- Ratafiat
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Ratafia
L'origine du mot ratafia (parfois orthographié ratafiat) est controversée. L'étymologie la plus commune aujourd'hui serait l'expression « rata fiat » (sous-entendu conventio) : « Que (le traité, le marché) soit ratifié ». Cette origine est rapportée parmi d'autres par Littré, qui semble pourtant lui préférer l'explication de Gilles Ménage : un mot des Indes Orientales (tafia, tafiat) - Dictionnaire étymologique de la Langue françoise (1650 & 1670). Cette étymologie créole est aussi retenue par le TLF : Quand un Indien du pays boit du brandevin à la santé d'un François, entre autres mots de sa langue il lui dit, « tafiat »: à quoi le François répond en faisant raison, « ratafiat »; 1694 ; l'étymologie latine reste suspecte et peut-être a posteriori. Elle est toutefois retenue par le Dictionnaire étymologique de Dauzat (1938).
Aujourd'hui, le terme qualifie plutôt une boisson alcoolisée sucrée consommée comme apéritif. Il désigne en fait deux sortes de boissons distinctes : des mistelles produites dans certaines régions de France (notamment en Champagne ou en Bourgogne) ou des ratafias de fruits.
Mistelles
Ratafia désigne des mistelles produites dans plusieurs régions de France, qui ne sont pas commercialisés la plupart du temps. Deux régions produisent des mistelles réputés avec l'appellation ratafia : la Champagne et la Bourgogne.
Ces ratafias sont parfois classés dans les apéritifs à base de vin, à tort, puisqu'aucune fermentation du raisin n'est opérée.
- Le ratafia de Champagne est élaboré avec du raisin de l'appellation « Champagne » ou « coteaux champenois » et un quelconque alcool neutre (les meilleurs utilisent de la fine ou du marc de Champagne). Il titre 18°GL. Le ratafia de Champagne est classé en France (à tort) « apéritif à base de vin ».
- En Bourgogne, le ratafia est confectionné avec du marc de Bourgogne et du jus de raisin ; le ratafia de cidre du pays d'Othe est fait avec du jus de pommes et de l'eau-de-vie de cidre ().
Ratafias de fruits
De manière plus confidentielle, certaines boissons obtenues par la macération de fruits, de plantes ou de fleurs sont également appelées ratafias. Mathieu Teisseire aurait ainsi inventé au XVIIIe siècle siècle à Grenoble un ratafia de cerise. On trouve également des recettes de ratafia de noix, d'amandes amères, de coings, de noyaux de cerises ou de pêches, d'oranges ou d'autres fruits. On trouve surtout ces « ratafias » dans la zone méditerranéenne (Espagne, France, Italie, etc.).
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Catégorie : Mistelle
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