- Arrêt de Conflans
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L’arrêt de Conflans est un épisode décisif dans la guerre de succession de Bretagne. Conflans, pourrait correspondre à la ville actuelle de Conflans-Sainte-Honorine, commune du département des Yvelines, dans la région Île-de-France. C'est dans cette ville que le roi Philippe VI de France aurait tenté de régler, à l'amiable, la succession du duc Jean III de Bretagne.
Sommaire
Une difficile succession
En effet, Jean III de Bretagne décède en 1341, sans avoir d'héritiers mâles. De plus, il n'a pas organisé sa succession. C'est alors que débute la guerre de succession de Bretagne qui se terminera en 1365 avec le premier traité de Guérande.
Ce conflit oppose deux familles :
- Les Penthièvre, et notamment Jeanne de Penthièvre, fille du frère puîné de Jean III, Guy de Penthièvre décédé en 1331.
- Les Montfort, et plus particulièrement Jean de Montfort, demi-frère du défunt duc.
Une situation plus que paradoxale
Jeanne de Penthièvre plaide le droit breton, dit droit de représentation, qui pourrait permettre à son mari Charles de Blois d'arriver à la tête du duché. Il est essentiel de noter que Charles de Blois est de sang royal (français), ce qui permet aux partisans des Penthièvre d'être soutenus par le roi de France.
Jean de Montfort quant à lui, plaide le droit français, car la Bretagne est un duché-pairie français depuis 1297, ce qui équivaut à dire que la Bretagne est un duché affilié à la monarchie française et qu'on doit donc y exercer le droit français. La loi salique doit y être rigoureusement appliquée. Cependant, il a le soutien d'Édouard III Plantagenêt, roi d'Angleterre, qui y voit sûrement un moyen de garde une certaine mainmise sur le sol armoricain. En effet, la Bretagne faisait partie de la couronne anglaise, tout comme l'Anjou, la Guyenne… avant les victoires de Philippe Auguste du début du XIIIe siècle.
En effet, les Penthièvre font appel au droit breton, alors que leur duc potentiel est français. Quant aux Montfort, ils font appel au droit français alors qu'ils désireraient une indépendance plus nette, d'autant plus qu'ils sont alliés aux Anglais.
Ouverture des hostilités
Dès la mort de son frère le 30 avril 1341, Jean de Monfort se présente devant Nantes (capitale du duché) afin de se faire légitimer par la population, ainsi que par les « grands ». Cependant, certains, ayant des intérêts fonciers sur le sol français, préfèrent se soumettre à Charles de Blois. Pour affermir son autorité, il va ensuite accaparer les trésors de Jean III de la vicomté de Limoges (vicomté bretonne) et de Nantes. Il s'en prend aussitôt aux villes "rebelles" qui ne l'acceptaient pas comme duc.
Quant à Charles de Blois, plus « passif », il préfère rapidement demander le soutien de son cousin, Philippe VI. Mais il faut aussi noter que ce déclenchement réel, oblige logiquement le roi à intervenir dans un de ses fiefs. Le problème demeure cependant, qu'il est juge et partie, ce qui complique aussi la situation. On peut éventuellement trouver ici, une autre motivation pour Jean de Montfort de demander l'aide d'Édouard III.
Une tentative de règlement du conflit : l'Arrêt de Conflans
Voici donc, le contexte et les premiers agissements de la guerre de succession de Bretagne. Pour régler rapidement la situation, Philippe VI convoqua Jean de Montfort, ainsi que Charles de Blois, à proximité de Paris, et plus précisément à Conflans. Chacun présenta alors sa plaidoirie devant un regroupement des pairs de France afin de l'emporter. Cependant, il est sous-entendu que les "juges" fut influencés par le fait que Charles soit le neveu du roi, qui était lui même leur roi... il ne valait donc pas pour eux contredire la volonté du roi, favorable au Penthièvre et à la Bretagne sous le joûg français.
Le jugement était donc faussé, et c'est donc logiquement que Charles de Blois eut gain de cause. C'est la résultante de ce jugement publiée le 7 septembre 1341, que l'on nomme l'Arrêt de Conflans.
Jean de Montfort, voyant le vent tourner, va fuir Paris en trombe avant la publication de l'Arrêt. En effet, il aurait sans doute été capturé jusqu'à ce qu'il eût rendu ses places fortes. Après avoir rejoint sa femme dans la capitale du duché, il va s'exiler outre-Manche afin de quémander le secours du roi d'Angleterre, qu'il va d'ailleurs reconnaitre rapidement comme roi de France.
Les dés sont alors jetés. Les Penthièvre et les Montfort vont alors se lancer dans une lutte acharnée qui se terminera le 12 avril 1365, par la signature du premier traité de Guérande. Ils seront alors soutenus, financés, administrés, contrôlés par le roi auquel chacun d'eux aura prêté serment.
Sources
- Jean Charles Léonard Simon de Simondi, Précis d'Histoire des Français, 1839
- J.-P. Leguay, Fastes et malheurs de la Bretagne ducale (1213-1532), Ed. Ouest France Université
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