- Récif artificiel au Japon
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Les récifs artificiels au Japon sont le fruit d'une politique de long terme de gestion des réserves halieutiques, ce qui fait des Japonais les grands champions de la conception, de la recherche, et de la production de récifs artificiels. Le Japon peut ainsi gérer parfaitement ses réserves de pêche et la productivité de ses côtes[1].
Sommaire
Histoire des récifs artificiels au Japon
Depuis le Moyen Âge, les pêcheurs japonais immergent des structures de bambou pour améliorer la prolifération des poissons. Les premiers récifs artificiels dont les archives gardent mémoire remontent à 1650, et des traces écrites montrent que des récifs étaient en usage entre 1789 et 1801. Depuis 1930, le Japon subventionne l'installation de récifs artificiels, mais c'est surtout à partir de 1952, que le gouvernement japonais investit continuellement dans la Recherche et développement et finance des projets de grande envergure[2]. C’est un véritable programme d’aménagement maritime avec des intérêts et des investissements réellement importants, de l'ordre du milliard d'euros, par an.
Description des installations
Aujourd'hui, 12 % du plateau continental du Japon est garni de 20 millions de mètres cubes de récifs artificiels de toutes formes, en favorisant les structures en métal. Les blocs de béton sont les plus utilisés, mais aussi des murs dérivateurs de courants capables de faire remonter le plancton, ou des tours métalliques de 35 mètres de haut et de 92 tonnes, empilant sur trois pointes des disques de 3 mètres de diamètre. Environ 350 modèles de récifs brevetés répondent aux besoins de différentes espèces et aux conditions de milieu ont été construits sur environ 20 000 sites de l'archipel japonais.
Des recherches scientifiques sur l’étude des comportements des poissons, permettent ces bio-aménagement des fonds marins, pour pouvoir évaluer les besoins et les capacités de migration et de colonisation des espèces locales. Ces récifs protègent et attirent aujourd’hui des dizaines de millions de poissons et de crustacés. Les plus grands de ces récifs mesurent plusieurs milliers de mètres cubes et 80 mètres de haut.
Habitats et éthologie animale
Ces récifs permettent de créer des lieux de pêche fixes et productifs, on la qualifie maintenant de méthode d’élevage extensive puisque les japonais l’associent dans certains cas à l’alevinage.
Outre des rôles d'écloserie, de nourricerie et d'abri, les récifs servent de milieu relais. Ainsi, des dorades produites en écloserie sont relâchées en eau libre auprès de récifs artificiels qui les abritent jusqu'à l'âge adulte.
Productivité de la pêche
La productivité de ces récifs, qui génèrent de nouveaux territoires de naissance, de croissance et de capture d'espèces, est directement sensible sur la pêche aux abords. L'alimentation des Japonais étant liée aux produits de la mer, la pêche représente une part très importante de son agriculture et bénéficie de très forts enjeux économiques et culturels.
Notes et références
- Libération, 10 aout 2004, [lire en ligne] Nicolas de La Casinière, Le récif artificiel, une spécialité nippone, dans
- 1974. Historical review of artifIcial reef activities in Japan. In L. Colunga and R. B.Stone (editors), Proceedings of an international conference on artificial reefs, p. 21- 23. Texas A&M University. Ino, T.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- L'Ocean Research Institute de l'Université de Tokyo, fondé en 1962, pour développer les sciences océanographiques
- La Tokyo University of Marine Science and Technology, qui est très active dans la recherche et le développement de récifs artificiels au Japon
- Panorama sur les récifs artificiels japonais
- Utilisation des technologies japonaises de récifs artificiels en floride
- Histoire des récifs artificiels japonais
- Emission "Main basse sur l'Océan" consacrée à l'épuisement des océans et aux récifs artificiels japonais, le 18 avril 2008
Bibliographie
- Pioch, S., Raynal, J.C., Lasserre, G. (2008) « Les habitats artificiels, une composante évolutive de la stratégie de gestion intégrée des zones côtières » Actes du Colloque franco japonais d’océanographie ;, Marseille, France, 7- 9 septembre 2008 ; 7p.
- Pioch, S., Raynal, J.C., Doumenge, J. P., (2008) « Aménagement des fonds côtiers japonais. Les récifs artificiels, un outil efficace pour pallier la raréfaction tendancielle des ressources halieutiques » Festival International de Géographie, Saint-Dié, France, 8 - 10 octobre 2008.
- Pioch, S., Bontemps, S. (2008), « Gîte et couvert pour les poissons » Reportage au sujet des récifs artificiels réalisé au Japon pour l’émission de télévision Thalassa, France 3 et TV5 Monde, 18 avril 2008.
- Pioch, S. (2007) « Limiter la baisse irréversible des stocks côtiers exploités ? Les aménagements d’amélioration de la production halieutique au Japon ». Actes du 8e forum halieumétrique, Association Française d’Halieumétrie. La Rochelle, France, 19-20-21 juin 2007,2p
- Pioch, S., (2007) « Récifs Artificiels et Repeuplement au Japon ». Mission de Janvier - Mars 2007 UPV lab. GESTER / IFREMER / EGIS EAU ; Montpellier, 132p.
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