- Projet de tourisme spatial d'eads astrium
-
Projet de tourisme spatial d'EADS Astrium
Le Projet de tourisme spatial d'EADS Astrium, dont le nom n'est pas encore officiellement connu, a été annoncé le 13 juin 2007 à Paris par EADS Astrium, la filiale spatiale du consortium EADS[1].
Ce projet marque la première incursion d'un acteur majeur de l'industrie aérospatiale dans le secteur du tourisme spatial. Une maquette grandeur nature du fuselage avant a été présentée au Salon du Bourget 2007, dans un chapiteau, à proximité du Musée de l'air et de l'espace près de la maquette grandeur nature d'Ariane 5.
Il s'agit d'un avion-fusée avec une large envergure, un plan canard à l'avant et une aile droite à l'arrière. La propulsion est assurée par des moteurs à réaction classiques pour la phase atmosphérique et un moteur-fusée méthane+oxygène pour la phase de tourisme spatial. Il peut transporter un pilote et quatre passagers. Les dimensions et l'apparence sont similaires à celles d'un jet d'affaires.
EADS Astrium espère démarrer le développement de cet avion-fusée avant 2008, avec l'objectif du premier vol en 2012. Le site tunisien de Tozeur pourrait être utilisé pour les vols d'essais[2] mais Montpellier tiens la corde pour être le spatioport européen[3].
Sommaire
Origine du projet
À l'origine du projet est une proposition par un groupe de jeunes ingénieurs français, allemands, anglais et espagnols d'EADS Astrium. Elle a été étudiée en grand secret pendant deux années et finalement approuvée par le président d'EADS Astrium, François Auque.
Le designer australien Marc Newson a rejoint l'équipe et conçu la cabine.
Profil de vol
Après le décollage l'avion atteint l'altitude de 12 km. Cette phase aéronautique classique dure environ 45 minutes. Le pilote arrête les moteurs à réaction et met en marche le moteur de fusée à oxygène et méthane à l'arrière du véhicule. L'avion s'élève alors le long d'une trajectoire verticale. L'avion est propulsé pendant 90 secondes à une vitesse atteignant Mach 3. L'accélération maximum est de 3 G. À une altitude de 60 kilomètres, le moteur de fusée est arrêté et l'avion continue à s'élever jusqu'à une altitude maximum de 100 kilomètres.
C'est la phase d'impesanteur.
L'avion descend alors à 15 kilomètres, étant progressivement ralenti par l'atmosphère, et les moteurs sont relancés pour ramener l'avion à une piste d'atterrissage classique.
Caractéristiques
La masse totale du véhicule au décollage est de 18 tonnes. L'avion a deux moteurs à réaction, et un moteur-fusée méthane+oxygène d'une poussée de 30 tonnes[4]. Le moteur-fusée utilise la technologie du Vulcain (le moteur principal d'Ariane 5), mais est réutilisable trente fois et brûle du méthane au lieu d'hydrogène (un réservoir d'hydrogène requiert un volume trop important).
La cabine a un diamètre de 2,3 mètres, et fournit 3 m³ d'espace pour chaque passager. Les sièges sont attachés à un système pendulaire qui autorise une accélération perpendiculaire au dos des passagers. L'avion est conçu pour dix ans au rythme d'un vol par semaine[4].
Organisation industrielle
Le développement sera mené par EADS Astrium. Sa responsabilité technique revient à Robert Lainé.
Un coût de développement de 1 milliard d'euros a été annoncé par diverses sources. EADS Astrium prévoit d'associer capitaux publics et privés pour son projet. Le Länder allemand de Bavière, où les moteurs seront produits, pourrait être un des possibles investisseurs publics mentionnés par François Auque[5]. EADS Astrium pourrait produire cinq avions par an et constituer une flotte de 20 appareils, ce qui requerrait une production de 20 moteurs-fusée par an. Il n'est pas exclu de vendre des modèles à d'autres entrepreneurs tels que Sir Richard Branson de Virgin Galactic.
L'assemblage final aura lieu en France, tandis que les autres sites industriels d'EADS Astrium produiraient les moteurs fusée (Allemagne) ou les structures en fibre de carbone (Espagne). D'autres partenaires industriels européens sont associés au projet.
L'objectif d'EADS Astrium est de détenir 30 % du marché du tourisme spatial en 2020, soit 5 000 passagers par an[6].
Concurrence
Le concept le plus proche est le Rocketplane XP de la société Rocketplane, qui adopte globalement le même principe d'avion-fusée. Le SpaceShipTwo de Virgin Galactic et Blue Origin représente le principal autre concurrent.
Notes et références
- ↑ (fr) EADS Astrium dévoile un avion-fusée dédié au vol sub-orbital
- ↑ (fr) Tunis espère que le site de Tozeur sera retenu pour le lancement du futur avion spatial, juin 2007, Canada.com. Mis en ligne le 14 juin 2007, consulté le 16 juin 2007
- ↑ (fr) Montpellier rêve du futur spatioport européen, juillet 2007, Midilibre.com. Mis en ligne le 27 juillet 2007, consulté le 27 juillet 2007
- ↑ a et b (fr) EADS Astrium se lance dans le tourisme spatial Air & Cosmos, 15 juin 2007, n° 2082 - Pages 150-151
- ↑ (en) European company unveils space plane, juin 2007, CNN. Mis en ligne le 14 juin 2007, consulté le 16 juin 2007
- ↑ (fr) L'entreprise veut associer capitaux publics et privés pour le financement Le Figaro, 14 juin 2007, Page 18
Liens externes
- (en) Image de synthèse du véhicule spatial
- (en) Site web d'EADS Astrium
- (en) Brochure [pdf]
- (en) Marc Newson Ltd.
- (en) Présentation au congrès international d'astronautique en 2007 [pdf]
Vidéos :
- Portail de l’astronautique
Catégories : Vol suborbital | EADS | Activité touristique
Wikimedia Foundation. 2010.