Sainte-Colette

Sainte-Colette

Colette de Corbie

Sainte Colette de Corbie
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Naissance 1381
Corbie
Décès 1447  (66 ans)
Gand
Béatification 1625 / 23 janvier 1740 (selon les sources)
Canonisation 24 mai 1807
par Pie VII
Fête le 6 mars
Serviteur de Dieu • Vénérable • Bienheureux • Saint


Sainte Colette est née à Corbie en 1381. Elle fit partie de l'ordre des clarisses et y introduisit une réforme qui rétablissait la rigueur primitive. Elle mourut à Gand en 1447. Elle est fêtée dans le calendrier liturgique le 6 mars.

Au XVe siècle, l’Europe est au cœur du Grand Schisme, opposant les pays qui reconnaissent un des deux papes, élus à Rome et à Avignon. L’Église n’a alors pas de souverain légitime reconnu mondialement. Mais, ce siècle voit aussi beaucoup de réformes au sein de l’Église.

Sommaire

Colette et la découverte de sa voie religieuse.

Son enfance

Colette est issue d’une famille pauvre, logeant à Corbie en Picardie. Son père, Robert Boellet, maître menuisier et sa mère, Marguerite Moyon se dévouaient aux pauvres. Mais les années passent et ils n’avaient toujours pas d’enfant. Ainsi ils prient saint Nicolas de leur donner un descendant. À 60 ans, Marguerite met au monde une fille le 13 janvier 1381. Elle se nomme Nicolette en hommage au saint mais elle est plus couramment Colette, diminutif de son prénom.

Colette reçoit une éducation très religieuse et accorde beaucoup d’importance à la Passion du Christ sur laquelle l’entretenait beaucoup sa mère, femme très pieuse qui se confessait et communiait chaque semaine. Dès sa plus tendre enfance, à 4 ans, Colette vit de prière perpétuelle et aide les pauvres. Elle se mortifie, se prive de manger pour redistribuer son repas aux pauvres, prie très longuement et va même jusqu'à rendre son sommeil difficile avec des morceaux de bois de son matelas. Elle reçoit durant ses jeunes années les grâces de Dieu telles que des guérisons miraculeuses, une croissance subite (elle était très petite). A l’âge de 7 ans, elle assistait clandestinement aux matines chantées par les bénédictins. En 1399, alors qu’elle a 18 ans, ses parents étant morts, elle est alors prise en charge par son tuteur, le père Jean Bassand. Elle refuse le mariage et obtient l'approbation de son tuteur pour entrer en religion.

Différentes expériences religieuses

Elle intègre alors les béguines de Corbie. Elle reste un an dans cette institution destinée aux veuves ou aux vierges laïques qui ne désirent pas se marier et qui vivent en communauté ou seules, pour s’adonner à la contemplation, au travail, à la mendicité ou encore la dévotion aux pauvres. Mais ne jugeant pas cet ordre assez rigoureux, elle décide d’entrer au couvent des bénédictines de Corbie. Cependant, cela ne lui convient toujours pas. Elle se dirige alors vers l’abbaye des clarisses urbanistes près de Senlis où elle se présente comme servante, se jugeant indigne d’y être religieuse. Mais là encore, elle trouve que les conditions de vie sont trop douces. Elle retourne alors à Corbie où elle rencontre le père Jean Pinet, fervent religieux de saint François désireux de faire revivre l’ordre d’après la Règle primitive de cet ordre. Également gardien du couvent de Hesdin, il propose à Colette de vivre en recluse sous la règle du tiers-ordre franciscain.

Vision et mission de Colette

« Elle eut révélation des différents états de l’Église et de la société, du bas au haut de l’échelle, de leur situation et de leur gouvernement à chacune » Cette phrase nous montre que dans sa cellule, Colette eut une vision lui venant de Dieu et lui montrant la condition des ordres franciscains. Ainsi, on voit le but de la mission que lui confie Dieu. Il lui montre même quoi faire l 18-19 «la réforme des ordres religieux fondés par saint François » Mais en croyante très pieuse, elle n’ose pas croire que ses visions lui viennent de Dieu mais craint qu’elles ne viennent du Malin afin de la détourner de sa vocation.

« tantôt son ignorance lui servait de prétexte ; elle disait n’être qu’une fille simple, ne sachant rien ; tantôt, elle faisait valoir le vœu prononcé de ne jamais quitter le reclusage »

Colette doute de l’origine de ces visions. Ayant peur qu’elles lui proviennent de « l’ennemi d’enfer » elle demande conseil aux clercs de son entourage : « tous estimèrent qu’elle devait agir ». Dieu lui envoie différents signes : elle fut privée de la parole puis de la vue qu’elle ne recouvra qu'après avoir accepté la mission de réforme que Dieu lui confiait.

La réforme de sainte Colette

Colette accepte de mettre à bien la mission confiée par Dieu. Mais de sa petite cellule, elle ne sait pas comment s’y prendre et ne peut pas en sortir sous peine de briser le vœu qu’elle a fait. Ainsi, c’est Dieu qui lui indique la conduite à adopter et il le fait par le biais d’apparition : « Dieu fit soudain apparaître un arbre ». Cet arbre représente Colette, les ramifications qui poussent autour de cet arbre sont les clercs et laïcs qui adhèrent à la refondation des ordres franciscains.

Pour l’aider dans cette tache, il lui envoie le frère Henry de Baume qui l’accompagne dans tous ses déplacements.

Cependant Colette est toujours prisonnière de sa cellule et ne peut donc pas entreprendre la réforme d’entre ses murs. Elle demande au pape Benoît XIII l’autorisation de quitter le reclusage, ce qui lui est accordé par une bulle du 1er août 1406. La même année, le pape lui accorde le droit de fonder des couvents réformés selon la règle originale de Claire d'Assise.

Elle retourne à Corbie voulant faire de sa région natale le berceau de sa réforme. Cependant elle n’y trouve qu’hostilité et doit quitter la Picardie. Elle se réfugie dans le comté de Bourgogne avec ses trois premières moniales. Elle s’établit par la suite à Besançon où elle fonde son premier monastère.

En 1442, Jean de Capistran arrive d’Italie afin de rétablir l’ordre franciscain. Une concurrence paraît s'établir entre les deux réformateurs, mais la raison prévaut.

En plein cœur du grand schisme, elle réussit à fonder ou réformer 17 monastères de moniales. Elle s’éteint le lundi 6 mars 1447 à Gand, lieu où elle fonda son dernier couvent.

Postérité

Suivant son désir, elle fut inhumée dans un tombeau, sans linceul ni bière, à même la terre, dans le cimetière de Gand. En 1471, l’évêque de Tournai entreprit une enquête suite à des miracles survenus sur sa tombe. Ainsi, on en découvrit 14 à Hesdin, 15 à Gand, 4 à Arras et encore bien d’autres à Poligny et Auxonne.

Elle fut béatifiée en 1625 et fut canonisée par le pape Pie VII le 24 mai 1807.

Ses attributs, dans l'iconographie chrétienne, sont le puits de la Samaritaine (elle fit le miracle de faire revenir l’eau qui ne manqua plus jamais) ainsi qu’une poule (qui lui permettra de reprendre des forces grâce a l’invitation du Seigneur à gober un œuf). Les religieuses qui vivent selon la règle primitive de sainte Claire remaniée par Ste Colette sont appelées colettines. Et même, si son œuvre se porta sur le deuxième ordre franciscain, elle affecta aussi l’ordre masculin.

Bibliographie

  • Père Ubald d'Alençon, O.M.C.,
    • Édition, analyse et critique : Lettres inédites de Guillaume de Casal à sainte Colette de Corbie et notes pour la biographie de cette sainte, dans Études franciscaines, XIX, 1908, p. 460-481, 668-691 (avec le relevé des manuscrits non catalogués de la bibliothèque de Besançon et, en appendice, la description d'un manuscrit qui, entre autres choses, contient un inventaire des archives des clarisses d'Amiens au XVIIIe siècle, très importante pour le sujet) ;
    • Documents sur la réforme de sainte Colette en France, dans Arch. franc. hist., II, 1909, p. 447-456, 600-612, III, 1910, p. 82-97 ;
    • Les vies de sainte Colette Boylet de Corbie, réformatrice des frères mineurs et des clarisses (1381-1447) écrites par ses contemporains le Père Pierre de Reims, dit de Vaux, et Sœur Perrine de la Roche et de Baume, dans coll. Archives franciscaines, IV, Paris-Couvin, 1911 (avec l'hagiographie de sainte Colette de 1450 à 1910).
  • E. Sainte-Marie Perrin, La belle vie de sainte Colette de Corbie, Paris, 1920.
  • C. Yver, Sainte Colette de Corbie, Paris, 1945.

Voir aussi

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