- Rodenticide
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Un produit rodenticide (du latin, rodere, ronger) ou raticide est une substance active ou une préparation ayant la propriété de tuer certains rongeurs, considérés comme nuisibles par l'homme.
Les rodenticides sont utilisés dans l'environnement domestique, en milieu rural et dans l'industrie agroalimentaire pour lutter contre les souris, les surmulots, les taupes (qui ne sont pas des rongeurs mais des insectivores), les ragondins, les campagnols…
Ils sont commercialisés sous forme de poudres de piste, de concentrats huileux, d'appâts près à l'emploi et, plus rarement, en fumigations dans les galeries creusées par les rongeurs.
Les rodenticides appartiennent à des familles chimiques très diverses :
- les anticoagulants dérivés de la 4-hydroxycoumarine : (warfarine, appelée coumaphène en France, coumachlore, coumatétralyl, bromadiolone, difenacoum…) et de l'indane-1,3-dione (chlorophacinone, diphacinone, difenacoum…). Ce sont des antivitamines K. La vitamine K joue un rôle clé dans les phénomènes de la coagulation sanguine de tous les animaux. Les rongeurs sont particulièrement sensibles à ces produits qui provoquent des hémorragies par suite du faible volume sanguin de l'animal et de son rythme cardiaque élevé. La mort survient par anémie aiguë, provoquée par les hémorragies accidentelles survenant quelques jours à 2 semaines après l'ingestion. L'antidote est la vitamine K1. Ce type de rodenticide est un poison d'accumulation présenté en mélange avec un appât et il est nécessaire que le rongeur consomme plusieurs doses durant plusieurs jours. La mort survient habituellement 3 à 10 jours après la première prise. Ces produits sont souvent utilisés dans le cadre de campagne de dératisation.
- les convulsivants : (alpha-Chloralose, crimidine, strychnine). Ils entraînent rapidement la mort après un coma ou des spasmes musculaires. Pas d'antidote; traitement symptomatique : anti-convulsivants et ventilation.
- les cardiotoxiques : glucosides cardiaques (scilliroside), provoquant la mort par arrêt cardiaque. Pas d'antidote; traitement classique de l'intoxication digitalique.
- les cytotoxiques, poisons cellulaires tels que le phosphure de zinc, d'aluminium, de calcium, sources d'hydrure de phosphore (phosphine ou phosphure d'hydrogène) qui est un gaz hautement toxique (hypotension, œdème pulmonaire, convulsions …). Ce groupe de substances provoque une mort violente. Le phosphure de zinc est un produit plus stable que ces voisins et qui, mélangé à un appât, est ingéré par l'animal. Il libère alors dans l'organisme la phosphine qui entraîne la mort quelques heures après l'ingestion.
- les hypercalcémiants (calciférol, cholécalciférol), souvent associés au coumaphène.
- les gaz lacrymogènes comme la chloropicrine: mort par œdème pulmonaire aigu.
Chez l'adulte, la prise accidentelle de produits rodenticides à base d'anticoagulants n'entraîne généralement pas -à moins d'absorption massive à but suicidaire- de troubles de la coagulation, ni d'hémorragie. Par contre, chez l'enfant, des hémorragies graves peuvent survenir. Ces produits agissent en abaissant le taux de prothrombine dans le sang, nécessaire à la formation du caillot sanguin, entraînant ainsi des hémorragies internes. Les symptômes apparaissent après quelques jours pour une dose élevée, après quelques semaines pour des prises répétées :sang dans les urines, saignement de nez, hémorragie gingivale, sang dans les selles, anémie, faiblesse. La mort peut survenir dans les 5 à 7 jours qui suivent.
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