Raymond Cabaribère

Raymond Cabaribère
Raymond Cabaribère
Naissance 12 février 1913
Fourques
Décès 21 avril 1954 (à 41 ans)
Bần Yên Nhân Tonkin
Mort au combat
Origine France
Allégeance Drapeau de France France
Arme Légion étrangère
Grade Chef de bataillon
Années de service 1934 - 1954
Conflits Indochine
Commandement 2e bataillon du 3e régiment étranger d'infanterie
Distinctions Légion d'honneur
Croix de guerre 1939-1945
Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieures

Raymond Auguste Joseph Cabaribère, chef du 2e bataillon du 3e régiment étranger d'infanterie, né le 12 février 1913 à Fourques et tué au combat le 21 avril 1954, à Bần Yên Nhân, sur la route de Hanoï[1].

Sommaire

Biographie

La Légion étrangère

Matricule 1350 au recrutement de Marseille, sortie de Saint-Cyr en 1934, plusieurs affectations dans des régiments d’infanterie, il est lieutenant au 162e R.I.F.[2] sur la ligne Maginot en 1939, prisonnier en 1940, il rejoint les rangs de la Légion étrangère en 1946.

Après un premier séjour en Indochine avec le 2e régiment étranger d'infanterie, il sert au Sahara, à la 1re C.S.P.L.E[3]. Fin 1953, il est désigné pour effectuer un nouveau séjour en Extrême-Orient. Promu au grade de chef de bataillon, il reçoit le commandement du II/3e R.E.I.[4] engagé au Laos, dans la région de Luang Prabang, Muong Khoua et Muong Saï, dont il assure la défense contre les infiltrations ennemies qui visent la capitale du royaume. Il est isolé du reste du régiment. Du 1er au 3 février, son bataillon tombe dans une embuscade tendue par une division du Viêt-minh qui se prépare à donner l’assaut sur Na San.

Prisonnier du Viêt-minh

Fait prisonnier dans la région de Khang Khay par le Viêt-minh, le 3 février 1954, alors que submergés, les survivants de la compagnie de commandement du II/3e R.E.I.[4] sabotent les derniers postes radio, il est conduit au centre de rassemblement des prisonniers européens de Yung Toi au Nord Laos. Le 8 février, occupé à piler le riz, il profite du passage d’un commissaire politique pour s’éloigner, puis disparaître dans un brouillard providentiel et s’enfonce rapidement dans la brousse. Il est recueilli le soir même par des partisans du maquis « Aréquier » avec qui, il avait précédemment opéré. Conduit au Tasseng, le chef local, il est impatient de retrouver son bataillon et de reprendre le combat. Conduit de cache en cache, se déplaçant toujours avec des montagnards amis éclairés par des gamins connaissant parfaitement toutes les pistes, le commandant arrive le 23 février, au P.C. (Poste de Commandement) du G.M.I.[5], appellation officielle, du maquis installé en pleine nature. Ce maquis est dirigé par deux caporaux-chefs européens, leur chef blessé, ayant été évacué. Un message radio est envoyé à Vientiane. Une tentative de récupération par hélicoptère échoue car l’appareil ne peut se poser. L’attention des rebelles est attirée par cette opération et il faut se déplacer d’urgence. Le 24, dans l’après-midi, l’hélicoptère se pose sur une nouvelle D.Z.[6]. Il rejoint la base de Phu Lu. Après cet accrochage sévère, le II/3e R.E.I.[4], se rétablit rapidement.

Transporté au Tonkin, il est chargé de la sécurité d’une fraction de la route d'Hải Phòng à Hanoï, en butte aux incessantes attaques du Viêt-minh qui en sait l’importance capitale pour le ravitaillement de Diên Biên Phu.

Le 21 avril, une opération est montée. Le commandant Cabaribère, frappé d’une balle, reste à son poste jusqu’à ce qu’un éclat d’obus le tue.

Hommages et décorations

Il est officiellement « Mort pour la France[7] », décoré de la Légion d'honneur[8], Croix de guerre 1939-1945 et Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieures avec palmes.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Fourques[9] et sur le monument aux morts de la Légion étrangère dans le « Carré des Légionnaires » à Puyloubier[10] ainsi que sur le mur du souvenir de la nécropole nationale de Fréjus[11].

Le quartier qu’occupe le DLEM à Mayotte est baptisé officiellement le 13 novembre 1992 « Quartier Cabaribère » à l’occasion du 25e anniversaire de la présence de la Légion étrangère sur l’île de Mayotte.

Lectures

Le commandant Cabaribère est cité dans de nombreux ouvrages :

  • Ailes françaises au combat, témoignages vécus par Yvonne Pagniez « l'odyssée d'un commandant de la légion »[12]
  • La revue des deux mondes 1954[13]
  • Le livre d'or de la Légion étrangère: 1831-1976 par Jean Brunon, Georges R. Manue, Pierre Carles[14]
  • Indochine, 1953-1954: les combats de l'impossible de René Bail[15]
  • La France coloniale: . Retour à l'Hexagone de Pierre Montagnon[16]
  • Histoire mondiale de l'après-guerre, Volume 2 de Raymond Cartier[17]

Notes et références

  1. Mémoire des hommes sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
  2. R.I.F. : Régiment d'Infanterie de Forteresse
  3. C.S.P.L.E. : Compagnie Saharienne Portée de la Légion Etrangère
  4. a, b et c régiment étranger d'infanterie
  5. G.M.I. : Groupement Mixte d'Intervention
  6. D.Z. : Drop zone ou dropping zone : zone d'atterrissage pour un hélicoptère
  7. Cf. Effectuer une recherche dans la base SGA - Mémoire des Hommes
  8. Notice no 19800035/325/43819, sur la base Léonore, ministère de la Culture
  9. Relevé MémorialGenWeb sur www.memorial-genweb.org
  10. Relevé MémorialGenWeb sur www.memorial-genweb.org
  11. Consulter le Mur Virtuel du Souvenir sur www.memorial-indochine.org
  12. l'odyssée d'un commandant de la légion (p. 219) sur books.google.fr
  13. La Revue, 1954 (p. 697) sur books.google.fr
  14. Le livre d'or de la Légion étrangère: 1831-1976 (p. 330-331) sur books.google.fr
  15. Indochine, 1953-1954: les combats de l'impossible (p. 192) sur books.google.fr
  16. La France coloniale: . Retour à l'Hexagone (p. 173 et 256) sur books.google.fr
  17. Histoire mondiale de l'après-guerre (p. 47) sur books.google.fr

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Raymond Cabaribère de Wikipédia en français (auteurs)

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