- Satellite Helios
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Helios (satellite)
Pour les articles homonymes, voir Helios.Helios est une gamme de satellites militaires français d'observation de la terre, conçus en collaboration avec l'Italie et l'Espagne. Helios 1 et Helios 2 partagent la même conception que les satellites civils Spot 4 et Spot 5.
Les données concernant les caractéristiques des satellites sont incomplètes et imprécises, les ministères de la Défense ne communiquant que des ordres de grandeur, et n'ayant pas révélé l'ensemble de l'appareillage existant sur ces satellites.
Sommaire
Helios 1
- Orbite : héliosynchrone
- Altitude : 675 km
- Résolution des images : entre 1 et 2 m
- Helios 1A, lancé le 7 juillet 1995 (Ariane 4)
- Helios 1B, lancé le 3 décembre 1999 (Ariane 4), tombé en panne en octobre 2004
Helios 2
- Orbite : héliosynchrone
- Altitude : 675 km
- Poids : 4 200 kg
- Vitesse : 25 000 km/h
- Résolution des images : inférieure au mètre
- Capacité infrarouge pour l'observation de nuit
- Manœuvrabilité améliorée par rapport à Helios 1
- Capacité d'acquisition d'une centaine de photos par jour
- Capacité d'interception électromagnétique (écoutes téléphoniques)
- Helios II-A, lancement le 18 décembre 2004 (Ariane 5G)
- Helios II-B, prévu en décembre 2009 (Ariane 5GS)
Le coût des deux satellites Helios 2 est estimé à deux milliards d’euros, financés à 95 % par la France (la Belgique et l’Espagne se partageant les 5 % restant). Des accords de coopérations prévoient un échange d’accès avec :
- le radar italien Cosmo-SkyMed (l’Italie avait participé au financement d’Helios I).
- le radar très haute résolution SAR-Lupe allemand.
Utilisateurs
Les satellites espions Helios sont placés sous le contrôle de la Direction du renseignement militaire (DRM).
Les utilisateurs d'Helios sont :
- La Direction du renseignement militaire (DRM) (ministère de la Défense),
- La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) (ministère de la Défense)
- L'European union satellite centre (EUSC) regroupant l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, l'Espagne et Grèce.
Pour la DRM les images sont traitées au Centre national de ciblage basé à la base aérienne 110 à Creil (60). Les images y sont réceptionnées via une station mobile. Le centre de réception fixe pour la France se trouve à Creil.
Utilisations
Les satellites Helios prennent des images haute résolution en vue de la prévention de conflit, ou de l'étude de frappe (préparation de missions ou évaluation des dommages de combat). Les satellites Helios 1 disposeraient également de la capacité d'intercepter les signaux Inmarsat et Intelsat.
Exemples d'utilisations :
- accès à tous les points du globe sans violation des espaces aériens.
- cibler, guider, préparer et vérifier les dommages de combat
- guidage de missiles de type SCALP
- réalisation de modèle numérique de terrain pour la visualisation 3D
Ces satellites viennent compléter des systèmes permettant le renseignement, comme les drones, les Mirage F1 et les moyens humains des régiments.
En 1996, les données du satellite Helios permettent aux Européens de contredire les Américains au sujet de mouvements de chars irakiens, les Européens n'en comptant qu'une trentaine au lieu des trois cents annoncés par les Américains pour justifier des bombardements et une extension de la zone d'exclusion aérienne[1].
Constructeurs
Matra, devenu EADS Astrium Satellites, est maître d'œuvre des deux générations de satellites.
Aerospatiale réalise, entre autres, dans le Centre spatial de Cannes Mandelieu, les deux instruments EPV[2] (Ensemble de prise de vue) des satellites Hélios 1A et Hélios 1B.
Le Centre spatial de Cannes Mandelieu, devenu Alcatel Space puis Thales Alenia Space, réalise, entre autres, l'instrument Haute Résolution, instrument clef de la mission Helios 2.
EADS Astrium développe le segment sol utilisateur dans le cadre d’un marché avec la Délégation générale pour l'armement. La Composante sol utilisateur (CSU) a pour principale caractéristique de pouvoir programmer tous les satellites de la famille HELIOS (acquisition et le traitement des images HELIOS).
Notes et références de l'article
- ↑ Etherington (rapporteur), « Les activités spatiales européennes en matière de défense et le développement de l’autonomie dans le domaine des lanceurs », Commission technique et aérospatiale, rapporte adopté le 13 mai 2003, Assemblée de l'Union de l'Europe Occidentale, texte intégral en ligne
- ↑ Guy Lebègue, « Helios: La Terre à la loupe », dans Revue aerospatiale, n°118, mai 1995
Voir aussi
Bibliographie
- Guy Lebègue, « Conflit du Golfe: la leçon des satellites militaires », dans Revue aerospatiale, no 79, juin 1991.
- Jean-Paul Croizé, « Satellites militaires : les "juges de paix" », dans Revue aerospatiale, no 108, mai 1994.
Articles connexes
- Satellite Spot
- Frenchelon
- Le nom Helios est aussi utilisé par la série de sondes Helios.
Liens et documents externes
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