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Projet de fusion Gaz de France - Suez
Le projet de fusion entre les groupes Gaz de France et Suez a été annoncé officiellement pour la première fois au public le 25 février 2006. Ce projet visait officiellement à contrer une menace d'OPA hostile sur Suez par l'italien Enel. Dans le cadre de son discours sur le « patriotisme économique », le Premier ministre Dominique De Villepin annonçait alors la fusion du groupe public Gaz de France avec le groupe privé Suez. En fait, cette fusion permettait aussi de redorer l'image de Suez, bien terni depuis déjà 3 ans, par son expérience dans le reseau d'eau de Buenos Aires (Argentine). Une expérience qui s'était terminée devant les tribunaux, par le départ de Suez d Argentine, et par des relations France-Argentine tendues.
Pour permettre cette fusion, la loi relative au secteur de l'énergie[1] prévoit, dans son article 39, la privatisation de Gaz de France. La participation de l'Etat devait ainsi baisser de 70% (son niveau minimal prévu par la loi du 9 août 2004 relative au service public de l'électricité et du gaz et aux entreprises électriques et gazières) à 34% environ.
Le nouveau président français Nicolas Sarkozy s'est d'abord opposé pendant plusieurs mois au projet du gouvernement Villepin de fusionner les deux entreprises. Il a finalement accepté la proposition gouvernementale [2].
Néanmoins, ce projet de fusion a été longtemps critiqué, non seulement par l'ensemble de la gauche, qui craint une hausse des prix de la consommation (déjà effective depuis 3 ans), mais aussi par les gaullistes sociaux. Ainsi, Marc-Philippe Daubresse, député UMP du Nord et ancien ministre délégué au Logement, déclarait que « tout cela manque de souffle et d'ambition européenne », tandis que Claude Gaillard, député UMP de Meurthe-et-Moselle affirmait que « le rôle de Premier ministre n'est pas d'être le porte-parole d'une simple fusion industrielle, mais d'avoir une vraie vision »[3].
Selon Le Canard enchaîné, « on a rapidement appris » que la menace d'Enel, agitée par Breton et Villepin, n'était qu'un prétexte, et que la fusion était en réalité « en projet depuis des mois, voire des années » [4].
Cette fusion sera finalement retardée en novembre 2007 par la Cour d'Appel de Paris, pour défaut d'information au Comité d'entreprise de Gaz de France, et repoussée à nouveau par le Conseil Constitutionnel jusqu'après le 1er juillet 2007, après les élections présidentielles.
Les représentants du personnel de Gaz de France (Comité central d'entreprise, Comité central européen,..) se sont à plusieurs reprises prononcés contre le projet de fusion. Selon eux, ce projet était avant tout politique et financier et ne contenait pas de projet industriel optimisé.
Le futur groupe doit prendre le nom de "GDF Suez". Juridiquement, il s'agit d'une absorption de Suez par Gaz de France. Politiquement, on parle de fusion entre égaux. Pratiquement, la taille et la puissance réelle des groupes, les schémas managériaux post fusion ainsi que les profils des dirigeants dessinent une prédominence industrielle de Suez sur Gaz de France.
Les conseils d'administration et assemblée générale de Gaz de France au premier semestre 2008 sont décisives dans le processus de fusion.
Références
- ↑ Voir le dossier législatif sur le site du Sénat.
- ↑ La fusion GDF-Suez fait bouillir Sarkozy, Libération, 26 juillet 2006
- ↑ GDF-Suez: de l'eau dans le gaz, L'Express, 30 août 2006
- ↑ Du 49-3 dans le gaz, Le Canard enchaîné, 6 septembre 2006
Voir aussi
Liens externes
- L'historique du projet sur Melchior.fr
- GDF-Suez : Un problème chasse l’autre sur Telos, 5 septembre 2007
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