- Ruhrkampf
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Occupation de la Ruhr
Précédée par l’occupation de la Rhénanie, qui lui sert de base de départ, l’Occupation de la Ruhr par des troupes française et belges en 1923 et 1924 fut la conséquence du retard pris par le gouvernement de la République de Weimar, dirigé par Wilhelm Cuno pour le paiement des indemnités de guerre prévues par le Traité de Versailles. Contrecarrée par le gouvernement américain dans sa volonté d’obtenir de sérieuses garanties de sécurité de la part de l’Allemagne après la Première guerre mondiale, la France cherche un meilleur équilibre économique à son profit en exigeant de l’Allemagne des réparations extrêmement sévères, position initialement soutenue par le gouvernement britannique. Cependant, John Maynard Keynes, figure éminente de la pensée économique dans l’après-guerre, estime que si l’Allemagne est ruinée, la Grande-Bretagne, qui demeure son second partenaire économique, risque de la suivre dans sa chute. La Grande-Bretagne propose donc que l’Allemagne soit autorisée à étaler ses paiement ou à diminuer le montant de sa dette, qui représente 33 milliards de dollars.
Décidée par le premier ministre français, Raymond Poincaré, l’invasion débute le 11 janvier 1923 : elle a pour objectif d’occuper le centre de production de charbon, de fer et d’acier situé dans la vallée de la Ruhr afin d’obtenir les montants dus par l’Allemagne. Il faut souligner que la France dispose de minerais de fer et l’Allemagne de charbon : chaque pays désire accéder aux ressources dont il manque, la possession simultanée de fer et de charbon permettant la production d'acier.L’occupation suscite une vague de résistance passive, des mouvements de grève, des incidents et affrontements, et quelques actes de sabotage, qui seront exagérés par la suite par les nazis pour forger le mythe d’une large résistance armée. Face au désastre économique, le gouvernement du chancelier Gustav Stresemann appelle, en septembre 1923, à l’arrêt des actions de résistance passive, décide de respecter les obligations imposées par le traité de Versailles, puis proclame l’état d’urgence : l’agitation publique se transforme, en certains endroits du pays, en émeutes ou en tentatives de coup d’état contre la République de Weimar, comme le Putsch de la brasserie. Une république autonome du Rhin est proclamée à Aix-la-Chapelle en octobre 1923.
Sur le plan international, l’occupation renforce les sentiments de sympathie à l’égard de l’Allemagne : la Société des nations n’entreprend cependant aucune action, l’occupation étant conforme au traité de Versailles. Confrontée à ses propres difficultés économiques, la France finit par accepter les propositions du Plan Dawes et retire ses troupes en juillet et août 1925 ; elle évacue Düsseldorf, Duisburg et l’important port de Ruhrort Le 25 août 1925, l’occupation est terminée.Du point de vue français, l’opération a été un échec : elle contribuera à la passivité française lors de la réoccupation de la Rhénanie en 1936, pourtant clairement contraire au traité de Versailles.
Bibliographie
Voir aussi
Notes et références de l'article
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Occupation of the Ruhr ».
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