- Régiment de Royal-La-Marine
-
Régiment Royal-La-Marine
Royal-La-Marine est le nom d'un régiment d'infanterie de l'armée française, formé le 20 décembre 1669, en même temps que celui de l' Amiral, destiné, au départ, au service des ports et de la flotte.
Le 20 décembre 1669, Colbert - qui s'est emparé des services de la Marine après avoir fait nommer en novembre Louis de Bourbon, le fils légitimé de Louis XIV, âgé de seulement deux ans, à l'Amirauté de France - fait paraître une ordonnance portant création de deux régiments destinés au service sur les vaisseaux et dans les colonies. Ils prennent les noms de « Royal-La-Marine » et « Amiral ».
A cette époque, dans la Marine Royale, les officiers de marine de qualité faisaient cruellement défaut. Il est donc prévu que les officiers de ces deux régiments auront la possibilité de devenir officiers de marine. Dans le même esprit est constituée le 26 décembre 1669, une « Garde de Monsieur l'Amiral », encore appelée « Garde de Monsieur le comte de Vermandois », qui est créée pour devenir une pépinière d'officiers de marine.
Louvois, le ministre de la Guerre proteste auprès du Roi contre la création de ces deux régiments qui échappent à son autorité. Colbert doit rapidement céder. Le 5 juillet 1670, un nouveau règlement fait passer la nomination des officiers de ces deux régiments - attachés à la Marine depuis leur création - sous l'autorité du ministère de la Guerre, supprimant par là même à leurs officiers la possibilité de devenir officiers de marine. Il s'agit là du premier passage des bigors de la Marine à l'Armée de terre.
Le seul service sur mer de ces deux régiments sera bref. En août 1670, ils embarquent sur la flotte de Duquesne pour les îles des Canaries et du Cap-Vert et seront de retour à Brest le 11 mars 1671.
En 1692, le 16 février, est fondé le corps royal d'artillerie de la marine. Beaucoup y voient là l'origine officielle de l'artillerie de marine.
Le 13 août 1704, le Royal-la-Marine, lors de la bataille de Blenheim, également connue comme la bataille de Höchstädt, - combat décisif de la guerre de Succession d'Espagne - sera conservé dans l'armée de réserve du maréchal Marsin, prévue pour soutenir l'armée franco-bavaroise, placée sous le commandement du comte Camille de Tallard et de Maximilien II Emmanuel, électeur de Bavière.
Le régiment Royal-La-Marine servira durant la Guerre de Succession d'Autriche et la Guerre de Sept Ans. Joseph Claude Vincent de Kermoysan, chevalier breton, est capitaine au Régiment Royal La Marine entre 1740 et 1750.
Le 27 juin 1743, il participe à la bataille de Dettingen. L'année suivante, il participe aux sièges de Menin, d'Ypres puis de Furnes, avant de rejoindre l'armée du maréchal de Saxe à Courtrai.
De 1779 à 1782, le régiment Royal-La-Marine participe à des opérations aux Antilles.
En 1780, Amateur-Jérôme Le Bras des Forges de Boishardy, fils de mousquetaire et futur chef chouan, entre au régiment du Royal-La-Marine, où il devient cadet-gentilhomme, et y restera douze ans.
La même année, le futur Maréchal de France Charles-Jean Bernadotte a commencé sa carrière militaire en s'engageant, à dix-sept ans, comme soldat dans le régiment Royal-La-Marine. Celui qui allait être couronné roi de Suède en 1818 sous le nom de Charles XIV se trouvait toujours dans le régiment à l’époque de la Révolution, et venait d'y être nommé sergent en 1789.
Le 8 mai 1784, le régiment de Royal-La-Marine fait étape aux Mées, ville étape de nombreuses armées à la fin du {{XVIIIe siècle}}, ce qui nous permet de connaître sa composition à cette date :
- « Un major, un quartier maître-trésorier, deux porte-drapeaux, un chirurgien major, un aumônier, un adjudant, un tambour major, un armurier, 57 sergents, un cadet gentilhomme, 10 capitaines, 8 lieutenants, 11 sous-lieutenants, 807 grenadiers, caporaux, fusiliers, tambours et musiciens (…) Il leur a été fourni 1066 rations de bouche et 93 rations de fourrage (…) 36 chevaux de selle pour les officiers et 12 pour porter les éclopés et convalescents ». (Voir le site des « Amis des Mées »).
Pour l'année 1789, le Royal-La-Marine, sous les ordres du marquis de Merle d’Ambert, son colonel, est basé à Vienne.
Par décret de la Constituante du 18 août 1790, les corps de l’infanterie et des autres armes abandonnent leur ancien nom le 1er janvier 1791 pour n’être plus définis que par le numéro d’ordre correspondant à leur rang d’ancienneté. C'est ainsi que le Royal-La-Marine devient le 60e Régiment d'Infanterie de Ligne.
Réformé en 1796, son 1er Bataillon devient la 20e Demi-Brigade d'Infanterie de Ligne et son 2e Bataillon la 23e Demi-Brigade d'Infanterie de Ligne.
Bibliographie
- Jean Boudriot et Michel Pétard, « Marine Royale - XVIIe et XVIIIe siècles », Éditions Ancre,
- Portail du monde maritime
Catégories : Histoire de la marine française | Unité militaire française historique
Wikimedia Foundation. 2010.