Pompom girl

Pompom girl

Pom-pom girl

Une pom-pom girl, meneuse de claque (au Canada francophone, particulièrement au Québec) ou cheerleader (aux États-Unis et au Canada anglophone) est une jeune fille assurant un spectacle à base de chant, de danse et de figures acrobatiques durant les événements sportifs et lors de championnats spécifiques.

Pom-pom est un terme anglais signifiant « pompon ». Cheerleader peut se traduire par « meneur de claques[1] » (« meneuse de claques » pour une fille), terme francophone employé au Canada, suivant la recommandation de l'Office québécois de la langue française (OQLF)[2].

Chorégraphie de cheerleading

Sommaire

Développement

Les Canadiens francophones emploient donc un nom admettant une forme pour chaque genre, les anglophones un terme neutre, et les Français une expression sous-entendant que la discipline est exclusivement féminine. À tort car même si aujourd'hui aux États-Unis on estime à 97 % la proportion de femmes chez les cheerleaders, cela n'a pas toujours été le cas. À la fin du XIXe siècle, les meneurs d'applaudissements étaient exclusivement des garçons et ce n'est que dans les années 1920 que les filles ont commencé à jouer un rôle. Dès les années 1940, cette activité était devenue largement féminine. Il s'agit à l'heure actuelle d'un sport à part entière[3],[4],[5],[6].

Avec 1,5 million de pom-pom girls dans la seule division américaine All-Star et sans compter les millions d’autres dans les divisions spécifiques aux écoles du pays, cette activité est devenue au fil des années un maillon essentiel de la culture et du sport américain[3]. Grâce à sa popularité croissante, le sport s’étend internationalement et on estime à 100 000 les pom-pom girls présentes dans d’autres pays comme l’Allemagne, l’Australie, la Chine, la Colombie, la France, le Japon[7], la Nouvelle-Zélande ou les Pays-Bas[3].

Les débuts

Johnny Campbell de l’équipe de cheerleaders de l’université du Minnesota

L'histoire du cheerleading commence à la fin des années 1880. Le premier cri organisé enregistré sur un campus américain fut « Ray, Ray, Ray! TIGER, TIGER, SIS, SIS, SIS! BOOM, BOOM, BOOM! Aaaaah! PRINCETON, PRINCETON, PRINCETON! », répété sur un rythme de locomotive, à l'Université de Princeton en 1884[8].

Quelques années plus tard, Thomas Peebles, un diplômé de Princeton, introduit ce principe à l'université du Minnesota. C'est sur ce campus que le cheerleading organisé est né le 2 novembre 1898. Cette année-là, Johnny Campbell, un étudiant de l'Université du Minnesota, dirigea la foule des supporteurs durant un match de football américain en lançant ; « Rah, Rah, Rah! Sku-u-mar, Hoo-Rah! Hoo-Rah! Varsity! Varsity! Varsity, Minn-e-So-Tah! », un slogan devenu notoire et toujours utilisé aujourd'hui. Rapidement après ce match, une équipe entièrement masculine composée de 6 cheerleaders fut créée dans cette université du Minnesota[8].

En 1903, la première fraternité (Gamma Sigma) de cheerleaders fut créée[9]. Les femmes ne sont devenues activement impliquées qu’en 1923. Les cheerleaders de l'université du Minnesota ont commencé à incorporer la gymnastique et les mouvements acrobatiques dans leurs cris[9]. La première cheer flash card section a été dirigée par Lindley Bothwell à l'Université d'État de l'Oregon[10].

Cheerleader de la Cornell University en 1906

En 1948, un ancien cheerleader de la Southern Methodist University de la ville de Dallas au Texas, Lawrence « Herkie » Herkimer fonda la National Cheerleaders Association (NCA). En 1949, le NCA organisa son premier colloque comportant cinquante-deux femmes à Huntsville au Texas[11]. Herkie fut à l’origine de quelques faits dans le domaine comme par exemple il créa une entreprise réalisant des uniformes spécifiques, il inventa le mouvement de danse dénommé herkie[12] et créa le Spirit Stick[9]. Dans les années 1960, ce nouveau sport maintenant plutôt féminin s’étendit à l’ensemble du pays notamment dans les écoles secondaires.

En 1965, Fred Gastoff inventa le pompon en vinyle qui fut intégré dans les compétitions par le World Cheerleading Association (WCA). Les compétitions apparurent suite à la naissance en 1967 des classements Top Ten College Cheerleading Squads et Cheerleader All America.

Dans les années 1960, les équipes de la National Football League (NFL) créèrent des équipes professionnelles de pom-pom girls. Les Baltimore Colts (maintenant Indianapolis Colts) furent la première équipe à le faire[13]. Pendant la saison sportive 1972-1973, c'est les Dallas Cowboys Cheerleaders qui furent sous les feux des projecteurs grâce à leurs tenues et à leur danse sophistiquée mais ce n’est que lors du Super Bowl X de 1976 qu’elles devinrent connues de tout le pays.

En 1978, la pratique fut diffusée pour la première fois à la télévision lors d’une émission sur CBS présentant un championnat[8],[9].

Cheerleaders s’échauffant avant une compétition

Les années 1980 virent apparaître les figures spectaculaires (Presque des cascades) des danseuses. ESPN diffusa pour la première fois la National High School Cheerleading Competition à travers tout le pays en 1983. Des organisations comme l’American Association of Cheerleading Coaches and Advisors (AACCA) appliquèrent des standards de sécurité en vue de diminuer le nombre grandissant de blessures suite à l’apparition de figures périlleuses[14]. En 2003, le National Council for Spirit Safety and Education (NCSSE) fut créé pour donner des cours de sécurité au niveau des entraîneurs des écoles. Le NCAA demande d’ailleurs à ce que les entraîneurs suivent obligatoirement un programme de cours de sécurité de niveau national. Les programmes de cours de la NCSSE et de l'AACCA sont tous deux reconnus par la NCAA.

Aujourd’hui, la pratique est très associée au football américain et au basket-ball. Les sports comme le football, le hockey sur glace, le volley-ball, le baseball utilisent plus rarement des équipes de pom-pom girls. L’équipe de baseball Florida Marlins fut la première équipe à disposer de sa propre équipe pom-pom girls. Débutant en 2003, les Marlin Mermaids ne firent pas école en MLB. Seuls les Cardinals de Saint-Louis disposent depuis 2008 de pom-pom girls, la Team Fredbird. La Tomahawk Team des Braves d'Atlanta présente également certaines similitudes avec les pom-pom girls, mais sans jupes et sans pom-pom.

On estime la proportion de femmes chez les cheerleaders à 97 % mais les hommes sont néanmoins bien représentés dans les équipes pour aider les pom-pom girls à réaliser certaines figures acrobatiques qui nécessitent plus de force[11].

Actuellement, les cheerleaders sont de plus en plus décrites comme des équipes professionnelles de danse plutôt que comme des équipes de supportrices s’écriant pour leur équipe sportive.

Types d’équipes aux USA

Écoles sponsorisées

Les pom-pom girls de l'Université de la Californie du Sud (2007)

La plupart des écoles secondaires et des universités disposent d’équipes de pom-pom girls composées d’étudiant(e)s. Des facilités d’enseignements sont par ailleurs offertes aux étudiant(e)s dans les écoles où les pom-pom girls participent à des compétitions.

Ligue mineure

Plusieurs organismes qui sponsorisent les ligues amateurs de football américain ou de basket-ball sponsorisent également des équipes de pom-pom girls.

Ligue professionnelle (All-Star)

Pom-pom girls des Cowboys de Dallas

Au début des années 1980, des équipes de pom-pom girls non liées à des équipes sportives ou à des écoles et dont le seul but était de participer à des compétitions de pom-pom girls ont commencé à apparaître. La première équipe « All Stars », fondée en 1982 par Hilda McDaniel, fut la Q94 Rockers de Richmond en Virginie[15]. Les équipes All-star d’avant 1987 luttaient dans les mêmes divisions que les équipes liées à une école ou à une équipe de sport. En 1986, la National Cheerleaders Association (NCA) décida de lancer dès 1987 une division nommée All-Star propre pour ces équipes. De plus en plus d’équipes de ce type furent créées suite à une augmentation de leur popularité. Ces équipes étaient sponsorisées par différents organismes ou par des compagnies privées et employaient leurs propres règles. Cela menait également à une baisse des règles de sécurité des athlètes suite à la présence d’entraîneurs peu qualifiés et d’équipes inexpérimentées essayant de réaliser des figures dangereuses[16].

L’USASF fut créé en 2003 par les équipes pour standardiser les règles au niveau national. Dans le même but, une organisation nationale des entraîneurs du nom de National All Star Cheerleading Coaches Congress (NACCC) fut créée pour responsabiliser les entraîneurs.

En 2005, la NACCC fut incorporée à l’USASF pour renforcer l’application de leurs règles[15]. Fin 2006, l'USASF s’employa à créer une fédération internationale nommée International All-Star Federation (IASF)[17]. Les équipes reconnues par l’USASF comptent de six à trente-six membres des deux sexes.

Les équipes s’entrainent toute l’année et le nombre annuel de compétitions est d’environ dix-huit par an bien que le chiffre varie d’une équipe à l’autre. Une prestation dure jusque 2 minutes et demi. Durant ce temps limité, l’équipe réalise une chorégraphie bien définie composée de danse, de sauts, d’acrobaties sur un air de musique choisi par l’équipe.

Comme en gymnastique, les juges surveillent le synchronisme des mouvements de l’ensemble des participants de l’équipe. Les mouvements illégaux sont interdits pour des raisons de sécurité visant à empêcher l’escalade dans la difficulté des figures réalisées. Les juges donnent des points en fonction de la difficulté des figures (permises) réalisées, de la créativité, de la précision des figures, etc…

Toutes les pom-pom girls All-Star appartiennent à des divisions différentes en fonction de leur âge, de la taille de leur équipe et de leur niveau de compétence. Les niveaux d’âge varient de 4 à 18 ans. Les noms des niveaux de l’IASF sont du plus petit au plus grand Tiny, Mini, Youth, Junior, Junior International, Junior Coed, Senior, Senior coed, Open International et Open[18].

Lorsqu'une équipe se place suffisamment haut dans le classement des compétitions nationales, elle peut être intégrée dans la fédération nationale des États-Unis et entrer en compétition contre des équipes d’autres pays[3].

En France

En France, le phénomène des pom-pom girls est très peu développé, voire inexistant, et le cliché de blonde stupide et aguicheuse n'arrange rien. Cependant, dans un certain nombre d'universités et surtout d'écoles d'ingénieurs, des filles montent des équipes de pom-pom girls pour les tournois sportifs inter-écoles. Dans certains de ces tournois (Intercentrales par exemple), il y a un concours de pom-pom girls. Cependant, le but généralement recherché dans ce cas est l'humour d'autodérision, ironique, et cela fait une occasion pour les (trop) rares filles des cursus ingénieurs de se rassembler entre elles.


Culture populaire

Les pom-pom girls en tant que Pin-up encouragent également l'US Army

Dans les productions cinématographiques ou télévisuelles, le cliché habituel représente les cheerleaders comme des jeunes femmes superficielles, généralement blondes, stupides et prêtes à tout pour être les meilleures. Néanmoins, beaucoup de jeunes femmes américaines deviennent pom-pom girls lors de leurs études. C'est ainsi que plusieurs célébrités américaines féminines et masculines sont d'anciens cheerleaders. Citons ainsi Madonna, Paula Abdul, Ronald Reagan[19], Franklin D. Roosevelt, Dwight D. Eisenhower, George W. Bush[20], Meryl Streep, Steve Martin, Halle Berry, Sandra Bullock, Cameron Diaz, Reese Witherspoon, Miley Cyrus, Hayden Panettiere...[21]

En 1994, le magazine American Cheerleader fut le premier magazine spécialisé sur le domaine. En 2008, il existait déjà huit magazines. Ce sport est devenu au fil des années un vrai business et la pratique de ce sport demande des investissements en temps et en argent assez importants[22].

Cinéma et télévision

La popularité croissante des pom-pom girls à la fin du 20e siècle a engendré l'apparition de films et d'émissions sur le sujet.

En 2000, le film American Girls raconte l'histoire d'une équipe de pom-pom girls de San Diego qui concoure pour remporter un championnat national. Le rôle principal du film est interprété par Kirsten Dunst. Le film fut un succès et les recettes se montèrent à environ 70 millions de dollars. Le film connaît une suite en 2003 (American Girls 2) et une en 2006 (American Girls 3). Le quatrième film de la série American Girls 4 est sorti en salles aux États-Unis le 18 décembre 2007. En 2006, Hayden Panettiere, l'actrice principale d'American Girls 3 interpréte à nouveau un rôle de pom-pom girl dans la série de télévision, Heroes[23].

Pom-pom girls de l'Université centrale de Caroline du Nord

En 2001, une comédie du nom de Sugar & Spice avec Marla Sokoloff a mis en avant des pom-pom girls. Citons également le film Cheerleader Camp (1987) qui voyait un tueur en série éliminer les pom-pom girls en formation d'un camp d'entraînement. Dans le film The Swinging Cheerleaders (1974), un journaliste intègre secrètement une équipe de pom-pom girls pour en faire un article. Dans le film The Cheerleaders (1973), les pom-pom girls passent la nuit d'avant match avec les adversaires de leurs équipes de football américain pour que ceux-ci perdent leurs moyens le jour du match[24]...

Jeux vidéos

Nintendo a réalisé plusieurs jeux vidéo pour la console Nintendo DS dont le but consiste à encourager d'autres personnes en criant pour que celles-ci parviennent à réaliser ce qu'elles ont à faire. Il s'agit de Osu! Tatakae! Ouendan et de sa suite Moero! Nekketsu Rhythm Damashii où l'on joue des équipes masculines de Ouendan (qui est une sorte d'équivalent dans la culture japonaise).

Notes et références

La pom-pom girl Amber van Eeghen
  1. Le mot claque est à prendre dans le sens d'applaudir, non de gifle.
  2. Traduction de cheerleader dans le Grand dictionnaire terminologique de l'OQLF).
  3. a , b , c  et d Campo-Flores Arian, « A World of Cheer! », 14-05-2007, Newsweek. Consulté le 17-05-2007
  4. Schoenberger Chana R., « The Most Dangerous Sports », 16-11-2006, Forbes. Consulté le 29-06-2007
  5. The Early Show, « Cheerleading Injuries Increasing », 03-01-2006, CBS/Associated Press. Consulté le 29-06-2007
  6. IASF home page. Consulté le 29-06-2007
  7. (en) Three Cheers for the Champions!, 2005, Japan Echo, Inc. Consulté le 22-09-2007
  8. a , b  et c Neil Randy L. & Hart Elaine, The Official Cheerleader's Handbook, Simon & Schuster , 1986 ,Revised Fireside Edition 1986 (ISBN 0-671-61210-7)
  9. a , b , c  et d Walker Marisa, Cheer Milestones , American Cheerleader volume 11, 1re édition, p.41-43, février 2005, ISSN 1079-9885
  10. (en) Cheerleading: The History
  11. a  et b (en) Balthaser Joel D., « Cheerleading – Oh How far it has come! », 06-01-2005, Pop Warner Little Scholars. Consulté le 11-01-2007
  12. (en) Cheerleading Jump Herkie. Consulté le 06-07-2007
  13. (en) Indianapolis Colts - www.football.com. Consulté le 04-11-2007
  14. (en) About the AACCA. Consulté le 11-01-2007
  15. a  et b Smith Jennifer Renée, The All-Star Chronicles, American Cheerleader, Volume 13, 1re édition, p.40-42, février 2007, ISSN 1079-9885
  16. (en) The Cheerleading Worlds Administered by the USASF, Varsity Brands, Inc.. Consulté le 20-09-2007
  17. (en) USASF Insider. Consulté le 15-09-2007 [pdf]
  18. USASF All-Star Cheer Divisions for 2007-2008. Consulté le 29-06- 2007 [pdf]
  19. (en) Well-Known Former Cheerleaders ; Ronald Reagan
  20. (en) Article de CNN comprenant une photographie du futur Président George W. Bush comme cheerleader à l'école Phillips Andover
  21. (en) Famous Cheerleaders. Consulté le 11-06-2007
  22. From megaphones to mega-profits, USA TODAY. Consulté le 11-01-2008
  23. Bring it on (American Girls) sur IMDB, IMDB. Consulté le 10-01-2008
  24. Cheerleaders sur IMDB, IMDB. Consulté le 10-01-2008
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Cheerleading ».

Voir aussi

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