- Saint-Pierre-les-Eglises
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Saint-Pierre-les-Églises
Saint-Pierre-les-Églises était une petite commune située au bord de la Vienne, près de Chauvigny à laquelle elle est rattachée de nos jours. Elle est remarquable par son église préromane contenant un ensemble de fresques, antérieures à l'an mille, mises à jours en 1850 et récemment reconnues comme peut-être les plus anciennes fresques d'Europe occidentale.
Sommaire
Histoire
Saint-Pierre-les-Églises était situé au bord d'une ancienne voie romaine qui allait de Poitiers (Lemonum) à Bourges (Avaricum) et qui traversait la rivière à l'aide d'un gué. Ce gué situé à moins d'une journée de marche de Lemonum a favorisé l'implantation d'une activité artisanale et d'un habitat au Ier siècle. Par contre on ne sait pas très bien comment ce site a évolué jusqu'au Xe siècle, on a retrouvé des sépultures mérovingiennes, et l'église par son plan, sa technique de construction et les fresques qui décorent l'abside, font penser à l'art carolingien.
L'église
Elle est constituée d'une nef unique, rectangulaire mesurant 13 mètres sur 9,20 mètres et d'une abside en demi-cercle d'un diamètre de 5,75 mètres. La toiture est en tuiles plates et surmonté d'un petit clocher recouvert d'ardoises. Elle a été transformée au cours des siècles :
- En 1628, les enduits intérieurs ont été refaits, il représentent dans la nef un décor en faux joints de pierre ocre-rouge sur fond crème ornés d'une frise faite de IHS et MA, les monogrammes de Jésus Christ et de la Vierge Marie. Les fresques de l'abside étaient aussi recouvertes par cet enduit, jusqu'à leur découverte par l'abbé Couhé en 1850.
- En 1778, l'imposte de la porte d'entrée fut restaurée
- Au XVIIIe siècle deux des neuf fenêtres qui éclairent l'église ont été élargies.
Les fresques de l'abside
On a longtemps cru que ces fresques dataient du XIIe siècle, et qu'elles étaient de facture médiocre, c'est M Paul Deschamps vers 1950 qui a su reconnaître en elles des fresques carolingiennes, donc antérieures à l'an mil.
- Pourquoi peut-on affirmer que ce sont des fresques pré-romanes ?
La datation récente au carbone 14 effectuée par une archéologue, Bénédicte Palazzo-Bertholon, permet de mettre fin à des années de polémique et d'affirmer qu'elles ont été réalisées entre 782 et 984, ce qui en fait les plus anciennes fresques de France avec celles de la crypte de Saint-Germain d'Auxerre.
On peut encore de nos jours distinguer plusieurs scènes inspirées de la vie de Jésus et Marie.
- On peut voir à gauche de l'axe de l'abside :
- En haut, la Visitation: Cette Fresque représente la rencontre entre Elisabeth et Marie, sa cousine. Marie est accompagnée d'une servante qui se tient un peu à l'écart ; derrière Elisabeth se tiennent deux personnages : l'un d'eux est Zacharie, son mari, l'autre est une servante. Les cinq personnages sont auréolés et peints sur un fond ocre-rouge, cette fresque est en assez mauvais état.
- En bas, la chevauchée et l'adoration des mages : Dans la chevauchée les Mages sont représentés sous la forme de trois cavaliers portant un casque et une lance, leurs chevaux sont richement harnachés. On les retrouve dans la scène de l'adoration ornant le même registre, là ils présentent de grandes coupes contenant leur offrande. La Vierge Marie et l'enfant Jésus son représentés de profil, comme c'était la tradition avant l'époque romane. L'enfant Jésus tend les mains vers les mages en signe d'acceptation de leurs présents. Les Mages,ici, n'ont pas de couronnes car ce ne sont pas des rois, ce n'est qu'à partir du XIIe siècle que les Mages seront assimilés à des rois.
- Au delà de la colonne nord : La crucifixion, c'est la partie la mieux conservée. La croix est large et bordée d'une double ligne, au dessus des bras on aperçoit deux cercles, l'un contient la lune, l'autre le soleil.
Le Christ est représenté imberbe, le corps recouvert d'un simple pagne, les jambes jointes sont au dessus d'un calice qui représente le vase dans lequel fut recueilli le sang du Christ. De part et d'autre du Christ sous les bras de la croix on peut voir deux personnages :
à gauche, le personnage est vêtu d'une tunique claire et porte une cape attachée à l'épaule, et un casque pointu, il s'agit de saint Longin (comme l'indique l'inscription Longinus), il perce le flanc de Jésus avec une lance.
à droite, le personnage est vêtu de la même tunique et il est coiffé d'une espèce de turban, il porte un seau de peau dans la main gauche et 'une longue hampe garnie d'une éponge dans la main droite.
Un peu à l'écart, il y a deux autres personnages, ce sont deux femmes, qui sont sans doute Marie-Madeleine à droite (une inscription partiellement effacée, Maria Magdalene subsiste encore de nos jours), et Marie à gauche.-
- Sous la crucifixion, il subsiste un fragment de fresque représentant un personnage couronné qui serait le roi Hérode.
- En retour sur le mur ouest : Marie Jacobé, cette fresque représente une femme de face, tenant devant elle un drap, qui est sans doute le linceul vide du Christ, elle est identifiée, par une inscription de nos jours presque illisible, comme Maria Jacobi, la mère de l'apôtre saint Jacques.
- À droite de la fenêtre axiale
- En haut : La Nativité et le bain de l'enfant, dans la partie supérieure une ligne blanche en arc de cercle matérialise la grotte où repose Marie après la naissance de l'enfant Jésus. En bas on distingue trois femmes. L'une d'elles, à gauche, tient dans chaque main une petite amphore, elle semble prendre le public à témoin. Celle du centre présente un vêtement blanc, la troisième parait tenir l'enfant jésus à bout de bras au dessus d'une vasque pour lui donner son premier bain. Malheureusement cette fresque est partiellement effacée.
- Au registre inférieur : Le combat de saint-Michel contre le dragon, dans cette scène l'archange est entouré de lignes courbes ocre-rouge , seule se détache en blanc sa lance qui transperce le flanc du dragon, ce dernier se tordant de douleur.
D'autres peintures n'ont pas été identifiées.
Sources
Memoria momenti : Lettre trimestrielle n°19 et 20 de juin 2004 publiée par le centre de documentation des musées de Chauvigny par Marie-Claude Chaboiseau.
Personnages célèbres
- Jean Antoine PENIN (1777-1843) maire de ST PIERRE LES EGLISES (86) en 1811.
- Jean Ferré, historien de l'art et journaliste.
liens externes
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