- Père Philippe Laguérie
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Philippe Laguérie
Philippe Laguérie est un prêtre catholique traditionaliste français, né le 30 septembre 1952 à Sceaux. Il est le supérieur de l'Institut du Bon-Pasteur (IBP), société de droit pontifical, dont la particularité est l'usage des livres liturgiques de 1962.
Sommaire
Biographie
La Fraternité Saint-Pie-X
Issu d'une famille catholique, il entre au séminaire à Écône au sein de la Fraternité Saint-Pie-X et est ordonné prêtre le 29 juin 1979 par Mgr Lefebvre. Un de ses frères est également prêtre de cette fraternité. D'abord préfet de discipline et professeur de philosophie et théologie à l'école Saint-Michel à Niherne, dans l'Indre, il prend, à partir de 1984, la succession de Mgr François Ducaud-Bourget comme curé de l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, située à Paris, dans le Ve arrondissement, et aura notamment l'occasion de marier Albert Spaggiari et Emilia de Sacco. Il reste à ce poste pendant 13 ans jusqu'en 1997, et tente en mars 1993 avec l'aide de 400 fidèles d'occuper l'église Saint-Germain-l'Auxerrois. Chassé par la police, il est sanctionné le 10 par l'abbé Paul Aulagnier puis pardonné le 14[1]. En 1998, il rejoint Bordeaux, où il obtient de la mairie en 2002 l'autorisation d'utiliser l'église Saint-Éloi à côté de la Grosse Cloche, église désaffectée entre 1981 et 2001 qu'il rend au culte.
À la suite de critiques faites par lettres privées à certains de ses confrères quant au fonctionnement des séminaires de la FSSPX et quelques mois avant la tenue du chapitre général auquel s'est représenté son supérieur général, il est exclu par le supérieur de cette fraternité, Mgr Bernard Fellay, le 16 septembre 2004.
L'Institut du Bon-Pasteur
Le 8 septembre 2006, l'abbé Laguérie est nommé supérieur du nouvel Institut du Bon-Pasteur, fondé avec l'accord du pape Benoît XVI, institut de droit pontifical dont le siège est à Bordeaux où se trouve aussi l'église Saint-Éloi où il exerce son ministère après une convention signée avec Mgr Ricard, archevêque de Bordeaux. Cette acte consacre le retour de l'abbé Laguérie (et de ses fidèles) au sein de l'Eglise catholique. Il coïncide avec le motu proprio « Summorum Pontificum » délivré le 7 juillet 2007 par le Pape Benoît XVI, qui assouplit considérablement le recours à la liturgie traditionnelle romaine (définie par le Concile de Trente, et actualisée, dans sa dernière version, par le missel romain de 1962) qui précédait celle introduite par le Concile Vatican II. D'aucuns y voient un signe d'apaisement prochain du conflit entre la Fraternité St Pie X et le Pape, avant une éventuelle réintégration.
Selon le droit canon, l'Institut de droit pontifical du Bon-Pasteur est une société de vie apostolique dépendant à la fois de la Commission Ecclesia Dei et de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique. Il a une juridiction ordinaire sur les prêtres qui en dépendent.
Le 1er février 2007, un décret du cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, érige Saint-Éloi en paroisse personnelle[2], en l'église Saint-Éloi [3]. Prêtre très médiatique et figure emblématique du catholicisme traditionaliste en France, il est régulièrement invité à s'exprimer sur les ondes et à la télévision.
Controverses
En 1987, alors que Jean-Marie Le Pen vient de créer le scandale par ses propos sur les chambres à gaz, on entend l'abbé à la télévision française prendre la défense du président du Front National, qu'il présente comme une victime de la "grande banque juive qui tient la France en dictature depuis quarante-cinq ans" et prendre la défense de négationnistes en ces termes : « les thèses des professeurs Roques et Faurisson sont parfaitement scientifiques[4] ».
Tous les ans, une messe pour le repos de l'âme du maréchal Pétain est célébrée, le 23 juillet, date anniversaire de sa mort[5]. Saint Éloi est lié de deux manières à Philippe Pétain : c’est du Mont Saint-Éloi près d’Arras qu’il commandait son corps lors de la bataille d’Artois, au printemps 1915 ; la devise Travail, Famille, Patrie est attribuée à saint Éloi.
Il a fait en juillet 2008, la une des médias français, en baptisant la fille de l'humoriste Dieudonné, avec Jean-Marie Le Pen pour parrain.
Les accointances de ce prêtre avec l’extrême droite sont anciennes. En 1996, il a célébré les obsèques du milicien Paul Touvier, qu’il décrit comme «une âme délicate, sensible et nuancée». Devant le «tribunal divin, il n’y a pas de médias ni de coups médiatiques, pas de communistes, pas de franc-maçonnerie, pas de partie civile et pas de Licra [Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, ndlr]», déclare alors l’abbé qui se présente comme «l’avocat de Paul Touvier auprès de Dieu».
Cependant, sur son blog, dans un long post daté le 13 février 2009, l'abbé Laguérie se démarque clairement et très énergiquement des déclarations négationnistes de Mgr Williamson qu'ils qualifie de "divagations" "scandaleuses et inadmissibles"[6].
Liens externes
Notes et références
- ↑ QUID - RELIGIONS - CATHOLICISME - CARACTÉRISTIQUES DE LA RELIGION CATHOLIQUE - 8 - Quid.fr
- ↑ Canon 518 : « En règle générale, la paroisse sera territoriale, c’est-à-dire qu’elle comprendra tous les fidèles du territoire donné ; mais là où c’est utile, seront constituées des paroisses personnelles, déterminées par le rite, la langue, la nationalité de fidèles d’un territoire, et encore pour tout autre motif. »
- ↑ Décret d'érection de la paroisse personnelle de Saint-Éloi
- ↑ "Des moulins à vent"
- ↑ Stéphane Lhomme. Bordeaux, capitale des intégristes : merci Juppé !. ReSPUBLICA n° 510, 9 février 2007 ;lire en ligne, consulté le 17 août 2009
- ↑ [1]
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