- Robert de Beauplan
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Robert de Beauplan (1882-1951) est un journaliste et essayiste français.
Normalien, agrégé de lettres, enseignant au réputé collège Sainte-Barbe, Robert de Beauplan commence à collaborer en 1904 à L'Illustration, dont le rédacteur en chef n'était autre que son beau-père. Beauplan est alors considéré comme un homme de gauche, dreyfusard, pacifiste, voire anti militariste[1].
Durant la guerre 1914-1918, il est attaché à l'état-major du général Pétain, qu'il côtoie presque quotidiennement, et auquel il vouera toute sa vie une admiration sans faille.
Après la guerre, il poursuit sa collaboration éclectique à L'Illustration, s'intéressant à la vie mondaine, au théâtre, au cinéma, aux voyages en auto (traversée du Sahara, expéditions diverses), à la Syrie sous mandat, à la guerre italo-éthiopienne, etc.
On lui doit aussi un petit ouvrage, paru en 1939, qui dénonce l'antisémitisme des nazis : Le drame juif. Il y écrit notamment : "La persécution des Juifs, que l'hitlérisme a remis en vigueur, constitue une dangereuse régression de la civilisation. Il n'est pas admissible qu'une catégorie de citoyens, sans avoir commis aucun délit, puisse être rejetée du corps social"[2]... Cet ouvrage figurera sur la première liste des livres interdits à la vente par les autorités allemandes d'occupation le 28 septembre 1940 (liste Otto).
Robert de Beauplan va pourtant devenir un des chantres de la politique de collaboration, en même temps qu'il devient férocement antisémite... Après sa rupture avec L'Illustration, en mai 1942, pour des raisons financières, il devient rédacteur politique au quotidien Le Matin, franchement pro allemand, propriété de Maurice Bunau-Varilla [3]. En décembre 1942, il n'hésite pas à fustiger le gouvernement de Vichy pour sa "tièdeur" : "Que deux ans après Montoire, on en soit encore à espérer le commencement de la collaboration, voilà qui est grave pour nous", écrit-il quelques jours après l'occupation de la "zone libre" par les Allemands[4]... Il participe à diverses autres publications de la presse "collaborationniste" ainsi qu'à Radio Paris, où ses éditoriaux sont parfois très violents[5].
À la Libération, Robert de Beauplan est bien évidemment arrêté. Jugé et condamné à mort en janvier 1946, sa peine sera commuée le mois suivant en emprisonnement à perpétuité. Il doit sans doute cette grâce à sa fille, qui faisait partie des Forces françaises libres à Londres[6].
Sommaire
Notes
- Chantal Meyer-Plantureux, Les enfants de Shylock ou l'antisémitisme sur scène, éditions Complexe, 2005, p. 112.
- Cité par Chantal Meyer-Plantureux, ouvr. cité, p. 113.
- Philippe Henriot :Le Matin, 29 juin 1944. Beauplan sera l'auteur de l'article nécrologique en forme d'éloge de
- Le Matin, 3 décembre 1942.
- Chantal Meyer-Plantureux, ouvr. cité.
- Jean Galtier-Boissière, Mon journal dans la drôle de paix, La Jeune Parque, 1947, p. 170.
Publications
- La jeunesse de Charles-Marie. Paris, E. Sansot, 1909, 238 p.
- De Charlot à Charlie Chaplin. Paris (13 rue St Georges), 1927.
- Où va la Syrie ? Le mandat sous les cèdres. 6e édition, Paris, Tallandier, 1929, 222 p.
- La guerre italo-éthiopienne [introduction par Robert de Beauplan]. Paris, L'Illustration, 1936.
- Un problème de l'heure : le drame juif. Paris, l'Illustration, 1939. In-4°, 32 p.
- Le laborieux enfantement d'un monde nouveau. Impr. de Sceaux, 1943. In-8° , 16 p.
Bibliographie
- Un article très complet, dû à Jean-Paul Perrin sur son blog consacré à L'Illustration : "Robert de Beauplan : vingt ans à L'Illustration", [1]
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