Raquettes à neige

Raquettes à neige

Raquette à neige

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Raquettes à neige modernes

La raquette à neige, appelée plus communément la raquette, est un mode de déplacement spécifique aux régions enneigées. Elle est aujourd'hui largement utilisée en tant que loisir, au même titre que la marche à pied ou le ski de fond. La raquette, fixée sous la chaussure de marche, augmente la surface de contact avec la neige, et permet ainsi de ne pas s'enfoncer dans la poudreuse.

Les raquettes traditionnelles avaient un cadre en bois avec des attaches en cuir. Certaines raquettes modernes sont similaires, mais la plupart sont faites de métal léger, de plastique ou de matériaux composites. En plus de répartir le poids, les raquettes sont généralement relevées à l'avant pour plus de manœuvrabilité. Elles ne doivent pas accumuler la neige, d'où le treillis, et nécessitent des attaches pour maintenir le pied.

Maintenant principalement utilisées pour les loisirs récréatifs, principalement par des randonneurs et des coureurs qui apprécient de pouvoir continuer leur passion durant l'hiver, elles étaient dans le passé des outils pour le commerce de la fourrure et pour n'importe qui dont la vie dépendait de pouvoir se déplacer dans des contrées subissant une neige fréquente et abondante. Encore actuellement, elles constituent un équipement indispensable pour des gardes forestiers et ceux devant se déplacer dans des zones inaccessibles aux véhicules motorisés lorsque la neige est profonde. Elles sont également très pratiques en montagne et dans les sous-bois.

Sommaire

Développement de la raquette à neige

Fabricant traditionnel de raquettes, vers 1900-1930.

Origines

Avant que les humains ne construisent des raquettes, la nature a fourni quelques exemples. Certains animaux, tel le lièvre variable, ont évolué le long des années vers des pattes postérieures plus larges leur permettant de se déplacer plus rapidement dans la neige profonde.

L'origine et l'âge exact des raquettes à neige est inconnu, même si les historiens pensent qu'elles ont été inventées il y a entre 4 000 et 6 000 ans, probablement à partir de l'Asie centrale. Strabon écrivait, au temps de la naissance de Jésus-Christ, que les habitants du Caucase avaient l'habitude d'attacher des surfaces plates de cuir sous leurs pieds et que les Arméniens utilisaient des surfaces rondes en bois à la place.

Deux groupes de pionniers de la raquette ont émergé rapidement, fixant des motifs que l'on peut toujours voir de nos jours. Un groupe abandonna la raquette en migrant au Nord, vers ce qui est maintenant la Scandinavie, s'engageant finalement vers l'ancêtre du concept du ski nordique. L'autre groupe se dirigea vers le Nord-Ouest, traversant finalement le détroit de Béring, vers l'Amérique du Nord.

Peuples indigènes d'Amérique du Nord

Là, leurs descendants ont développé les raquettes les plus avancées et variées, avant la colonisation européenne des Amériques. Presque chaque tribu des peuples indigènes américains a développé sa propre forme de raquette, la plus simple et la plus primitive étant celle de l'Arctique. Les Inuits avaient deux styles, un triangulaire d'environ 45 cm de longueur, l'autre presque circulaire ; les deux reflétant le besoin d'une grande portance sur une neige profonde, incohérente et poudreuse. Cependant, contrairement à la vision populaire, ils n'utilisaient pas beaucoup leurs raquettes puisqu'ils réalisaient l'essentiel de leurs trajets à pied en hiver sur la mer gelée et sur la toundra, où la neige ne s'entasse pas profondément.

Vers le Sud, la raquette devient graduellement plus étroite et plus longue, la plus grande étant la raquette de chasse des Cris, d'environ 1,5 mètre et relevée vers l'avant. Même les modèles plus petits, développés principalement par les Iroquois, étaient plus étroits et courts, reflétant le besoin d'une grande manœuvrabilité dans la forêt où la couverture de neige, plus humide et superficielle en hiver, rendait l'enfoncement moins important.

Les Indiens d'Amérique portaient des raquettes durant leurs chasses hivernales aux bisons, avant que les chevaux ne soient introduits. Malgré leur grande diversité de formes, les raquettes étaient en fait l'un des rares éléments culturels communs entre toutes les tribus d’Indiens vivant là où les hivers étaient enneigés.

Utilisation par les Européens

Gravure du XIVe siècle d'un voyageur suédois avec cheval.

Les raquettes à neige ont été lentement adoptées par les Européens dans ce qui devint le Canada et les États-Unis d'Amérique avec les coureurs des bois. Les compétences supérieures des Français à la raquette à neige a presque renversé en leur faveur la guerre de Sept Ans qui les opposait aux Britanniques, un conflit qui a vu deux conflits appelés la bataille en raquettes.

Mais les Britanniques ont rapidement appris à se débrouiller en raquettes. Le Oxford English Dictionary rapporte que le mot a été utilisé en anglais dès 1674. Seize ans plus tard, après un assaut franco-indien sur une colonie britannique vers ce qui est maintenant Schenectady dans l’État de New York, les Britanniques ont pris leurs raquettes et poursuivi les attaquants durant près de 90 km, récupérant finalement à la fois les personnes et les biens pris par leurs attaquants.

Les raquettes en forme de larme portées par les bûcherons font environ 1 mètre de long et sont larges en proportion, alors que les raquettes des traqueurs font 1,5 mètre de long et sont très étroites. Cette forme typique de la raquette à neige ressemble à une raquette de tennis, le même mot étant utilisé en français.

Cette forme a été copiée par les clubs canadiens de raquettes à neige à la fin du XVIIIe siècle. Originellement motivés pour des raisons d'entraînement militaire, ils devinrent les premiers utilisateurs de raquettes pour le loisir.

Les clubs de raquettes à neige, tel le club de raquettes à neige de Montréal (1840), ont raccourci la forme de larme à environ 110 cm de long et 45 cm de large, ont légèrement relevé le devant et l'ont terminée par une sorte de queue à l'arrière. Elle a été rendue très légère pour la course, et plus résistante pour la randonnée ou la chasse. La queue de la raquette la maintient droite lors de la marche.

Une autre variante, en patte d'ours, finit en un talon incurvé au lieu de la queue. Alors que les premiers adeptes la trouvèrent plus difficile à apprendre, puisqu'elles étaient plus fines au milieu et plutôt encombrantes, elles avaient l'avantage d'être plus faciles à ranger et plus agiles dans des endroits étroits.

Les raquettes traditionnelles sont constituées d'une seule bande d'un bois résistant, habituellement du frêne d'Amérique, incurvée, liée à ses deux extrémités et renforcée à son milieu par un croisillon ; l'espace au milieu du cadre étant alors rempli d'un maillage resserré de bandes de cuir de caribou ou de bovin, laissant une petite ouverture au-dessus du croisillon pour l'avant des mocassins. Elles étaient tenues au mocassin par des lanières de cuir, parfois par des boucles. De telles raquettes sont toujours réalisées et vendues par les peuples autochtones.

Raquettes modernes

En dehors des populations indigènes, très peu des raquettes traditionnelles sont encore utilisées par des adeptes, bien que certains les recherchent pour la valeur artisanale liée à leur construction. On les voit le plus souvent comme décoration, attachées à des murs dans des chalets.

Alors que l'usage récréatif des raquettes à neige a commencé avec les clubs de raquettes au Québec, qui tinrent des manifestations où les courses et randonnées étaient combinées à de la nourriture et des boissons raffinées, la fabrication de raquettes de loisir a seulement commencé tard dans le XIXe siècle, quand l'usage récréatif commençait à s'étendre.

À la fin du XXe siècle, les raquettes connurent un redesign radical. Il a commencé à la fin des années 1950 avec la compagnie Tubbs, basée dans le Vermont qui créa la raquette Green Mountain Bearpaw, qui combinait le caractère court de ce style avec une largeur encore plus étroite que celle précédemment utilisée. Elle devint rapidement une des plus populaires raquettes de cette époque.

Dessous d'une raquette moderne avec une fixation articulée, et des pointes de métal pour l'adhérence dans les montées raides.

La raquette « de l'Ouest »

En 1972, expérimentant de nouveaux designs dans la chaîne des Cascades (État de Washington), Gene et Bill Prater ont créé la raquette à neige telle que nous la connaissons aujourd'hui. Ils commencèrent à utiliser des tubes en aluminium et remplacèrent les lacets avec des attaches en néoprène et nylon. Pour les rendre plus faciles à utiliser dans l'alpinisme, les Prater ont développé une fixation particulière et ajouté des pointes de métal au-dessous de la raquette.

La compagnie Sherpa Snowshoe a commencé à produire ces raquettes de l'Ouest et elles furent très populaires. Les fabricants de l'Est étaient un peu plus sceptiques au début cependant, croyant que le style était inutile dans l’Est, jusqu'à ce que les Prater démontrassent leur efficacité accrue au mont Washington (État du New Hampshire). Tous les utilisateurs changèrent alors pour les Sherpas.

Raquettes MSR en plastique rigide

Celles-ci utilisent un cadre en aluminium ou acier inoxydable et ont pris avantage des avancées techniques des plastiques et du moulage par injection pour réaliser une raquette plus légère et durable. Elles demandent peu d'entretien, et intègrent généralement des crampons accrocheurs.

Certaines, telles celles fabriquées par Mountain Safety Research, n'utilisent pas de métal du tout et se présentent avec un extenseur détachable de la queue de raquette. Les modèles les plus récents ont des cales de montée amovibles pour les ascensions.

L'usage d'un tamis solide au lieu du treillis standard de sangles surprit beaucoup d'adeptes, puisqu'il ébranlait une croyance solide que le treillis était nécessaire pour empêcher la neige de s'accumuler sous la raquette. En pratique cependant, il semble qu'un peu de neige passe à travers les ouvertures des deux types de raquettes.

Les fixations en néoprène et nylon affichent aussi une résistance accrue à l'eau, ne se distendant pas sous l'effet de l'eau ni ne nécessitant un traitement annuel de protection, des caractéristiques qui ont été immédiatement appréciées. Plus tard, elles ont été remplacées par des matériaux encore plus légers tels que le polypropylène.

Les designs les plus sportifs ont aidé le sport à connaître une renaissance alors que les amateurs de neige se dirigeaient plutôt vers le ski. Aux États-Unis, le nombre de raquettistes a triplé durant les années 1990.

En France, l'essor de la raquette s'est produit à partir de la fin des années 1990. La raquette constitue désormais la deuxième activité hivernale de loisirs sportifs après les activités de glisse. Le modèle le plus populaire est la TSL 225 fabriquée depuis 1995 en Haute-Savoie par la société Technique Sport Loisirs. Il est réalisé en plastique, en forme de taille de guêpe, avec une fixation articulée laissant l'arrière du pied libre, comme en ski de fond, et avec des pointes de métal sous la raquette.

Les stations de sports d'hiver disposant encore d'espaces libres ont commencé à offrir des sentiers de randonnée en raquettes à leurs visiteurs, et certaines zones populaires de randonnée sont presque autant fréquentées dans les mois d'hiver que durant les chauds week-ends d'été.

Choix des raquettes

Alors que beaucoup de pratiquants des sports d'hiver redécouvrent la pratique de la raquette à neige, beaucoup de nouveaux modèles de raquettes deviennent disponibles. Les stations de ski et les magasins d'équipement de sport proposent aussi des raquettes à la location ; il s'agit d'une excellente manière pour ceux intéressés par la pratique de la raquette à neige de décider quel type de raquette leur convient.

Les raquettes aujourd'hui sont divisées en trois types : course (petite et légère ; non destinées à la randonnée) ; loisir (un peu plus large ; pour des marches modérées de 5 à 8 km) ; alpinisme (la plus large ; pour des pentes raides, des longs parcours et le hors sentier). Les tailles sont souvent données en pouces, même si les raquettes sont loin d'être rectangulaires. Les raquettes d'alpinisme mesurent généralement au moins 30 pouces (76 cm) de long et 10 pouces (25 cm) de large ; une paire plus légère pour la course peut être légèrement plus étroite et mesurer 25 pouces (64 cm), ou moins, de longueur.

Quelle que soit la configuration, toutes les raquettes en bois sont qualifiées de traditionnelles et toutes les autres, dans d'autres matériaux, de modernes.

En dehors des variations liées à l'usage souhaité, les utilisateurs plus lourds devraient choisir des raquettes plus larges. Une formule habituelle est que pour chaque kilogramme de masse corporelle, il doit correspondre environ 14,5 cm² de surface de raquette pour supporter correctement leur utilisateur. Les pratiquants doivent aussi prendre en compte le poids de chaque matériel transporté, spécialement sur les longs parcours ou sur plusieurs jours. Ceux prévoyant de parcourir des étendues de neige profonde doivent prévoir des raquettes plus larges.

Beaucoup de fabricants indiquent maintenant le poids idéal pour un type de raquette.

Attaches correctement ajustées sur deux raquettes de différentes tailles. Noter aussi l'utilisation de guêtres.

Fixations

Quand les raquettes traditionnelles étaient encore populaires, il était d'usage d'acheter les fixations séparément, un peu comme pour les skis. Elles étaient communément appelées fixations en « H », puisqu'elles consistaient en une sangle autour du talon croisant une sangle autour des orteils et une autre autour du coup de pied, formant une version grossière de cette lettre.

Sur les raquettes modernes, il y a deux types de fixation suivant que les orteils peuvent passer ou non sous le tamis. Le premier cas est préféré pour grimper des pentes raides puisqu'il permet de tailler des marches ; le second pour la course, puisqu'il empêche la queue de la raquette de traîner. Le talon est toujours laissé libre.

Une série de sangles, généralement trois, sont utilisées pour maintenir le pied sur la raquette. Certains types de fixation rajoutent une cuvette pour les orteils. Il est important de pouvoir manipuler ces attaches facilement, puisque enlever ou attacher le pied doit être fait en extérieur, par temps froid et avec les mains nues, avec des risques de gelure.

Les extrémités des attaches sont toujours placées en dehors de la direction de la marche, pour éviter de marcher dessus.

En 1997, Bill Prater et un de ses associés développent une fixation rapide, conçue pour rendre plus facile aux pratiquants portant des chaussures à coque plastique ou certaines chaussures adaptées de passer facilement des raquettes aux crampons, ou l'inverse, quand cela devient nécessaire.

Accessoires

Les raquettistes utilisent souvent des bâtons de randonnée comme un accessoire destiné à les aider à s'équilibrer sur la neige. Il n'est cependant pas nécessaire d'en avoir. Certains fabricants ont commencé à faire des bâtons dédiés à la raquette, avec des rondelles plus larges, comme ceux sur les bâtons de ski (qui peuvent d'ailleurs aussi être utilisés). Certains modèles proposent aussi maintenant des bâtons avec des rondelles interchangeables permettant d'adapter la rondelle au type d'utilisation.

En dehors de cela, aucun autre accessoire particulier n'est requis. Toute chaussure peut être portée avec des raquettes, même si des chaussures de randonnée sont préférées parmi les pratiquants pour le loisir (les coureurs préfèrent des chaussures de course). En effet, les chaussures de randonnée ont une tige haute empêchant la neige de rentrer dans la chaussure et sont généralement imperméables.

Les chaussures de ski ne fonctionneront cependant pas avec les raquettes, requérant ainsi aux skieurs de randonnée de porter une autre paire de chaussures pour les portions de raquettes durant leur trajet.

Dans la neige profonde, les raquettistes porteront souvent des guêtres pour empêcher la neige de rentrer dans leurs chaussures par le haut.

Une housse de transport pour les raquettes est aussi conseillée, surtout si le trajet ne se passera pas entièrement en raquettes. Certains fabricants de sacs à dos conçoivent des sacs spéciaux avec des « daisy chains », des bandes de boucles en sangle sur lesquelles les chaussures peuvent être attachées durant le trajet. Les fabricants de raquettes ont commencé également à inclure des housses pour leurs produits, afin d'empêcher les pointes du dessous, souvent aiguisées, d'abimer les surfaces avec lesquelles elles sont en contact.

Puisque la pratique de la raquette s'effectue généralement par temps froid, les utilisateurs doivent se préparer pour cela en s'habillant chaudement et en transportant l'équipement approprié.

Taxation

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Wikinews propose des actualités concernant « une taxe sur les randonnées en raquettes ».

Le 6 décembre 2005, l'Assemblée nationale en France entérine l'instauration d'une redevance sur la pratique des sports non motorisés. Les randonnées en raquettes sont concernées.

Les arguments pour cette redevance sont :

  • la mise en œuvre d'aménagements spécifiques tels les balisages ou équipements d'accueil ;
  • la maintenance régulière.

Les arguments contre cette redevance sont :

  • l'asphyxie de la pratique comme pour le ski de fond ;
  • le coût dérisoire du balisage des sentiers ;
  • la généralisation possible aux randonnées sur sentier.

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

(fr) La Raquette à neige, Jean-Marc Lamory, (Didier Richard, 1995) ISBN 2703801742

(fr) Raquette à neige, FFME, (Atlantica, 2004) ISBN 2843946859

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