- Politique québécoise contemporaine
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La politique québécoise aujourd'hui
Sommaire
La question linguistique
La question nationale
Les fédéralistes nationalistes
Les nationalistes fédéralistes sont des nationalistes croyant qu'il est dans le meilleur intérêt des Québécois de réformer la Fédération canadienne afin de convaincre les Québécois pour qu'ils continuent à vivre dans une société distincte de par sa culture, son histoire, sa langue, etc. Ils reconnaissent l'existence d'une nation politique ou civique; toutefois, ils ne croient pas que les Québécois désirent être indépendants du reste du Canada. Avant l'arrivée du Parti québécois, tous les partis majeurs du Québec étaient fédéralistes et nationalistes. Depuis, le parti associé à ces vues demeure le Parti libéral du Québec. À deux occasions, les nationalistes fédéralistes du Québec ont tenté de réformer la Fédération canadienne avec des alliés d'autres provinces. L'Accord du lac Meech de 1990 et l' Accord de Charlottetown de 1992 furent deux tentatives de modifier la fédération qui se soldèrent par un échec.
Les souverainistes
Voir Mouvement souverainiste du Québec
Les souverainistes sont des nationalistes qui ne croient pas que le Canada soit réformable selon leur idée que les Québécois se gouvernent. Ils optent pour l'indépendance du Québec ; en même temps, ils insistent sur un partenariat économique et politique avec le Canada afin de promouvoir l'égalité des deux nations. Le parti politique que les souverainistes ont créé est le Parti québécois, défini par ses membres comme un parti à tendance social-démocrate. Le Parti québécois a organisé deux référendums qui auraient pu aboutir à des négociations pour l'indépendance : un en 1980 et l'autre en 1995. Le « non » l'a emporté dans les deux cas d'extrêmement peu (moins de 5% des voix).
Une autre tendance souverainiste est représentée par l'Action démocratique du Québec, parti conservateur, nationaliste et souverainiste.
Aperçu historique
Le Canada est un État fédéral constitué par une loi adopté par le Parlement de Westmister (Londres) le 29 mars 1867 et sanctionnée par Sa Majesté la Reine Victoria. Cette loi est appelée « British North America Act (Statutes of Great Britain (1867), 30 & 31 Victoria, chapter 3) » et est la Constitution du Canada. Bien que le Canada soit formellement un État indépendant depuis 1931 (Statut de Westmister), que le droit de modifier sa Constitution ait été transféré du Parlement de Londres vers les institutions canadiennes en 1982, la loi de 1867 (et ses amendements subséquents) demeure la pierre d'assise de toutes les institutions politiques canadiennes.
Les provinces canadiennes, dont le Québec, existent en vertu de la loi de 1867 et leurs pouvoirs sont définis à l'article 92 de la loi. En théorie, l'exercice des pouvoirs exclusifs conférés aux provinces confèrent à ces dernières la souveraineté dans leurs champs de compétence.
En pratique, les choses ne sont pas si simples. Comme dans beaucoup de pays à structure fédérale, il existe des tensions entre les niveaux de gouvernements. La division des pouvoirs est une chose floue et qui évolue au gré des événements qui parsèment l'histoire. Au Canada, cette tension prend une coloration particulière parce que :
- une bonne partie de la majorité anglophone canadienne considère que la division de pouvoirs entre le fédéral et les provinces existe afin de faciliter l'administration publique. Pour eux, quand on évoque le gouvernement, un ministre ou un député, il s'agit presque exclusivement du gouvernement fédéral, d'un ministre fédéral ou de leur député fédéral. Pour eux, les provinces, les municipalités et les autres entités locales ne sont que des organes subalternes exerçant leur fonction dans leurs divisions administratives respectives.
- une bonne partie de la majorité francophone québécoise, quant à elle, considère que l'État québécois constitue le foyer national de la nation québécoise. Quand un Québécois parle du gouvernement à son député, on s'entend pour comprendre qu'il s'agit du gouvernement du Québec et que le député siège à l'Assemblée nationale du Québec. (Le nom Assemblée nationale n'est pas fortuit.)
Les différents gouvernements du Québec, qu'ils soient fédéralistes (libéraux), nationalistes (Union nationale 1936-1939, 1944-1960) ou souverainistes (Parti québécois, 1976-1985, 1994-2003), ont toujours considéré qu'il était de leur devoir de défendre leurs prérogatives au sein du système fédéral canadien.
D'autre part, les autres provinces et le gouvernement fédéral ont souvent considéré que les positions du Québec posaient des difficultés à la création de programmes nouveaux.
Comme le gouvernement du Canada possède des pouvoirs de taxation beaucoup plus élevés que ceux des provinces, il dispose de capacités financières très importantes. S'il est limité dans sa capacité de faire des lois relevant de la capacité des provinces, son pouvoir de dépenser est presque illimité. Il n'a pas le droit de légiférer en matière d'éducation mais il subventionne les universités par exemple. Avec l'argent, il peut aussi mettre sur pied des programmes à frais partagés (entre le fédéral et les provinces), les provinces les plus pauvres étant ravies d'accepter la manne leur permettant d'offrir à leurs citoyens des services nouveaux.
On constate qu'il y a au Québec trois perceptions cognitives des rapports des citoyens avec l'État :
- Ceux qui croient que les Québécois forment une nation et qui estiment que l'aboutissement logique de cette croyance est la création d'un État-nation souverain hors du cadre fédéral ;
- Ceux qui croient que les Québécois forment une nation et que cette nation doit être un joueur clef dans l'ensemble canadien ;
- Ceux qui ne croient pas que les Québécois forment une nation et que par conséquent la « Province de Québec » doit être une province comme les autres sans statut particulier ni ambitions particulières, une simple division administrative de l'État canadien.
Le rôle de l'État
La réforme électorale
Les questions sociales
Voir aussi : Pour un Québec lucide ou Pour un Québec solidaire ou Modèle québécois
Une tradition de solidarité
Bien que le société québécoise se soit sécularisée durant la Révolution tranquille, le vieux fond catholique et rural s'exprime toujours dans les élans de solidarité qui animent les Québécois. Que ce soit à l'occasion des pluies diluviennes qui ont ravagé le Saguenay, la tempête de verglas de 1998 ou encore l'assassinat de 14 jeunes femmes à l'École polytechnique de Montréal, face aux coups du destin les Québécoises et les Québécois se sentent rapidement solidaires les uns des autres.
Le syndicalisme
Quarante et un pourcent (41 %) de la force de travail est régi par une convention collective et appartient à un syndicat. Ce pourcentage est le plus élevé en Amérique du Nord et dépasse le taux de syndicalisation de beaucoup de pays européens. Le Québec est un des rares endroits au monde où le taux de syndicalisation se maintient malgré la mondialisation et l'avancée du néolibéralisme.
Les Québécoises et le féminisme
Le mouvement féministe au Québec est très bien implanté. Il existe des groupes de femmes qui militent pour faire avancer les causes chères aux femmes dans la majorité de partis politiques et les syndicats. De nombreux groupes de femmes existent partout sur le territoire québécois, dans toutes les couches sociales et sont regroupés dans la Fédération des femmes du Québec.
L'histoire du féminisme au Québec se souvient du combat de femmes, beaucoup issues de la bourgeoisie et de la petite bourgeoise, dont Marie Lacoste-Gérin-Lajoie (1867-1945), Thérèse Casgrain (1896-1981), Idola Saint-Jean (1880-1945), pour l'obtention du droit de vote. Ce droit a été accordé durant la Première Guerre mondiale en 1918 au niveau fédéral, durant la Seconde Guerre mondiale pour les scrutins dans la province de Québec et en 1974 pour les scrutins municipaux.
À gauche, venues des syndicats, du Parti communiste et des groupes chrétiens progressistes, l'histoire se souvient de grandes militantes féministes tel Léa Roback (1903-2000), Simonne Monet et Madeleine Parent (1918- ).
L'histoire récente nous rappelle la Marche du pain et des roses et la Marche mondiale des Femmes, toutes les deux œuvres de Françoise David.
Opposition à la guerre contre l'Irak
Le 15 mars 2003 plus de 250 000 personnes sont descendues dans les rues de Montréal pour protester contre la guerre alors appréhendée contre l'Irak. C'est de loin, de très loin, la manifestation la plus importante qu'ait connue le Québec depuis des temps immémoriaux. Compte tenu de la population québécoise (7,5 millions d'habitants) et la présence de manifestations importantes dans plusieurs villes, les Québécois sont de tous les Occidentaux ceux qui ont le plus massivement protesté contre la guerre en Irak.
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