespin (Tosca) et Gabriel Bacquier (Scarpia), dirigés par Zubin Mehta
- 5 juin 1965 au Covent Garden de Londres avec Maria Callas
Personnages - Floria Tosca, célèbre cantatrice (soprano)
- Mario Cavaradossi, peintre (ténor)
- Le baron Scarpia, chef de la police (baryton)
- Cesare Angelotti, prisonnier politique (basse)
- Spoletta, policier (ténor)
- Sciarrone, gendarme (basse)
- Le sacristain (basse)
- Un geôlier (basse)
- Un berger (alto enfant ou mezzo-soprano)
Airs - Recondita armonia – Cavaradossi, acte I
- Vissi d'arte – Tosca, acte II
- E lucevan le stelle – Cavaradossi, acte III
Tosca est un opéra en trois actes de Giacomo Puccini, sur un livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa, d'après la pièce de Victorien Sardou. Il fut créé le 14 janvier 1900 au Teatro Costanzi de Rome.Puccini a pensé à mettre en musique la pièce de Sardou dès 1889 et finit par obtenir l'autorisation de l'auteur qui accepte la suppression d'un acte de la pièce (le deuxième), mais exige le maintien de la fin rapide et violente de l'ouvrage. La première représentation fut un échec complet. La critique se montre sans pitié. Mais le public, d'abord réticent, va en faire rapidement un grand succès populaire[1]. La Scala reprend l'œuvre dès le 17 mars sous la baguette d'Arturo Toscanini
Sommaire
Argument
Le contexte politique
L'action se déroule à Rome en juin 1800. Les troupes françaises ont instauré en 1798 une « République romaine » et Cesare Angelotti figure parmi les consuls. Ferdinand IV et son épouse, la reine Maria Caroline, aidés des Anglais reprennent la ville l'année suivante et le baron Vitello Scarpia est chargé de mettre sur pied une police secrète. Angelotti est emprisonné pour trahison. C'est sur cette toile de fond que se joue l'opéra.
Acte I
Cinq accords violents joués tutta forza évoquant la forte personnalité vindicative de Scarpia introduisent l'œuvre. Le rideau s'ouvre sur l'église Sant'Andrea della Valle. Le peintre Mario Cavaradossi achève son portrait de Marie-Madeleine, auquel il a donné les traits d'une jeune femme venue longuement prier, récemment. Arrive Cesare Angelotti, ancien Consul de la République de Rome, venant de s'échapper du château Saint-Ange où il avait été fait prisonnier politique. Cavaradossi lui promet de l'aider à s'enfuir, mais ils sont interrompus par l'arrivée de Tosca et, avant d'être aperçu, Angelotti se cache dans la chapelle familiale.
Floria Tosca, maîtresse du peintre et célèbre cantatrice, est une femme extrêmement jalouse. Elle est persuadée que Cavaradossi parlait avec une autre femme à l'instant. Alors que son amant parvient à la calmer et accepte le rendez-vous proposé pour le soir, Tosca découvre le tableau et, reconnaissant les traits de la jeune femme prise pour modèle - nommée l'Attavanti - elle laisse une fois de plus éclater sa jalousie. Cavaradossi parvient à nouveau à dissiper ses doutes, et lui promet de remplacer la couleur bleue des yeux du portrait par du noir.
Après le départ de Tosca, Cavaradossi rejoint Angelotti, qui lui apprend que sa sœur, se révélant être l'Attavanti, a caché des habits de femme dans la chapelle afin que son frère puisse s'en vêtir pour s'échapper plus discrètement. Le peintre lui propose de se cacher chez lui, dans un puits aménagé. Un coup de canon tiré depuis le château Saint-Ange signale que l'évasion a été découverte. Les deux hommes quittent rapidement l'église.
Le baron Scarpia, chef de la police, arrive dans l'église. Lorsqu'il découvre la porte ouverte de la chapelle Attavanti, le panier de victuailles vide que Cavaradossi ne souhaitait pourtant pas entamer - comme le rapporte le sacristain -, le portrait de l'Attavanti et un éventail à ses armes, Scarpia conclut rapidement à la complicité du peintre dans la fuite de son prisonnier.
C'est à ce moment que Tosca fait irruption, revenue pour dire à son amant qu'elle ne pourra pas se rendre à leur rendez-vous du soir, devant chanter à la place. Scarpia, se servant de l'éventail, va exciter la jalousie de Tosca en sous-entendant certaines relations entre l'Attaventi et Cavaradossi. La cantatrice, furieuse, se jette dans le filet tendu par le chef de la police en se rendant immédiatement à la villa du peintre afin d'y surprendre les prétendus amants, sans se douter que Scarpia la ferait suivre par ses sbires pour découvrir où se cache Angelotti.
L'acte s'achève par un Te Deum où Scarpia exprime sa volonté de soumettre Tosca à ses désirs en se servant de sa jalousie.
Acte II
Scarpia dîne, seul, dans ses appartements au Palais Farnese, là où Tosca doit chanter. Il rédige un mot à la cantatrice l'invitant à le rejoindre après ses chants. Arrive alors Spoletta, l'un des sbires de Scarpia, qui lui annonce que la poursuite de Tosca n'a pas permis de découvrir Angelotti, mais toutefois l'arrestation de Cavaradossi a eu lieu. Suite aux questions répétées de Scarpia, le peintre nie toujours farouchement avoir aidé le prisonnier à fuir.
A l'arrivée de Tosca, son amant lui fait discrètement savoir que révéler ce qu'elle avait vu à la villa revenait à le condamner à mort. Scarpia fait poursuivre l'interrogatoire de Cavaradossi dans la pièce contigüe et se consacre à celui de Tosca. Devant son refus du moindre aveu, il lui fait savoir que son amant est en ce moment-même torturé, et que ses souffrances cesseront uniquement si elle se décide à parler. Les cris du peintre finiront par faire céder Tosca qui révèle à Scarpia la cachette d'Angelotti.
Cavaradossi est amené auprès de Tosca et la repousse quand il apprend qu'elle a parlé. Il laisse cependant ensuite éclater sa joie lorsqu'un agent de Scarpia rapporte que Napoléon a gagné la bataille de Marengo. Cela provoque la fureur du chef de la police qui le condamne à mort.
Devant les supplications de Tosca, il lui propose de libérer son amant si elle se livre à lui pour une nuit. Tosca supplie de ne pas exiger d'elle ce sacrifice. A ce moment-là revient Spoletta, qui annonce qu'Angelotti s'est suicidé après avoir été découvert. Il s'enquiert de la marche à suivre pour le prisonnier Cavaradossi, et Scarpia se tourne vers Tosca pour lui laisser le choix de l'ultimatum.
Celle-ci finit par accepter son marché. Ne pouvant annuler ouvertement la sentence, il organisera un simulacre d'exécution du peintre avec des balles à blanc. Cependant Tosca exige un sauf-conduit pour elle et son amant, qui leur permettra de quitter Rome en toute sécurité. Mais dès que le chef de la police a achevé son mot et avance vers elle pour recevoir son dû, elle le tue d'un coup de poignard en pleine poitrine : Questo è il bacio di Tosca (C'est là le baiser de Tosca). Elle s'éclipse ensuite, non sans avoir récupéré le laissez-passer salvateur des mains du mort.
Acte III
Terrasse du château Saint-Ange, petit matin. On entend au loin le chant d'un jeune berger. Cavaradossi est amené sur les remparts, et demande à écrire un dernier mot à sa bien-aimée. Il songe à son bonheur passé auprès d'elle, empli de désespoir.
Tosca survient, et l'informe des derniers événements : le chantage de Scarpia, le marché qu'elle a obtenu de lui, le laissez-passer rédigé de ses mains, et le fait qu'elle ait fini par le tuer plutôt que de se donner à lui. Soulagé et bouleversé, Cavaradossi loue son courage. Tosca lui explique le rôle qu'il doit jouer durant le simulacre d'exécution, se laisser tomber comme un mort de manière crédible lorsqu'il entendra les détonations à blanc des fusils.
Le peloton d'exécution arrive sur les lieux, le couple se sépare, la fusillade retentit et Cavaradossi s'effondre. Tosca admire la crédibilité de la chute de son amant. Après le départ des soldats, la cantatrice s'approche de lui et l'exhorte à se relever. Horrifiée, elle découvre la perfidie diabolique de Scarpia, car les fusils avaient en fait tiré avec des balles réelles. Entre temps, le meurtre de ce dernier a été découvert, et les sbires du chef de la police se précipitent sur la terrasse pour arrêter Tosca. Emportée par le désespoir, elle se suicide en se jetant du haut d'une tour.
Distribution
Rôles Tessitures Créateurs
(Rome, 14 janvier 1900)Floria Tosca, célèbre cantatrice soprano Hariclea Darclée Mario Cavaradossi, peintre ténor Emilio de Marchi Le baron Scarpia, chef de la police baryton Eugenio Giraldoni Cesare Angelotti, prisonnier politique basse Ruggero Galli Spoletta, policier ténor Ettore Borelli Sciarrone, gendarme basse Enrico Giordano Le sacristain (Il sagrestano) basse Aristide Parassani Un geôlier (Un carceriere) basse Un berger (Un pastore) alto enfant ou mezzo-soprano Angelo Righi Soldats, agents de police, nobles, villageois, artisans (chœur) Chef d'orchestre Leopoldo Mugnone Parmi les plus célèbres cantatrices qui ont interprété le rôle de Tosca, une place particulière doit être réservée à Maria Callas qui y débuta le 27 août 1942 et acheva sa carrière scénique par ce rôle-fétiche le 5 juin 1965. Elle est considérée comme la « Tosca du siècle »[1].
Arias célèbres
- Acte I : Recondita armonia di bellezze diverse (« Secrète harmonie de beautés diverses »). Cavaradossi, s'extasiant devant le portrait de Marie-Madeleine, qui évoque sa maîtresse, Tosca, et provoque l'indignation du sacristain («Scherza con i fanti e lascia stare i santi»).
- Acte II : Vissi d'arte (« J'ai vécu d'art, j'ai vécu d'amour »), chanté par Tosca après que Scarpia lui ait proposé son horrible marché. Maria Jeritza inaugura à Vienne en 1914 la tradition de chanter cet air allongée par terre[1].
- Acte III : E lucevan le stelle (« Quand les étoiles brillaient et la terre embaumait ») : Cavaradossi, avant son exécution, évoque le souvenir de Tosca.
Discographie sélective
- 1953 - Victor de Sabata (dir.), Maria Callas (Tosca), Giuseppe Di Stefano (Cavaradossi), Tito Gobbi (Scarpia), chœur et orchestre de La Scala de Milan - EMI
- 1957 - Erich Leinsdorf (dir.), Zinka Milanov (Tosca), Jussi Björling (Cavaradossi), Leonard Warren (Scarpia), chœur et orchestre de l'Opéra de Rome - RCA
- 1959 - Francesco Molinari-Pradelli (dir.), Renata Tebaldi (Tosca), Mario del Monaco (Cavaradossi), George London (Scarpia), chœur et orchestre de l'Académie Sainte-Cécile de Rome - Decca
- 1962 - Herbert von Karajan (dir.), Leontyne Price (Tosca), Giuseppe di Stefano (Cavaradossi), Giuseppe Taddei (Scarpia), chœur de l'Opéra de Vienne, Orchestre philharmonique de Vienne - Decca
- 1964 - Georges Prêtre (dir.), Maria Callas (Tosca), Carlo Bergonzi (Cavaradossi), Tito Gobbi (Scarpia), Chœurs de l'Opéra de Paris, Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire - EMI[2]
- 1976 - Colin Davis (dir.), Montserrat Caballé (Tosca), José Carreras (Cavaradossi), Ingvar Wixell (Scarpia) - Philips
- 1978 - Nicola Rescigno (dir.), Mirella Freni (Tosca), Luciano Pavarotti (Cavaradossi), Sherrill Milnes (Scarpia) - Decca
- 1979 : Herbert von Karajan (dir.), Katia Ricciarelli (Tosca), José Carreras (Cavaradossi), Ruggero Raimondi (Scarpia) - Deutsche Grammophon
Filmographie
- Un premier film a été réalisé en 1978 par Gianfranco De Bosio avec comme interprètes Raina Kabaivanska (Tosca), Plácido Domingo (Cavaradossi) et Sherrill Milnes (Scarpia). La musique est confiée au New Philharmonia Orchestra sous la direction de Bruno Bartoletti. Les scènes du film sont tournées sur les lieux mêmes où est censée se dérouler l'action : l'église Sant'Andrea della Valle et le château Saint-Ange[3]
- Benoit Jacquot a réalisé un nouveau film en 2001, avec Angela Gheorghiu (Tosca), Roberto Alagna (Cavaradossi), Ruggero Raimondi (Scarpia), le chœur et l'orchestre de Covent Garden placés sous la direction d'Antonio Pappano. Le réalisateur y mélange les scènes narratives avec quelques prises de vue de l'enregistrement audio, effectué préalablement[4].
Notes et références
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