Piété liturgique

Piété liturgique

Piété

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Voir « piété » sur le Wiktionnaire.

Au départ personnification du sentiment que l'on doit porter aux dieux et aux autres hommes, la piété apparaît comme une vertu que l'on se doit de cultiver par rapport aux choses de la religion.

S'il y a un seul mot en latin, qui est le mot pietas, pietatis, pour désigner le sentiment qui fait reconnaître et accomplir tous les devoirs envers les dieux, les parents , la patrie, etc., on peut y distinguer deux dimensions du respect du à Dieu, celle de l'affection qu'on doit lui porter et celle de l'ascèse ; ces deux dimensions sont présentes dans le mot français attachement et la locution attachement fervent peut s'avérer comme un bon synonyme de piété.

En grec ancien, on retrouve cette division puisque l'on a deux mots pour dire piété : le mot è eusebeia (beias) qui signifie respect, comme amour de Dieu et le mot è osiotes (ètos) qui signifie respect comme sainteté, vertu, ascèse.

La piété est donc à la fois amour respectueux pour les choses de la religion et respect des règles qui en sont les piliers.

Par dérivation, la piété filiale sera le sentiment respectueux et tendre pour ses parents et les sacrifices que l'on fait pour eux.

En vieux français, on verra d'abord utilisé le mot pitié qui traduisait pietas dans les deux sens du terme et qui se spécialisera ensuite pour désigner le sentiment; ce n'est que plus tard que l'on verra apparaître le mot piété qui conservera les deux sens : il ne s'agira plus alors de simple sentiment mais de vertu.

Celui qui pratique la vertu de piété peut être qualifié comme quelqu'un de pieux et non pas piétiste comme cela pourrait se faire en d'autres langues ; le vocable piétisme que l'on pourrait convoquer pour désigner la pratique de la piété n'a pratiquement pas été utilisé en français, sauf par dérivation du mot piétiste qui traduit le mot allemand pietist : ayant adopté la doctrine des disciples de Spener que l'on nomme en français le piétisme.

Sommaire

La piété mésopotamienne

Statue de Gudea[1]

S'il est possible de parler des rites funéraires à l'époque paléolithique ou néolithique, il faut attendre l'écriture et par conséquent la période historique pour parler de la piété.

Ce n'est que très récemment que la philologie mésopotamienne a pu se développer, et tout particulièrement grâce aux inscriptions sur les objets trouvés lors des fouilles de Lagash[2], aujourd'hui Tell el-Hiba (province de Dhi Qar, Irak).

Il apparaît clairement que la piété mésopotamienne consistait en deux registres principaux : d'un côté le service des dieux, consistant à rendre aux dieux le service pour lequel ils avaient produit les hommes et de l'autre un culte sacramentel destiné à obtenir des dieux des faveurs ou des avantages en échange d'un culte particulier. Une telle piété doit porter l'adjectif de théurgique ou exorcistique.

Les obligations à l'égard de ces dieux conçus comme des hommes supérieurs se limitaient aux seuls salamalecs ; si un manquement aux règles liturgiques était susceptible de provoquer leur colère, il n'aurait pu être question de leur prêter le moindre intérêt au respect des règles éthiques.

Ainsi le prince Gudéa, dont on a une statuette a son dieu personnel Ningizzada dont il se proclame le serviteur et qu'il associe à tous les actes de sa vie publique : donations, promulgations, etc.

La piété hindouiste : la bhakti

Déivée de la racine Bhar- qui signifie à la fois distribuer et recevoir, la bahkti, sorte de ferveur dévotionnelle est l'attachement d'un fidèle à une divinité.

Ce qui diffère des religions monothéistes, c'est que la piété ne saurait s'adresser à n'importe quel dieu, mais aux deux grandes divinités que sont Shiva et Vishnou ou à leurs manifestations.

La piété biblique

Dans le style de l'Ecriture, la piété consiste à n'avoir qu'un Dieu qui est celui de ton père et de ta mère qu'il s'agit d'honorer. « L'honneur ne se prend pas seulement pour le respect intérieur ou extérieur, que l'on porte et qu'on rend aux personnes qui nous sont supérieures, et auxquelles on doit des déférences et des distinctions ; il se prend encore pour les services effectifs qu'on leur doit ».

Par exemple :

  • Honorez votre père et votre mère, afin que vous viviez longtemps sur la terre. (Exod XV, 12.) Ce précepte exige que non-seulement on donne aux parents des marques de respect et de déférence, mais aussi qu'on leur donne les secours, et qu'on leur rende les services dont ils peuvent avoir besoin.
  • Et Balac, roi de Moab, dit à Balaam : Je vous ai privé de l'honneur que je vous destinais : c'est-à-dire, de la récompense (Num. XXIV, 11.).
  • Et Salomon : Honorez le Seigneur de votre substance, et donnez-lui les prémices de vos biens (Prov.III, 9)

(Dictionnaire historique de la Bible, Calmet, 1859).

Le respect apparaît comme quelque chose qui se mesure : timaein : veut dire honorer, certes, mais honorer dans le sens de fixer la valeur ou le prix, de juger digne.

La piété antique

La piété en Israël : Les Hassidéens (ou Assidéens ou Assidiens)

Au VIIe siècle av. J.-C., la centralisation du culte à Jérusalem issue de la réforme deutéronomique avait pour but de mettre un terme aux rites de piété personnelle ou familiale dédiés à d'autres dieux que Yahweh.

Si l'on se réfère au mots utilisés dans l'ancien testament, cette piété semble avoir été inspirée davantage par la crainte de Dieu (hébreu : yare) que sur l'amour. Il n'empêche que cette piété avait à la fois ses obligations cultuelles (fêtes sacrificielles et pélerinages) et ses obligations éthiques (tout particulièrement le souci des pauvres (Exode, Deutéronome, Lévitique).

Ce nom, (de l'hébreu chasidim = pieux), qui signifie donc littéralement "les pieux" (voir les piétistes) est celui que se donnèrent vers la fin du 3e siècle et le début du 2e siècle Av J.-C., les juifs qui s'opposaient à l'héllénisation de leur peuple pour des raisons religieuses.

Plus que de délivrer Israël du joug étranger, leur but était de maintenir l'idéal religieux d'Esdras, face au paganisme envahissant. Décidés à obtenir une stricte observance de la Loi de leurs ancêtres, ils faisaient preuve d'une grande ferveur religieuse et de beaucoup d'austérité; en outre, ils se refusaient à tout compromis, ce qui a pu les faire considérer comme une secte de fanatiques.

Ces puritains peu politiquement corrects soutinrent la révolte des Macchabées (1Ma 2:42 7:13,2Ma 14:6), mais sans s'intéresser aux conséquences politiques de cette révolte, mais uniquement à ses conséquences religieuses.

Après que Matathias, (père des Macchabées, de la famille des Asmonéens), chef de la révolte contre les rois de Syrie (166 av. J.-C.), ait tué l'Egyptien Antiochus IV Epiphane qui avait voulu contraindre les juifs, sans y parvenir, à renoncer à leur piété envers le Dieu des juifs, pour adopter le culte des dieux égyptiens, les juifs religieux reprirent eux-mêmes le nom de Hassidim qui avait été traité en dérision.

Opposés au littéralisme biblique des Sadducéens les Hassidiens se divisèrent en deux groupes : Ceux qui se préoccupaient uniquement du point de vue religieux prirent le nom d'Esséniens, ceux qui souhaitaient le retour à la puissance temporelle du peuple juif s'appelèrent les Pharisiens[3].

Les Esséniens menaient une vie monastique et vouée au célibat ; le plus souvent, ils refusaient de participer à la vie religieuse de Jérusalem et proclamaient que les prêtres du Temple menait une vie corrompue. Vêtus de blanc (symbole de la pureté), intransigeant sur les questions religieuses et scrupuleux dans le respect des lois, ils furent rapidement considérés comme une secte de piétistes repliée sur elle-même. Ils s'éteignirent progressivement à partir de 70.

Les Pharisiens, plus habiles politiques continuèrent à s'opposer aux Sadducéens et aussi aux Esséniens qu'ils trouvaient trop enclins à l'ascèse. Leur image a été rendue très négative par le nouveau testament qui les faisait apparaître comme des hypocrites. En fait, s'ils furent très attachés à l'observance des lois de pureté alimentaires et rituelles, ainsi qu'au versement obligatoire de la dîme, ils s'établirent après la seconde ruine du temple en 70, à Yavné, firent de l'étude de la Torah le centre de la vie religieuse et jetèrent les bases du judaïsme rabbinique.

La piété médiévale

La piété des lumières

La piété contemporaine

Dictionnaires

Dictionnaires latins : pio, pietor, pies, pietas, pius, pie, pienter

Dictionnaires français : piété, pieux

Notes et références

  1. prince de Lagaš, dédié à la divinité Ningishzida (environ 2.120 avant Jésus-Christ; reliées à Telloh [anciennement Girsu], Irak)
  2. Lagash
  3. Consulter Hassidiens, Hassidim
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