- Rénovation wallonne
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Rénovation wallonne est un mouvement fédéraliste wallon fondé en 1945 par Robert Royer et soucieux d'affirmer la place des catholiques dans le Mouvement wallon. Outre Robert Royer, on trouve dans ses fondateurs des gens comme Léopold Genicot, Jacques Leclercq, Félix Rousseau. Dès cette année des groupes se créent à Namur, Liège, Charleroi, Louvain, Mons, Bruxelles, Verviers, Ciney, Arlon, Mouscron, Ath, Tournai.
Les membres du mouvement participent au Congrès national wallon tenu à Liège les 20 et 21 octobre 1945. Le groupe s'oppose cependant lors du Congrès national wallon (1946) tenu à Charleroi au projet proposé par l'assemblée qui veut faire de la Belgique une Confédération avec le droit à la sécession liée à ce statut juridique. De fait cette question du droit de sécession sera supprimée de la proposition de révision de la Constitution déposée par lmes parlementaires wallons (sauf les catholiques), et dont la prise en considération fut rejetée par les parlementaires flamands et bruxellois.
Opposition à Léopold III
Un autre membre de Rénovation wallonne, le juriste Jean Dabin donnera tort (pour des raisons constitutionnelles) au roi Léopold III dans l'affaire de la reddition signée à l'issue de la Bataille de la Lys en mai 1940. Cet avis fut d'ailleurs appuyé par un autre proche du mouvement, le chanoine Jean Dermine, dans une lettre envoyée à un autre militant de Rénovation wallonne le futur Premier Ministre Jean Duvieusart, une lettre qui sera publiée dans la presse, le 10 mars 1950, l'avant-veille de la Consultation populaire. À la veille du dénouement de la Question royale, alors que la Wallonie est en pleine insurrection, Robert Royer publie un communiqué évoquant l'insupportable brimade subie par les Wallons. Plusieurs membres démissionnèrent à la suite de ce communiqué dont le bourgmestre de Namur, Louis Huart.
Convergences avec la gauche du mouvement wallon
Durant les années 1950, le mouvement entre en veilleuse. mais le compromis sur la législation linguistique proposée par le PSC national, relance son action. Face à la Grève générale de l'hiver 1960-1961, Rénovation wallonne, sans condamner le mouvement en lui-même, en regrette les excès et continue à proposer une forme de fédéralisme modéré. Les soucis du mouvement sont d'ailleurs d'abord économiques, démographiques et sociaux. L'affaire des Fourons est aussi une étape vers la redynamisation du mouvement et en 1965 est créée une délégation permanente des mouvements wallons regroupant le Mouvement libéral wallon, Wallonie libre, le Mouvement populaire wallon et Rénovation wallonne. Un autre proche du mouvement, le chanoine Jacques Leclercq avait publié en 1963 le texte retentissant intitulé Les catholiques et la question wallonne qui, dans de nombreux milieux chrétiens, brisait ce que l'on pourrait appeler un tabou.
Le mouvement catholique jouera un rôle également dans le Rassemblement des progressistes avec un homme comme Max Bastin. Il voit plusieurs de ses membres devenir députés ou sénateurs comme Jean Goffart à Dinant ou Lucien Outers à Bruxelles, respectivement sur les listes du Rassemblement wallon et du Front démocratique des francophones, mais il existe aussi d'autres élus dans des partis traditionnels comme Victor Barbeau ou Alfred Califice dans les rangs du PSC. On pourrait dire un peu comme la Sœur Micheline Libon, dans l'Encyclopédie du Mouvement wallon (tome III, pp. 1393-1398) que Rénovation wallonne a atteint son but quand la Région wallonne devient définitivement une entité fédérée en 1980.
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