- Plan incliné de la côte d'Ans
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Le Plan incliné de la côte d'Ans fut un ouvrage d'ingénierie permettant aux trains venant de la vallée de la Meuse à Liège de monter sur le plateau hesbignon pour atteindre Bruxelles.
Le contexte
Dès les premiers jours de l'État belge en 1830, les communications dans le pays et vers l'étranger furent une préoccupation majeure. Et notamment d'Anvers vers le Rhin, qui n'était désormais plus accessible via les Pays-Bas étant donné le conflit en cours.
L'invention en Angleterre du chemin de fer par George Stephenson allait permettre de résoudre ce problème.
Le 5 mai 1835, Bruxelles-Malines fut ouverte au trafic. Un an plus tard, elle atteignait Anvers. En 1838, la ligne atteignit Ans, dernière localité hesbignone avant la plongée vers la vallée de la Meuse et Liège. En 1843, le tronçon Liège - Cologne fut achevé, ce qui fit de cette ligne le premier chemin de fer transeuropéen.
Étant donné la déclivité de la côte d'Ans (actuelle dernière difficulté de Liège-Bastogne-Liège), la liaison ne put être réalisée que par un imposant ouvrage d'ingénierie, un plan incliné ferroviaire qui desservirait la nouvelle gare de Liège-Guillemins.
L'ouvrage et sa construction
L'ingénieur Henri Maus fut chargé des études techniques du dispositif et l'entrepreneur Henri Borguet prit en charge la réalisation. Celui-ci fut érigé au lieu dit le Haut-Pré (actuel quartier de Burenville).
Le dispositif comprenait les éléments suivants :
- bâtiment principal, abritant la machinerie et les câbles (au nord des voies);
- générateur de vapeur (au sud des voies);
- les câbles.
Le 1er mai 1842, le premier train fut hissé de Liège à Ans.
Avant cette date, il fallait emprunter un omnibus à traction chevaline. Ceux-ci étaient exploités par des entrepreneurs privés dans une certaine anarchie, et il n'était pas rare que le trajet fut plus rapide à pied.
Pour la traction des trains, l'effort était transmis aux trains montants par un wagon spécial, muni d'une pince dont les mâchoires saisissaient le câble moteur.
Les bâtiments furent démolis en 1879, les locomotives étant devenues suffisamment puissantes pour se passer de cette machinerie depuis 1871. Le site du Haut-Pré constitua un arrêt pour les trains omnibus jusque dans les années 1980. Il est désormais totalement désaffecté de l'activité ferroviaire en dehors des voies, accueillant plusieurs commerces.
La Rue du Plan Incliné est aussi une rue de Liège, qui sur un peu moins d'un kilomètre part de la gare des Guillemins en longeant le tracé des voies en direction de l'ancien plan incliné vers Bruxelles.
Bibliographie
- Garella (ingénieur des mines), Notice sur les plans incliné de Liège, in Annales des Ponts et Chaussées, pp 129-152, 2ème série - 1er semestre, 1843, Paris.
Voir aussi
Liens internes
- Histoire ferroviaire du pays de Liège
- Plan incliné (chemin de fer)
- Chemin de fer d'Epinac (plans inclinés d'Ivry et de Montceau)
Liens externes
Catégories :- Histoire de Liège
- Transport ferroviaire en Belgique
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