- Gelure
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La gelure est une brûlure par le froid. Comme pour une brûlure, la gelure peut être superficielle ou profonde. Elle peut parfois atteindre les muscles et les os.
La gelure apparaît lors d'une exposition à certaines conditions météorologiques (température, humidité et vent). Normalement, elle apparaît lors de l'exposition durable du corps à une température de moins de 0 °C. Elle peut être éventuellement associée à une hypothermie générale.
Sommaire
Épidémiologie
Elle survient le plus souvent chez les sans-abris, lors d'accidents aux sports d'hiver et chez les militaires en mission dans des conditions extrêmes[1]. Elles sont favorisées par l'alcoolisme, la prise de drogues illicites ou la présence de troubles psychiatriques[pas clair][2]. les parties concernées sont essentiellement les doigts des mains, des pieds, les oreilles et le nez[1], mais toutes les zones cutanées exposées au froid intense sont concernées.
Mécanisme
Le froid provoque l'apparition de cristaux de glace dans le milieu extra et intra cellulaire, contribuant à la destruction de cette dernière. Les dommages sont majorées par une ischémie (défaut d'oxygénation des tissus) secondaire à une vasconstriction importante. les cellules de la paroi des capillaires (endothelium) peuvent être lésées, permettant le passage d'eaux du vaisseau vers le milieu extra cellulaire, expliquant la formation d'œdèmes. La lésion endothéliale favorise l'apparition de thrombus (caillot de sang), aggravant par ce biais l'ischémie.
Description
Les gelures apparaissent en trois phases successives :
- phase d'installation : engourdissement des extrémités (onglée), perte de sensibilité, peau cyanosée
- phase d'état (réchauffement) : douleurs de plus en plus fortes, phlyctènes (soulèvement de la peau, ampoules), œdèmes
- phase de lésion constituée : l'apparition des symptômes s'échelonnent sur une plus grande période (plusieurs semaines) avec une perte de sensibilité, et dans les cas les plus graves, des nécroses qui peuvent nécessiter l'amputation des zones atteintes.
A long terme peuvent persister des douleurs importantes, une diminution de la sensibilité de la peau, ou au contraire, une hypersensibilité au froid[3].
Prise en charge
En cas d'hypothermie, la prise en charge de cette dernière est prioritaire en raison du risque vital.
le réchauffement de la partie en cause se fait idéalement dans de l'eau chaude à 40°, avec un peu d'antiseptiques, par séances d'une demi heure[1]. Un traitement antalgique est prescrit si besoin. Le risque infectieux étant non négligeable, une asepsie est indispensable pour tout soin.
L'évolution des lésions permet de délimiter les tissus viables de ceux qui sont nécrosés et permet d'exciser ces derniers. Une scintigraphie au technétium permet d'évaluer l'étendue des dégâts dès les premiers jours[4].
L'administration d'un médicament thrombolytique de manière précoce, permettant la destruction des caillots de sang, pourrait diminuer l'étendue des dégâts et le recours à une amputation[5].
Parfois, le syndrome œdémateux provoque une compression des tissus (syndrome des loges), faisant nécessiter une intervention chirurgicale de décompression (aponévrotomie).
Dans les formes superficielles, l'application d'une pommade à l'aloe vera est fréquemment recommandée aux États-Unis[1].
Notes et références
- Managing frostbite, BMJ, 2010;341:c5864 Hallam MJ, Cubison T, Dheansa B, Imray C,
- Frostbite in the prairies: a 12-year review, Plast Reconstr Surg, 1993;92:633-41 Valnicek SM, Chasmir LR, Clapson JB,
- Sequelae of moderate finger frostbite as assessed by subjective sensations, clinical signs, and thermophysiological responses, Int J Circumpolar Health, 2000;59:137-45 Ervasti O, Hassi J, Rintamäki H et Als.
- The value of technetium 99 scintigraphy in the prognosis of amputation in severe frostbite injuries of the extremities: a retrospective study of 92 severe frostbite injuries, J Hand Surg Am, 2000;25:969-78 Cauchy E, Marsigny B, Allamel G, Verhellen R, Chetaille E,
- Reduction of the incidence of amputation in frostbite injury with thrombolytic therapy, Arch Surg, 2007;142:546-51 Bruen KJ, Ballard JR, Morris SE, Cochran A, Edelman LS, Saffle JR,
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