Retour à Babylone

Retour à Babylone

Retour à Babylone

Réalisation Abbas Fahdel
Sociétés de production Agat Films & Cie
France 5
Pays dorigine Drapeau de France France Drapeau d'Irak Irak
Genre film documentaire
Sortie 2002
Durée 52 minutes

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution


Retour à Babylone est un film documentaire tourné par le réalisateur franco-irakien Abbas Fahdel en 2002.

Sommaire

Synopsis

De retour en Irak, et dans sa ville natale Babylone, Abbas Fahdel part à la recherche de ses amis d'enfance et découvre un pays meurtri par les années de guerre et de dictature.

Note du réalisateur

"Retour à Babylone a été tourné pour ainsi dire sur la pointe des pieds. Je rentrais en Irak avec un passeport français. C'est donc en étranger que je foulais ma terre natale. Je débarquais dans un pays que je ne reconnaissais plus, que je redécouvrais. Lorsque je marchais dans la rue, j'avais le sentiment, certes, de faire partie de la foule, mais en mauvaise part en quelque sorte. Je marchais dans la rue en me demandant si je n'y faisais pas l'effet d'un corps étranger, d'un explorateur égaré. Puis, au bout de quelques semaines, le sentiment d'appartenance et la conscience d'évoluer dans mon élément, parmi mon peuple, d cette phrase qui clôt le film : Entouré de ces visages redevenus familiers, voilà que je pense pour la première fois : Nous, les Irakiens !"

Commentaires presse

"Les retrouvailles dun enfant prodigue avec son pays, lIrak, qui nest pas quun simple pion sur léchiquier géopolitique, mais un pays vivant, chaleureux. Vingt-cinq ans après son départ pour la France, Abbas Fahdel, émigré irakien, retourne dans sa ville natale, Babylone. Manque de pot ou coup de bolselon le point de vue-, lIrak est un pays vedette, objet de la première guerre post-Vietnam menée par lAmérique, et peut-être aussi de la prochaine, nous annoncent les médias. Mais ici, le regard porté sur ce pays désolé, dévasté, nest pas celui des bêtes reportages dactualité, des intrigues géopolitiques. En Irak, il ny a pas que Saddam Hussein et ses incessants complots de maître du monde à la James Bond. Il y a aussi de vraies gens, qui sefforcent de (sur)vivre normalement. Le réalisateur Abbas Fahdel effectue un pèlerinage proustien sur les traces de son enfance. Il rend visite à ses anciens amis, arpente un square poussiéreux nommé « les Jardins suspendus » en référence à la merveille du monde, qui nest même plus un souvenir, puis va explorer le site de la Babylone antique impeccablement reconstitué à sept kilomètres de la ville moderne. Fahdel commente ses joies et ses déconvenues par le truchement (off) dun comédien français un peu trop neutre. Autrement dit, la voix du cinéastequi sert de passeur entre nous et lIrak, entre lOccident et lOrientdit « je », mais ce « je » est un autre et lui-même à la fois. Peut-être la plus-value poétique (ou romanesque) du film tient-elle à cet artifice schizophrénique. En tout cas, il y a réellement un ton dans ce Retour à Babylone, et un regard aiguisé, intimiste, qui met à distance toute réflexion sociopolitique. Ceux qui, comme les chacals de linfo, et leurs otages, les téléspectateurs, se réjouissent de voir la tête des victimes annoncées, qui vont peut-être encore se prendre sur le râble des tombereaux de bombes, de missiles Tomahawk, etc., en seront pour leurs frais. Abbas Fahdel cadre dignement et méticuleusement un enfant qui écrit « Vive lIrak » sur un tableau vert : "Une matinée sans angoisse, dit le cinéaste, le cœur bat loin, au plus profond de la poitrine, comme si rien de sérieux, rien de menaçant, ne pouvait plus arriver. » Fahdel poursuit imperturbablement la tournée de ses anciens amis, joue avec des enfants au bord de lEuphrate. Evidemment, la vie irakienne est aussi envisagée sous son angle tragique, celui des conséquences des guerres Iran-Irak et USA-Irak. Le cinéaste se demande : « D vient la force morale des Irakiens ? Pourquoi le malheur ne les a-t-il pas rendu égoïstes et méchants ? » Bonne question. Mais ce qui étonne le plus, cest que lIrak demeure un pays relativement modern et actif. Ou un père peut pleurer de voir sa fille se marier, et un cinéaste peut trouver ses amis en disant : « Sil me fallait mourir maintenant, je serais en paix. » Message reçu, Mr. Bush ?"

"La guerre ou pas la guerre ? Cette question, qui se pose en ce moment pour lIrak, vient inévitablement tarauder le spectateur de Retour à Babylone. Tout au long des souvenirs égrenés par le réalisateur français Abbas Fahdel, qui revient dans lIrak de son enfance, on se demande quelles personnes auront disparu, quels paysages seront détruits. Retour à Babylone est pourtant un documentaire que lon aurait pu voir mille fois sur le thème éculé du retour au pays. Eculé peut-être, mais que la personnalité des protagonistesdes anciens camaradesenrichit, ravivant la part de nostalgie de chacun de nous devant lenfance perdue, la jeunesse disparue. À la question « Que sont-ils devenus ? », lun répond : « Il travaille dans un garage » ; un autre: « Il vient dêtre libéré des prisons iraniennes » ; un troisième : « Celui-ci, il est mort. Cétait presque mon meilleur ami. » Pourquoi presque, interroge le réalisateur ? « Pour ne pas vexer ceux qui me restent », déclare en riant son interlocuteur. En plus dune ouverture sur un pays oublié, bouclé par lembargo, la télévision offre ici un drôle de miroir, et pose une question dérangeante : serons-nous les derniers à avoir vu ces gens vivants ?"

  • Florence Mitri, La Vie, 20 septembre 2002 :

"On ne retourne pas impunément dans son payslIrak- et sa ville nataleBabylone, cité de la Mésopotamie antique, aujourdhui en ruines. Mais pour Abbas Fahdel, cest un appel : « Le moment est venu, dit-il, de faire la paix avec cette partie de moi-même restée attachée à ma terre et à mes amis denfance : Que sont-ils devenus ? Que serais-je devenu si jétais resté ?» Ce parcours, on sen doute, ne se fait pas sans culpabilité. Guerre contre lIran, guerre du Golfe, embargo : loasis dautrefois nest que décombres, sa maison natale, une boulangerie dans un quartier quil ne reconnaît plus. De déception en déception, le cinéaste part à la recherche de ses amis. Certains sont morts, d'autres sont partis. Ceux qui ont survécu ont connu les prisons iraniennes et, à leur libération, les bombardements américains. Un à un, Abbas leur rend viste. « Le dernier ami retrouvé, confie-t-il dans ce document à la fois très personnel et témoignage d'un pays exsangue; s'il me fallait mourir maintenant, je serais en paix.»"

  • Jean-François Parouty, Le Magazine de France 5, 21 septembre 2002 :

"Mais la culpabilité a la vie dure. « Je sens peser sur moi les regards des gens du quartier. Je ne voudrais pas quils prennent ma nostalgie pour un caprice dexilé repu qui revient parader au pays, sans blessure ni cheveux blancsParfois, doutes et angoisses labandonnent, Abbas vit alors des moments « le cœur bat loin, au plus profond de la poitrine, comme si rien de menaçant ne pouvait plus arriver.»"

"On découvre les terribles souffrances endurées par les Irakiens en suivant Abbas qui, album photos en main, renoue avec son passé. Les retrouvailles sont chaleureuses, mais la déception est cruelle lorsquil se rend à Babylone, sa ville natale. Sa maison nexiste plus, lécole abrite des familles démunies et les ruines ont remplacé les jardins."

  • Télé Câble Satallite Hebdo, 21 septembre 2002 :

"Des retrouvailles chargées démotion au terme desquelles le réalisateur renoue avec les fils de son histoire."

Autour du film

Sélections

Fiche technique

Sources et références

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Retour à Babylone de Wikipédia en français (auteurs)

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