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Rue de Montmorency
3e arrt.Rue de MontmorencyArrondissement(s) 3e arrondissement Quartier(s) le Marais Début 103, rue du Temple Fin 212, rue de Saint-Martin Longueur 363 m Création XIVe Ancien(s) nom(s) rue du Seigneur de Montmorency Géocodification Ville de Paris : 6449
DGI : 6517
Nomenclature officielle La rue de Montmorency est une rue du 3e arrondissement de Paris, dans le bourgeois quartier du Marais.
Cette rue prend naissance rue du Temple et se termine à hauteur du numéro 212 de la rue Saint-Martin.
La rue de Montmorency fut ouverte au XIIIe siècle lors du lotissement des terres du prieuré Saint Martin des Champs (actuel Conservatoire national des arts et métiers).
La rue porte depuis 1768 le nom d’une des plus importantes familles du Marais de la Renaissance, les Montmorency.
La partie située entre les rues Saint-martin et Beaubourg était dénommée, dès le XIVe siècle, rue du Seigneur de Montmorency. La partie située entre les rues Beaubourg et du Temple était, en 1328, la ruelle au Villain. Elle s'est nommée rue Cour-au-Villain[1]
Débaptisée pendant la Révolution française la rue de Montmorency devient jusqu’en 1806 la « rue de la Réunion » (des récents travaux sur une facade mirent au jour une plaque de pierre portant cette inscription de la période révolutionaire, elle fut rapidement dérobée).
Sommaire
Édifices remarquables
La rue de Montmorency est assez représentative des rues anciennes du cœur de Paris. On peut encore aujourd’hui y admirer la plus ancienne maison de la ville.
Au no 5, s'est élevé un hôtel particulier où Marie-Madeleine de Castille et Nicolas Fouquet vivent de 1651 à 1658. Elle lui a apporté en dot Ce vaste ensemble situé paroisse Saint-Nicolas-des-Champs, au coin des futurs rues Michel-le-Comte, du Temple et de Montmorency. Cet hôtel particulier a appartenu jusqu'en 1624 à la famille des Montmorency. Nicolas Fouquet a été nommé par Anne d'Autriche surintendant des finances en 1653. Théophile de Viau y séjourna également. Une magnifique fontaine néoclassique est encore visible dans le jardin de l’actuel hôtel Thiroux de Lailly.
Au no 6, porche Louis Philippe. De 1966 à 2006 les Morder (Bernard, Hela) et leurs deux fils (Joseph, Robi) y ont vécu. Le cinéaste Joseph Morder, considéré comme « le pape du super 8 » y a tourné quasiment au moins une scène dans ses films – depuis L'épicier (qui montre la fin d'une épicerie parisienne tenue par un vieux couple de juifs anglais y exerçant depuis l'avant-guerre) jusqu'à celui sur sa mère, La Reine de Trinidad. Lors de son déménagement fin 2006 il échange une correspondance filmée avec Alain Cavalier. À ce même numéro, chez les Morder, a vécu et travaillé la peintre iranienne Zohreh Eskandari de 2000 à 2005.
Au no 8 de la rue vécut Madame de Sévigné de 1676 à 1677.
Au no 10 se trouvait une imprimerie, « La ruche ouvrière », fondée après la deuxième guerre par Yervant Aprahamiantz (né vers 1900 et mort en 1972) qui était en étroite relation avec les libertaires espagnols, bulgares, italiens, français et russes et plus particulièrement avec Nestor Makhno et Voline- L’imprimerie dont il est le gérant adopte la forme d'une coopérative ouvrière. De nombreux tracts, affiches, journaux, brochures et livres édités par les libertaires français, bulgares et espagnols y sont imprimés. Un incendie a détruit l'immeuble en 1980, et il a été reconstruit ensuite.
Au no 51 se trouve la maison dite de Nicolas Flamel, construite par Nicolas Flamel pour accueillir les pauvres, autrefois dite « au grand pignon ». Bâtie en 1407 et classée monument historique, il s'agit de la plus ancienne maison de Paris. À la fin du XVe siècle on commença à écrire que Flamel, libraire-juré de l'Université[2] était un alchimiste qui détenait le secret de la pierre philosophale, permettant de changer les métaux en or.
Des images gravées ont été mises à jour à l'occasion de travaux récents. Sur la façade de l'édifice on peut encore lire cette inscription : « Nous homes et femes laboureurs demourans ou porche de ceste maison qui fut faite en l'an de grâce mil quatre cens et sept somes tenus chascun en droit soy dire tous les jours une paternostre et un ave maria en priant Dieu que sa grâce face pardon aus povres pescheurs trespasses Amen »[3]
Cette fondation pieuse comportait un mur pignon, aujourd'hui disparu. Les deux premiers étages subsistent et conservent leur décoration originelle : la célèbre inscription gothique mentionnée plus haut, ainsi que les piliers moulurés du soubassement et les décors d'anges et de colonnettes. Sur les deuxième et cinquième piliers sont gravées les initiales N et F en hommage au fondateur du lieu. Cette décoration semble être l'œuvre d'un tombier du cimetière voisin de Saint-Nicolas des Champs[4].
Cette maison a fait l'objet de nouvelles restaurations en juin 2007 et est de nos jours un restaurant.
Située dans le quartier Beaubourg, non loin du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, et comptant de nombreux immeubles anciens de style et des hôtels particuliers, la rue de Montmorency accueille aujourd'hui d'intéressantes galeries d'art moderne et contemporain.
Anecdotes
- le roman Rhum de Blaise Cendrars a pour cadre une fonderie de briques au 14 rue de Montmorency.
- Nicolas Flamel est cité chez Montesquieu dans les Lettres persanes comme le célèbre alchimiste qui découvrit le moyen de changer les métaux en or grâce à la pierre.
- Nicolas Flamel est listé comme étant le 18e grand-maître du Prieuré de Sion, mythe du XXe siècle popularisé par le roman Da Vinci Code de Dan Brown.
- Nicolas Flamel est par ailleurs drapé de légendes, dont une que l'on doit aux Dossiers secrets d'Henri Lobineau, ces faux documents forgés par l'imposteur contemporain Pierre Plantard dans le but de prouver l'existence du Prieuré de Sion — société secrète en vérité totalement fictive — et dans lesquels il avance que Nicolas Flamel aurait dirigé le Prieuré de 1398 à 1418.
- Lors de la destruction du corps de l'église Saint Jacques de la Boucherie[5] la tombe de Nicolas Flamel fut détruite. La dalle gravée fut retrouvée bien plus tard par un antiquaire : elle servait de table de découpe à un vendeur de légumes. Elle est aujourd'hui visible au musée de Cluny.
Voir aussi
Article connexe
- Le Marais (quartier parisien)
- 3e arrondissement de Paris
- Musée Picasso
- Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou
- Conservatoire national des arts et métiers
- Nicolas Flamel
Lien externe
- Rue de Montmorency dans la nomenclature des voies de Paris
- Le 51, sur Google Street View
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Notes et références
- ↑ Extrait de la nomenclature officielle des voies de Paris
- ↑ juré parce qu'il devait prêter serment à l'université de Paris
- ↑ C'est par ces mots que les plus démunis étaient accueillis dans l'établissement charitable instauré par Nicolas Flamel, en 1407, à condition qu’ils récitent au quotidien deux prières pour les morts
- ↑ Marcel Aubert, La maison dite « de Nicolas Flamel » rue de Montmorency à Paris, Bulletin monumental, t. LXXVI, 1912, ISBN 2869716796
- ↑ C’est de l’église médiévale Saint-Jacques-de-La-Boucherie à Paris que sont partis des millions de pèlerins en direction de Saint-Jacques-de-Compostelle. La tour Saint-Jacques qui subsiste de nos jours boulevard de Sébastopol est le dernier vestige gothique de l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie dont elle était le clocher
Catégorie : Voie du 3e arrondissement de Paris
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