- Robert King Merton
-
Robert King Merton, sociologue américain né à Philadelphie en Pennsylvanie le 5 juillet 1910 et décédé à New York le 23 février 2003.
Sommaire
Biographie
Etudiant à Harvard, Robert King Merton a été l'élève de Pitirim Sorokin et de Talcott Parsons. Il est le fondateur de la sociologie des sciences. Il se situe juste avant les interactionnistes, et il est tenant d'un fonctionnalisme dit de "moyenne portée". Il est le père de l'économiste Robert Merton « Prix Nobel » en 1997.
Les prophéties auto-réalisatrices
Reprenant l'idée du sociologue William I. Thomas, Robert K. Merton décrit le mécanisme de prophétie auto-réalisatrice (self-fulfilling-prophecy) en ces termes : « La prophétie auto-réalisatrice est une définition d'abord fausse d'une situation, mais cette définition erronée suscite un nouveau comportement, qui la rend vraie ». Exemple : Les actionnaires imaginent que le marché va s'écrouler et cela provoque un crack boursier. Il souligne également des phénomènes inverses : lorsque la prédiction d'un évènement empêche celui-ci de se réaliser. Exemple : La crainte d'un embouteillage peut amener à différer son départ et rendre le trafic plus fluide.
La construction typologique
Dans Éléments de théorie et de méthode sociologique, un recueil d'articles, R.K. Merton établie une typologie d'adaptation individuelle à la société : Le conformisme (l'individu se soumet aux attentes du groupe), l'innovation (l'individu accepte les valeurs du groupe mais n'a pas fait siennes les normes sociales et procédures habituelles), le ritualisme (l'individu reste figé dans un mode de comportement donné), l'évasion (l'individu vit en marge de la société), la rébellion (l'individu conteste et combat les normes sociales). Ces modes d'adaptation peuvent représenter des styles de vie de certains groupes sociaux.
Normes et valeurs scientifiques
En 1942, il publie un article The normative Structure of Science dans The sociology of science (Chicago University Press), fondateur d'une tradition d'analyse des normes et valeurs qui régissent le comportement social des scientifiques[1]. Il distingue deux types de normes interdépendantes qui régissent les comportements scientifiques : les normes méthodologiques relatives aux techniques et les normes éthiques. Ces dernières sont au nombre de quatre : l'universalisme, le communisme, le désintéressement et le scepticisme organisé.
Déviance et criminalité
Il s’est rendu compte que les individus dans une société agissent en fonction d’objectifs grâce à des moyens. Par exemple dans les années 50 aux États-Unis beaucoup d’individus ont comme objectif de s’enrichir mais Merton constate que de nombreux individus n’ont pas les moyens de le faire (manque d'argent, d'éducation, etc. ).
Il constate que ces individus vont alors utiliser des moyens illégaux pour atteindre le but de l’enrichissement personnel; il les appelle innovateurs même si ceux-ci sont considérés comme des criminels. Il a refusé la connotation morale pour mettre en avant ces individus. En les valorisant, il déplace le problème de la criminalité. L’origine du problème se trouve dans la vie sociale, exemple aux États-Unis l’enrichissement personnel avec des moyens différents selon les individus.
Il est à l'origine de la notion de dysfonction sociale, lorsque les conséquences d’un fait social empêchent le système de s’adapter et risquent de rendre difficile ou impossible son maintien. Par exemple la criminalité urbaine entraine des conséquences dysfonctionnelles (insécurité, dégradation etc.).
Notes et références
- Sciences et Avenir, octobre/novembre 2005, page 17. Dominique Vinck, L'ethos de la science,
Bibliographie (titres originaux)
- The normative Structure of Science (1942)
- Social Theory and Social Structure (1949)
- Continuities in Social Research (1950)
- The Sociology of Science (1957)
- Sociological Ambivalence (1976)
- On the Shoulders of Giants: A Shandean Postscript (1985)
Bibliographie critique
- Piotr Sztompka, Robert K. Merton: an intellectuel profile, Macmillan Education, London, 1986.
- Realino Marra, Merton e la teoria dell’anomia, in «Dei Delitti e delle Pene», V-2, 1987, pp. 207-21.
- Charles Crothers, Robert K. Merton, Ellis Horwood, Chichester, 1987.
- Jon Clark, ed, Robert K. Merton : consensus and controversy, The Falmer Press, London, 1990.
- Renate Breithecker-Amend, Wissenschaftsentwicklung und Erkenntnisfortschritt : zum Erklärungspotential der Wissenschaftssoziologie von Robert K. Merton, Michael Polanyi und Derek de Solla Price, Waxmann, Münster, 1992.
- Markus Schnepper, Robert K. Mertons Theorie der self-fulfilling prophecy : Adaption eines soziologischen Klassikers, Lang, Frankfurt, 2004.
- Gönke Christin Jacobsen, Sozialstruktur und Gender : Analyse geschlechts-spezifischer Kriminalität mit der Anomietheorie Mertons, VS Verlag, Wiesbaden, 2007.
- Craig J. Calhoun, ed, Robert K. Merton : sociology of science and sociology as science, Columbia University Press, New York, 2010.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Page sur Merton (www.faculty.rsu.edu)
- (en) Bibliographie de Merton (www.garfield.library.upenn.edu)
Catégories :- Sociologue américain
- Sociologue des sciences
- Sociologue de la déviance
- Sociologue de l'École de Chicago
- Naissance en 1910
- Décès en 2003
Wikimedia Foundation. 2010.