- Rhubarbe
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Rhubarbe Rheum rhaponticum Classification classique Règne Plantae Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Ordre Caryophyllales Famille Polygonaceae Genre Rheum
L., 1753Détail inflorescence
Classification phylogénétique Ordre Caryophyllales Famille Polygonaceae D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsLa rhubarbe (genre Rheum) est le nom commun d'une trentaine d'espèces de plantes herbacées vivaces de la famille des Polygonacées.
Sommaire
Description
C'est une plante vigoureuse, des régions tempérées, aux rosettes de grandes feuilles pétiolées (seuls ses pétioles d'environ 50 cm de long sont comestibles après cuisson), gaufrées, grossièrement triangulaires.
Les feuilles naissent de courts rhizomes (tiges souterraines) et sont toxiques, contrairement au pétiole qui est la partie de la plante consommée.
De couleur vert rougeâtre, arrondi et canaliculaire, elle mesure jusqu'à 50 cm de longueur pour 3 à 7 cm de largeur et d'épaisseur.
Les parties aériennes de la plante disparaissent totalement pendant l'hiver.
Histoire
Originaire du nord de l'Asie (Sibérie), elle était connue comme plante médicinale en Chine depuis très longtemps. Introduite en Europe par Marco Polo, elle fut d'abord cantonnée parmi les plantes médicinales (constituant du catholicum simple de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle[1]) et ornementales, elle ne fut cultivée et consommée comme plante potagère qu'à partir du XVIIIe siècle[2].
Principales espèces
- Flore européenne :
- Rheum officinale - Rhubarbe officinale
- Rheum palmatum
- Rheum rhaponticum L. - Rhubarbe sauvage
- Rheum tataricum
- Rheum X hybridum - Rhubarbe des jardins
- Flore asiatique :
- Rheum rhabarbarum - Rhubarbe
- Rheum nobile
Production
Les rhubarbes cultivées appartiennent aux espèces rhaponticum, rhabarbarum et à leurs hybrides. Les préparations médicinales sont obtenues à partir de Rheum officinale.
La rhubarbe préfère les sols profonds et frais, avec de la fumure organique et une exposition ensoleillée. Les touffes sont divisées entre la fin de l'hiver et le début du printemps, en coupant des bouts portant un à trois bourgeons, et sont plantées en laissant ces derniers affleurer à la surface.
La récolte se fait, dès la deuxième année, de fin avril à juin, mais une deuxième récolte peut avoir lieu fin septembre. Il est recommandé de ne pas prélever plus des deux tiers des pétioles d'une même plante. Ceux-ci se conservent quelques jours après récolte.
Un pied de rhubarbe est exploité efficacement durant cinq à dix ans, mais il peut vivre plus de cinquante ans avec une production affaiblie. Des plants de rhubarbe de plus de 100 ans ont déjà été recensés et produisent encore une récolte abondante.
Utilisation
Ce sont uniquement les pétioles des feuilles qui peuvent être consommés crus, cuits, en tartes ou en confiture ou en légume. L'acidité de la plante demande à être atténuée par du sel ou du sucre. Les variétés rouge carmin de rhubarbe sont plus tendres que les vertes.
Vertus
La rhubarbe est bien pourvue en vitamine C (12 mg/100 g), elle a ainsi des propriétés toniques et antianémiques. La rhubarbe est très laxative grâce à sa richesse en fibres. La rhubarbe est utilisée comme purgatif, proche de l'aloès et du séné. Les principes actifs sont des dérivés de l'anthraquinone et leurs glucosides qui augmentent les mouvements péristaltiques du côlon.
La rhubarbe apporte des minéraux, certains en grande quantité comme le potassium et le phosphore, et certains en quantité moindre, mais néanmoins intéressante comme le magnésium et le calcium.
La substance secrétée par sa racine est appréciée pour son action antiseptique sur les problèmes de foie. En outre, la rhubarbe est un bon anti-inflammatoire pour les muqueuses buccales.
Toxicité
Les limbes des feuilles sont toxiques à cause notamment de leur teneur en acide oxalique. Les glucosides d'anthraquinone pourraient également être responsables de cette toxicité (voir glycoside). De nombreux cas d'intoxication ont été rapportés, surtout en Grande-Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale, où la consommation de cette plante avait été recommandée[3].
La plupart des intoxications ont lieu lorsque des novices préparent les limbes au lieu des pétioles. On peut voir apparaître des symptômes tels que nausées, vomissements, crampes abdominales et diarrhées. Les oxalates solubles précipitent sous forme d'oxalate de calcium dans les fluides organiques. Dans les urines, cet effet peut provoquer des dommages rénaux[4].
Les feuilles sont également toxiques pour les animaux.
Notes et références
- Yannick Romieux, De la hune au mortier, Éditions ACL, Nantes, 1986.
- Élisabeth Lemoine, Guide des légumes du monde, Delachaux et Niestlé, 1999, p. 140.
- Système canadien d'information sur les plantes toxiques
- (en) Lewis S. Nelson, M.D. ; Richard D. Shih, M.D. ; Michael J. Balick, Ph.D., Handbook of Poisonous and Injurious Plants, Second Edition, Springer, 2007, 340 p. (ISBN 0-387-31268-4).
pages 251 à 252
Voir aussi
- Le roman de René-Victor Pilhes, La Rhubarbe, prix Médicis 1965
Catégories :- Flore (nom vernaculaire)
- Plante potagère
- Polygonaceae
- Plante toxique
- Flore européenne :
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