- Sargassum natans
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Sargassum
SargasseClassification classique Domaine Eukaryota Division Heterokontophyta Classe Phaeophyceae Ordre Fucales Famille Sargassaceae Genre Sargassum
C.Agardh, 1820D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : La sargasse est une algue brune (en réalité de brun clair à vert) dont les frondes peuvent atteindre plusieurs mètres de long (jusqu'à 12 mètres pour certaines espèces tropicales). Elle peut être fixée au fond par un thalle dit « coriace », mais certaines sargasses vivent parfois de manière exclusivement flottante ; principalement dans la mer du même nom, dans l'océan Atlantique.
Le nom de sargasse, selon l'hydrographe, météorologiste et auteur de la Géographie physique du globe Matthew Maury vient du mot espagnol “sargazzo” qui signifie varech. Il décrit les sargasse comme un « varech-nageur » et « porte-baie », qui forme principalement le « banc immense » de la mer des sargasse par concentration des algues par les courants circulaires de l'Atantique.
- Jules Vernes dans 20 000 lieux sous les mers fait dire à son héros qu'il partage l’opinion de Maury, et qu'il en a « pu étudier le phénomène dans ce milieu spécial où les navires pénètrent rarement. Au-dessus de nous flottaient des corps de toute provenance, entassés au milieu de ces herbes brunâtres, des troncs d’arbres arrachés aux Andes ou aux montagnes Rocheuses et flottés par l’Amazone ou le Mississipi, de nombreuses épaves, des restes de quilles ou de carènes, des bordages défoncés et tellement alourdis par les coquilles et les anatifes qu’ils ne pouvaient remonter à la surface de l’Océan. Et le temps justifiera un jour cette autre opinion de Maury, que ces matières, ainsi accumulées pendant des siècles, se minéraliseront sous l’action des eaux et formeront alors d’inépuisables houillères. Réserve précieuse que prépare la prévoyante nature pour ce moment où les hommes auront épuisé les mines des continents ».
Il existe plusieurs dizaines d'espèces de sargasses, qui font toutes partie des fucales, algues qui - pour des raisons mal comprises- sont (pour la plupart des espèces) en forte et rapide régression depuis la fin du XXème siècle sur le littoral européen (et notamment en France). Mais on ignore l'évolution et l'état des populations libres de la mer des sargasses, qui pourraient aussi pâtir des nombreux déchets jetés en mer.
Les sargasses, quelles soient dérivantes ou fixées à un substrats sont dans tous les cas maintenue en surface ou près de la surface par des flotteurs dits « aérocystes » (sphères remplies d'un gaz produit par l'algue).
C'est sous la mer des sargasses que les anguilles (dont l'Anguille d'Europe sont réputées venir (à grande profondeur) pondre leurs milliards d'oeufs, qui y donnent naissance à des larves abondantes qui se transformeront en civelles avant de rejoindre les eaux douces où elles passeront leurs vies jusqu'à la maturité sexuelle qui les ramènera vers les sargasses.Sommaire
Reproduction
Elle semble surtout se faire par fragmentation des touffes, sans reproduction sexuée, mais des ovogonies (cellules souches de la lignée germinale) et des anthéridies existent dans des organes spécialisés[1].
Structures coloniales dérivantes
Leurs flotteurs maintiennent les frondes de sargasse en surface, renforçant leurs capacités de photosynthèse et bioproductivité. Beaucoup de sargasses ont une texture rugueuse et un mucus un peu collant (protecteur contres les UV solaires) qui les rassemblent en amas flottant, formant parfois des radeaux végétaux, solides, mais souples, adaptés aux mouvements de houle et aux forts courants marins. Ces masses dérivantes, lorsqu'elles sont importantes, constituent un habitat et un refuge pour de nombreux invertébrés et vertébrés marins dont beaucoup ne sont pas trouvés ailleurs.
Historique
L'archipel des Keys (Floride) et ses environ 1700 îles sont sont connus pour leurs populations côtières particulièrement denses de Sargasse, ainsi que pour des radeaux flottants d'algues (Gulfweed, décrites par Christophe Colomb).
Des auteurs anciens ont évoqué une Mer des Sargasses constituée d'immenses tapis d'algues rendant la navigation presque impossible, piégeant les navires qui s'y aventuraient. Soit ces descriptions ont été fortement exagérées à partir de témoignages très locaux, soit elles relevaient d'une pure invention romanesque, soit ces algues ont depuis régressé [2] et cette mer n'existe plus.
Invasives
Certaines sargasses présentent des propriétés (résistance, taux de croissance rapide, taux de reproduction élevé et forte capacité de propagation végétative ; les morceaux hachés par les hélices redonnent de nouvelles algues, excellente aptitude à la dérive sur de longues distance) susceptibles d'en faire des espèces invasives lorsqu'elles sont introduites hors de leur biotope d'origine • [3] [4].
Sargassum muticum par exemple,a été introduite en Europe à partir du Japon (par exemple détectée en 1995 à Strangford Lough (Comté de Down, Irlande du Nord) après importation d'huitres de Guernesey, elles-mêmes introduites à partir du Japon . Des spécimens d'herbiers sont désormais stockés dans l'Ulster Museum (BEL numéros de catalogue: F11241 - F11242; F11182 - F11185). L'espèce a été trouvée dans les îles britanniques dans l'île de Wight en 1973. On pense qu'elle a gagné le monde entier avec le transport et l'introduction des huîtres japonaises dans diverses parties du monde, dont en France. Sans prédateur hors de son biotope d'origine, elle peut former de vastes tapis qui éliminent les espèces locales, colmatent des aires de plongées, plaisir ou plaisance, gênent la pêche, bouchent les prises d'eaux de navires, piègent des débris, etc.
Usages
Certaines sargasses sont cultivées et utilisées en phytothérapie, notamment par les herboristes chinois qui la prescrivent souvent en poudre, et la vendent en sachets de papier de 0,5 g, à diluer dans de l'eau chaude et à boire comme un thé, en recommandant le cas échéant d'enlever l'excès de mucus qui se formerait sur la boisson. Lorsqu'ils sont vendus dans cette application, il est communément appelé algues Sargassum Tea.
Distribution
Elle varie selon les espèces, mais peut être large : Sargassum muticum a une aire de répartition s"étendant de Nanaimo (Colombie-Britannique) à la Basse-Californie (Etats-Unis).
Plusieurs espèces de sargasses se retrouvent partout dans les régions tropicales du monde et elles sont souvent macrophytes les plus visibles près des côtes là où elles poussent ancrées sur un substrat ou de manière dérivante près de récifs coralliens. Les plantes y poussent subtidalement (en arrière de la zone interditale) avec les coraux, sur des rochers ou dans des zones plus abritées. Dans quelques cas (par exemple, en mer des Sargasses), les populations de Sargassum sont exclusivement flottantes.
On trouve en Europe dans les laisses de mer des sargasses échouées après leur longue dérive portée par le Gulf stream ; long des côtes de Grande-Bretagne, de France, mais aussi de Scandinavie (Mer Baltique, archipel d'Heligoland), des Pays-Bas, d'Irlande, dans la péninsule ibérique. On en trouve aussi quelques espèces en Méditerranée (Italie et Adriatique), ainsi qu'au Japon, en Chine et en Alaska [2].
Liste d'espèce
- Sargassum acinarium (Linnaeus) C. Agardh
- Sargassum agardhianum J. Ag.
- Sargassum albermarlense Taylor
- Sargassum bacciferum (Turner) Agardh
- Sargassum bermudense
- Sargassum boryi C. Ag.
- Sargassum carpophyllum J. Ag.
- Sargassum cinctum J. Ag.
- Sargassum coriifolium J. Ag.
- Sargassum crassifolium J. Ag.
- Sargassum cristaefolium C. Agardh
- Sargassum cymosum
- Sargassum desvauxii (Mertens) C. Ag.
- Sargassum duplicatum J. Ag.
- Sargassum echinocarpum J. Ag.
- Sargassum filifolium C. Ag.
- Sargassum filipendula C. Agardh
- Sargassum fissifolium (Mertens) C. Ag.
- Sargassum flavicans (Mertens) C. Ag.
- Sargassum fluitans (Børgesen) Børgesen
- Sargassum hystrix
- Sargassum ilicifolium (Turner) C. Ag.
- Sargassum linifolium
- Sargassum lophocarpum J. Ag.
- Sargassum muticum Yendo
- Sargassum myriocystum J. Ag.
- Sargassum natans (L.) Gaillon
- Sargassum obtusifolium
- Sargassum oligocystum Mont.
- Sargassum palmeri Grun.
- Sargassum piluliferum
- Sargassum polyacanthum J. Ag.
- Sargassum polyceratium
- Sargassum polycystum C. Ag.
- Sargassum polyphyllum
- Sargassum pteropleuron
- Sargassum scabripes J. Ag.
- Sargassum spathulaefolium J. Ag.
- Sargassum spinuligerum Sonder
- Sargassum stenophyllum J. Ag.
- Sargassum torvum J. Ag.
- Sargassum turbinarioides Grunow
- Sargassum verruculosum (Mertens) C. Ag.
- Sargassum vulgare
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
Notes et références
- Référence Florabase (Australie Ouest) : classification Sargassum (en)
- Référence AlgaeBase : genre Sargassum C. Agardh 1820 (en)
- Référence ITIS : Sargassum C. Agardh (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Sargassum (en)
- ↑ Abbott, I.A. and Hollenberg, G.J. 1976. Marine Algae of California. Stanford University
- ↑ Les fucales, hormis quelques espèces invasives localement, sont effectivement en voie de régression, documentée depuis quelques décennies, notamment par Ifremer en France)
- ↑ Boaden, P.J.S. 1995. The adventive seaweed Sargassum muticum (Yendo) Fensholt in Strangford Lough, Northern Ireland. Ir.Nat. J. 25:111 - 113
- ↑ Davison,D.M. 1999. Sargassum muticum in Strangford Lough, 1995 - 1998; a review of the introduction and colonisation of Strangford Lough MNR and cSAC by the invasive brown algae Sargassum muticum. Environment and Heritage
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