- Réserves de change
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Les réserves de change sont des avoirs en devises étrangères détenues par une banque centrale. Elles sont généralement sous la forme de bons et obligations du Trésor d'États étrangers, ce qui permet à ces réserves de rapporter un intérêt. Elles sont utilisées par les autorités monétaires pour réguler les taux de change.
Sommaire
Évolutions récentes
Leur montant global a doublé entre 2000 et 2008, passant de 2 000 à 4 000 milliards de dollar américain. Pour les trois quarts, cette augmentation est due aux banques centrales asiatiques, dont les avoirs sont passés de 1 000 à 2 500 milliards de dollars sur la période. Ces réserves atteignent 9 000 Md$ en 2011 (voir tableau).
Rang Pays Milliards de dollars US (fin du mois) 1 République populaire de Chine $ 3045 (Mar 2011)[1] 2 Japon $ 1140 (May 2011)[2] 3 Russie $ 525 (Apr 2011)[3] 4 Arabie saoudite $ 466 (Mar 2011)[4] 5 Taïwan $ 400 (Apr 2011)[5] 6 Brésil $ 333 (May 2011)[6] 7 Inde $ 310 (May 2011)[7] 8 Corée du Sud $ 307 (Apr 2011)[8] 9 Suisse $ 280 (Mar 2011)[9] 10 Hong Kong $ 277 (Apr 2011)[10] 11 Singapour $ 243 (Apr 2011)[11] 12 Allemagne $ 221 (Mar 2011)[9] 13 Algérie $ 186 (Jui 2011)}[12] 14 Thaïlande $ 184 (Apr 2011)[13] 15 France $ 182 (mai 2011)[9] 16 Italie $ 164 (Mar 2011)[9] 17 États-Unis $ 143 (Apr 2011)[9] 18 Mexique $ 128 (Mar 2011)[14] 19 Royaume-Uni $ 119 (Apr 2011)[9] 20 Malaisie $ 114 (Mar 2011)[15] Rang Pays Milliards de dollars US (fin du mois) 2 Espace économique européen $ 1 416 (Feb 2011) 2 Union européenne $ 1 356 (Feb 2011) 3 Eurozone $ 798 (Feb 2011)[9] Monnaies de réserve
Depuis la seconde guerre mondiale, la monnaie de réserve la plus traditionnelle est le dollar US.
Au 31 décembre 1995 le dollar US représentait 59,0 % des réserves de change allouées dans le monde ; le mark allemand en représentait 15,8 %, le yen 6,8 %, le franc français 2,4 %, la livre sterling 2,1 % et le franc suisse 0,3 % ; les 13,6 % restants se répartissaient entre d'autres monnaies[16].
À la fin du premier trimestre 1999, l'euro représentait 18,1 % des réserves de change allouées dans le monde. Cette part allait se réduire jusqu'à 17,0 % à la fin du troisième trimestre 2000 puis croître jusqu'à 27,9 % à la fin du troisième trimestre 2009. La part du dollar US, qui s'était accrue jusqu'à 72,7 % des réserves de change allouées dans le monde à la mi-2008, s'est ensuite réduite. La part du yen se réduisait de 6,8 % fin 1995 à 2,7 % fin du troisième trimestre 2007 avant de se redresser partiellement (3,8 % fin mars 2011), tandis que la part de la livre sterling s'accroissait quelque peu, de 2,1 % à la fin 1995 à 4,1 % fin mars 2011[16].
Au 31 mars 2011 le dollar US représentait 60,7 % des réserves de change allouées dans le monde contre 61,5 % trois mois plus tôt. L'euro constituait 26,6 % des réserves allouées contre 26,1 % trois mois plus tôt. Fin mars 2011 la part du dollar dans les réserves allouées en devises des États était au plus bas depuis fin 1996.
Toutefois ces chiffres sont à relativiser très fortement dans la mesure où la Chine refuse de divulguer la répartition de ses réserves de change[16],[17], et dans la mesure où la part des réserves non allouées s'est fortement accrue depuis 2001 pour représenter fin 2010 plus de 45 % des réserves totales dans le monde[18]. Les réserves non allouées, par définition, sont valorisées par une banque centrale en dollar US qu'elles que soient leur devise réelle d'origine.
Les autres monnaies de réserve
Avant l'introduction de l'euro, les autres devises utilisées comme monnaies de réserve, étaient le mark allemand, le yen, le franc français, la livre sterling et le franc suisse. Depuis 1999, l'euro est devenu la seconde monnaie de réserve mondiale[16]. Schenk a montré dans une étude publiée en 2009 comment s'est effectué le passage de la Livre Sterling au dollar US comme devise de réserve de référence pendant le XXe siècle[19].
Logique économique
La constitution de réserves correspond, suivant les pays et les moments, à des objectifs différents.
À la base, leur première raison d'être est d'entretenir la confiance des marchés envers la devise nationale et de montrer que le pays a les moyens de résister à un choc quelconque (hausse des prix des matières premières ou des biens manufacturés, crise du crédit, catastrophe naturelle, dérapage du commerce extérieur, etc.).
Néanmoins, l'évolution actuelle des réserves dans les pays asiatiques n'a, compte tenu de l'énormité des montants constitués, plus rien à voir avec cette logique[réf. souhaitée].
Dans le cas du Japon qui a, le premier, clairement appliqué une politique volontariste en la matière, et qui a poussé la constitution de réserves à des niveaux jamais vus auparavant - mais maintenant dépassés par la Chine - il s'agit essentiellement de lutter contre la déflation qui sévit à l'état endémique depuis l'éclatement de la bulle immobilière et financière du début des années 1990. L'effet d'une augmentation des réserves est double. Elle :
- augmente la base monétaire (un achat de dollars est une vente de yen, donc chaque fois que la Banque du Japon achète des dollars, elle augmente en contrepartie la masse monétaire japonaise);
- et elle maintient le yen bas face au dollar, ce qui dans le cas de l'économie japonaise, très tournée vers l'exportation, correspond à un soutien à l'activité.
D'une façon générale, les économies asiatiques sont, à l'instar de l'économie japonaise, axées sur les exportations. Le deuxième effet recherché par le Japon - le maintien d'une devise compétitive - est donc probablement un souci général en Asie.
Néanmoins, il semblerait bien que la constitution de ces réserves ait beaucoup à voir avec la faiblesse du système financier asiatique, déjà une première fois mis à mal par la crise financière de 1997 et une volonté de ne pas répéter l'erreur principale - un endettement local incontrôlé en dollars, sans tenir compte du risque de change - qui a conduit à cette crise.
Notes et références
- Gold & Foreign Exchange Reserves, People's Bank of China. Consulté le 13 May 2011
- International Reserves / Foreign Currency Liquidity, The Ministry of Finance of Japan. Consulté le 2011-03-30
- International Reserves of the Russian Federation.
- Monthly Bulletin. Table 9. Saudi Arabian Monetary Agency
- Central Bank of the Republic of China (Taiwan) — Foreign Exchange Reserves as at the End of April 2011.. Consulté le 2011-05-10
- Daily international reserves, Banco Central do Brasil. Consulté le 26 March 2011
- Weekly Statistical Supplement - Foreign Exchange Reserves, Reserve Bank of India. Consulté le 20 May 2011
- Official Foreign Reserves (March 2011), Bank of Korea, 2011.05.03. Consulté le 13 May 2011
- Data Template on International Reserves and Foreign Currency Liquidity - Reporting Countries, Imf.org, 2001-01-05. Consulté le 2010-07-08
- Hong Kong's Latest Foreign Currency Reserve Assets Figures Released, Hong Kong Monetary Authority, 9 May 2011. Consulté le 10 May 2011
- Official Foreign Reserves, Monetary Authority of Singapore. Consulté le 10 April 2011
- les réserves de change ont dépassé 186 milliards de dollars Echorouk online le 12/09/2011
- Reserve Money and International Reserve, Bank of Thailand. Consulté le 21 March 2011
- Reporte sobre las Reservas Internacionales y la Liquidez en Moneda Extranjera, Banco de México. Consulté le 26 March 2011
- International Reserves and Foreign Currency Liquidity, Bank Negara Malaysia, 22 March 2011. Consulté le 25 March 2011
- source “Currency Composition of Official Foreign Exchange Reserves (COFER)”. Les données concernent les pays qui communiquent volontairement leurs données au FMI, ce qui peut poser des problèmes de comparaison, notamment pour les données antérieures à fin 1999. FMI
- « Réserves de changes: la part du dollar au plus bas depuis 1995 », 1° juillet 2011. Agence France Presse
- http://conscience-sociale.blogspot.com/2011/06/how-to-replace-world-trade-reference.html
- The Retirement of Sterling as a Reserve Currency after 1945: Lessons for the US Dollar ?", Catherine R. Schenk, Canadian Network for Economic History conference, 10/2009 "
Voir aussi
Wikimedia Foundation. 2010.