Pierre Roustain de la Barollière

Pierre Roustain de la Barollière

Pierre Roustain de la Barollière, né le 5 avril 1729 à Lyon (paroisse Saint Saturnin)et mort à Étampes le 10 septembre 1807, est un homme d'affaires français.

De son père Étienne Roustain, fabricant-négociant de rubans lyonnais et stéphanois, Pierre Roustain hérite en 1752 du domaine de la Barolière, dans la commune de Saint-Paul-en-Jarez, d'une fabrique de toiles et de rubans à Saint-Étienne, et de la maison de négoce Roustain et compagnie. Par sa mère, issue de la dynastie des Haudry d'Orléans, il hérite d'une collection de monnaies qu'il saura enrichir.

Pierre Roustain profite de ses héritages pour développer ses affaires tout en suivant une formation en droit et en commerce, qui lui permet de devenir expéditionnaire en cour de Rome. Dès les années 1762-1763, il pousse ses affaires jusqu'à Nantes, voire à Saint-Domingue, où il vend des toiles et de la quincaillerie. Mais sa cousine Catherine Colomès étant mariée à Jacques Imbert-Colomès, il gère les affaires de celui qui devient en 1789 le premier échevin de Lyon, ainsi que celles de ses cousins, les Valesque, qui occupent également de hautes positions à Lyon à l'Hôtel-Dieu ou à l'échevinat.

Pierre Roustain profite de ses bénéfices pour acheter une charge d'avocat au Parlement et de secrétaire du roi. Il figure également parmi les premiers investisseurs finançant les projets des frères Périer au sein de la Compagnie des Eaux (après leur autorisation de 1777) pour alimenter Paris en eaux à l'aide des "machines à feu" (machine à vapeur).

La Révolution vient bouleverser ces projets. Après 1789, en effet, l'ensemble des réseaux de Pierre Roustain s'effondre. Son bureau de recettes de ventes, fondé en 1779 sous le nom de Jean François Rolland, doit fermer ; Jacques Imbert-Colomès doit s'enfuir de Lyon et devient agent secret de Louis XVIII après avoir été un temps élu député sous le Directoire ; Pierre de Valesque, quant à lui, est guillotiné le 30 janvier 1794. Pierre Roustain et son épouse doivent à leur tour, après avoir été internés à la Conciergerie, passer devant le tribunal révolutionnaire de Paris, dénoncés par le comité de surveillance de Charenton-le-Pont au mois de pluviose an II. Fouquier-Tinville les acquitte cependant le 22 pluviose : Pierre Roustain devient alors le « citoyen Labarolière » et tente de vivre discrètement.

En 1801, Pierre Roustain La Barolière liquide ses affaires et prend sa retraite. Vieilli, veuf une seconde fois en 1802, il se remarie en 1803 avec la fille du célèbre opticien fabricant de télescopes Étienne Antoine Putois, dont il fait son héritière avec le fils qu'il a d'elle en 1804, Jean-Baptiste Roustain. Il meurt le 10 septembre 1807 à Étampes.