- Robert Knox (marin)
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Robert Knox (v. 1640–1720) est un voyageur et auteur anglais, probablement d'origine écossaise, qui nous a laissé une relation de voyage — An historical relation of the island Ceylon, in the East Indies : with an account of the detaining in captivity the author and divers other Englishmen now living there, and of the author's miraculous escape, publié à Londres en 1681 — sur l'île de Ceylan dont il fait le premier compte-rendu détaillé concernant l'histoire naturelle, la religion, la langue, la vie sociale et les coutumes. L'auteur fait aussi état de sa capture, de son emprisonnement et de son évasion de l'île après dix-neuf ans de captivité.
Sommaire
L'enfance
À propos de son éducation, il écrit : « Au temps de mon enfance, je suivais surtout les leçons de ma mère, mon père étant généralement en mer... C'était une femme d'une piété extraordinaire : Dieu était dans toutes ses pensées, comme elle le montrait par ses discours et ses exhortations pieuses, à nous ses enfants, d'apprendre la connaissance divine et de l'aimer, le craindre et le servir dans notre jeunesse. » De son instruction, il nous dit que « lorsque j'ai été devenu assez grand, j'ai été envoyé dans un internat à Roehampton, chez le Dr James Fleetwood depuis devenu évêque de Worcester. »
Prisonnier à Ceylan
Knox prend la mer pour une mission commerciale à destination de la côte de Coromandel, le 21 janvier 1657 à bord du vaisseau Anne de la Compagnie anglaise des Indes orientales (CAIO) dont son père est le capitaine. Alors que le navire est en train de charger les marchandises pour le retour en Angleterre, le 19 novembre 1659, une tempête endommage gravement voiles et mâts. Le représentant de la Compagnie anglaise des Indes orientales à Madras leur ordonne de faire voile vers Trincomalé à Ceylan après avoir pris à leur bord un chargement de tissus et de le vendre tout en faisant entreprendre des réparations.
Râjasimha II qui dirige l'île à cette époque et dont le long règne dura de 1629 à 1687, a appris à se méfier des étrangers, il avait déjà eu des rapports, parfois conflictuels, avec des Portugais, des Hollandais, des Français et des Danois. Il envoie donc un groupe pour accueillir les Anglais avec des cadeaux et les faire descendre à terre. Aussitôt, seize Anglais, dont Knox et son père sont faits prisonniers, mais parviennent à avertir du danger le reste de l'équipage et à leur ordonner de partir pour Porto Novo faire un rapport au représentant de la CAIO. Knox perd son père de la malaria le 9 février 1661, à Bandara Koswatte. Il vit ensuite de 1664 à 1666, dans le village de Handpanadara - aujourd'hui Deyaladha Amuna Pattuwa - au sud-ouest de Kegalle - aujourd'hui Etiriyagala. Puis il réside de 1667 à 1670 à Legundeniya dans le district de Kandy à une dizaine de kilomètres de Gampola et enfin à Eladetta au sud de Kandy. La vie s'organise en captivité, certains marins fabriquent des objets en tricot, distillent de l'alcool, d'autres se mettent au service du roi, ce que Knox refusera toujours. Jamais il ne cesse de penser à son évasion.
Il va ainsi mener, à Eladetta où il achète un terrain, la vie d'un villageois cinghalais du royaume de Kandy durant une vingtaine d'années. Il se construit une modeste maison et cultive son jardin, élève poulets, chèvres et porcs, mange de la nourriture du pays. Un jour, il échange une bible qu'un vieil homme possède contre un chapeau tricoté. Il note quelques proverbes comme : « un mendiant et un commerçant ne sont jamais perdus car ils connaissent toutes les routes. » ou « Celui à qui tu prêtes devient ton ennemi. » Il refuse de se marier, ce que feront nombre de ses compagnons, avec une femme cinghalaise, et finalement un de ses compagnons, Stephen Ruthland, et lui, restant les seuls célibataires.
Après dix-neuf ans, six mois et sept jours de captivité, le moment arrive enfin, Knox et Ruthland, s'échappent. Ils comptent, par la route du nord, entrer en pays tamoul, ceux-ci contrôlent le nord de l'île, ou en zone hollandaise. Il passe par Anuradhapura qui est inhabité à l'époque, rencontre des tamouls qui ignorent la langue cinghalaise et qui vivent indépendamment des cinghalais du sud. Suivant les rives du fleuve Malwatu Oya, en territoire hollandais, ils atteignent, le 16 octobre 1679, le fort hollandais d'Arpu. De là, ils prennent un navire vers l'Angleterre, via Batavia et arrivent à Londres en septembre 1680.
La description
Knox souhaite être exact et précis dans sa description de l'île et de ses habitants, décrivant ce dont il a été personnellement témoin ou ce qui était de notoriété publique et n'hésitant pas à reconnaître son ignorance lorsque c'était le cas. Au cours des dix-neuf ans de son séjour sur l'île de Ceylan, il avait appris à parler la langue couramment et fait une observation soigneuse des us et coutumes, des lois et de la religion des cinghalais. Il semble avoir eu de bons rapports avec le peuple, mais fait cependant la distinction entre les gens des plaines, dont il donne une description avantageuse et les montagnards qu'il ne semble pas avoir apprécié.
Il parle aussi des Veddas, les aborigènes australoïdes qui sont les habitants premiers de l'île, aujourd'hui en voie d'extinction, et qui vivent dans la jungle. Il décrit en particulier leur manière de communiquer avec les autres habitants de l'île dont ils sont tributaires pour l'obtention de certains objets. Lorsque cela leur est nécessaire, ceux-ci, qui ne maîtrisent pas la métallurgie, sortent de la jungle et font une offrande de viande séchée à la porte d'un forgeron de village, offrande qu'il accompagne d'une feuille figurant la forme de la pointe de flèche qu'ils désirent. Si le forgeron s'exécute, il lui rapporte plus de viande comme paiement, faisant l'échange aussi discrètement, mais s'il refuse, il s'expose à des représailles. Certains, cependant, se refusent à tout contact.
Knox fait une description précise de la flore, de la faune, des produits naturels et de l'agriculture de l'île. Cette dernière est particulièrement détaillée. Il fait ainsi une bonne observation de la riziculture, décrit les différentes espèces de riz, la préparation de la terre, l'inondation des champs, la moisson, le battage et la consommation de la récolte. Il décrit aussi les différents arbres, fruits, herbes et légumes, ainsi que leur mode de préparation tant comme nourriture que comme médication. Il fait de même avec la faune de l'île, et, très impressionné par les éléphants, décrit leurs régime et habitudes, la façon dont les éléphants sauvages sont capturés et les utilisations qui en sont faites sans oublier leur rôle de bourreau.
Retour en Angleterre
Au cours de son voyage de retour, Knox commence à rédiger ses mémoires et Robert Hooke le persuade d'éditer son livre qui est un succès immédiat à sa publication en 1681, les traductions néerlandaises, allemandes et françaises — Relation ou Voyage de l'Isle de Ceylan, dans les Indes Orientales (1693) — suivant aussitôt. Knox réintègre le service de la CAIO qui lui confie le commandement d'un bateau, le « Tonqeen Merchant », avec lequel il effectue un voyage de commerce, en mai 1681, au Viêt Nam et à Java. Knox fait cinq autres voyages, rapportant parfois des spécimens pour Robert Hooke dont il est devenu un ami proche. Knox est le premier occidental à faire référence à une espèce de chanvre du monde indien, le cannabis sativa, qui fait « perdre l'entendement et la mémoire ». Il donnera des graines à Hooke qui en fera la culture et l'utilisera bientôt pour lutter contre ses migraines.
Knox meurt à Londres le 19 juin 1720, toujours célibataire.
Voir aussi
Article connexe
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