- Pierre Robert le Roux d’Esneval
-
Pierre Robert Le Roux d’Esneval
Pierre Robert Le Roux d’Esneval (1717 - 1er septembre 1788, Acquigny), président à mortier[1] au parlement de Normandie, et plus connu sous le nom de « Président d’Acquigny », baron d'Acquigny[2].
Sommaire
Biographie
Il appartenait à une illustre famille de robins rouennais[3]. Il a épousé, par contrat du 23 juillet 1742, Françoise-Catherine Clerel de Rampen, baronne du Bois-Normand, dame de Sey, Saint-Corne et la Rouillière[4]. Il eut une fille nommée Anne-Marie-Françoise le Roux d'Esneval[5], et un fils nommé Esprit-Robert-Marie[6]. Magistrat d'une piété éminente, Pierre-Robert le Roux professait la plus grande vénération pour les martyrs d'Acquigny, et oeuvra pour augmenter leur dévotion[7].
En 1753, dans l'affaire des refus de sacrements à Verneuil, il faisait partie des membres du parlement mandés à Paris pour y recevoir du roi et du chancelier Guillaume de Lamoignon de Blancmesnil une sévère réprimande[8]. Il en reçut une plus dure encore en 1755, pour son opposition à l'édit du 10 octobre, auquel la chambre des vacations qu'il présidait avait défendu d'obéir[9].
Il avait résigné en 1772 sa charge de président à mortier en faveur de son fils qu'on appela le président d'Esneval, tandis que le père conservait le nom de président d'Acquigny.
A partir de cette époque, Pierre-Robert le Roux d'Esneval vint habiter plus souvent son château d'Acquigny[10]. En 1774, après la dissolution du parlement, un arrêt du conseil supérieur de Rouen lui ayant défendu de se qualifier président, il n'en fit que rire[11], et avec raison, car trois mois après, le parlement était rétabli. M. d'Acquigny assista avec son fils au fameux banquet donné à cette occasion, et qui coûta la somme énorme de 23 600 livres[12].
Acquigny
L'état d'abandon du prieuré d'Acquigny fit que le président d'Acquigny acheta l'établissement en 1752[13]. La physionomie de l’église Sainte-Cécile d’Acquigny, telle qu’elle se présente à nous aujourd’hui, est marquée par le XVIIIe siècle. Ses caractéristiques actuelles sont dues à la volonté continue d’un seul et même homme : le « Président d’Acquigny »
Source
- Amable Floquet, Histoire du parlement de Normandie, 7 volumes, Rouen, Édouard Frère, 1840-1842 ;
- Annuaire administratif, statistique et historique du département de l'Eure. 1862.
Notes et références
- ↑ A la suite de son père en 1741.
- ↑ Il possédait cette baronie du vivant de son père en 1746.
- ↑ Fils de Anne-Claude-Robert le Roux d'Esneval, chevalier, baron d'Esneval et d'Acquigny, vidame de Normandie, sire de Pavilly, etc., conseiller au parlement de Rouen, puis président à mortier en 1712 et de Marie-Marthe le Marchand de Bardouville.
- ↑ Elle était fille d'André Clerel, chevalier, seigneur de Sey, et de Catherine-Françoise de Thieuville, baronne du Bois-Normand et des Bottereaux, dame de Saint-Cime, de la Rouillère, etc. Morte à Rouen le 8 mars 1753.
- ↑ Née en 1741, mariée à Acquigny avec Armand-Michel de Pomereu, chevalier, marquis des Riceys, président à mortier du parlement de Rouen.
- ↑ Il voulut, par reconnaissance, faire reconstruire l'autel principal de l'église d'Acquigny, derrière lequel il fit graver une inscription commémorative. Esprit-Robert-Marie épousa à Acquigny, le 5 novembre 1772, Françoise-Félicité de Morant.
- ↑ Le 10 mai 1746, Mgr de Rochechouart, évêque d'Évreux, était sur son invitation au château d'Acquigny. Après avoir donné la confirmation dans l'église paroissiale, le prélat se rendit processionnellement à la chapelle Saint-Mauxe qu'il trouva dans un état peu décent. Il prit une ordonnance pour enjoindre au prieur de faire les réparations nécessaires, sous peine d'interdiction de la chapelle. M. le Président s'étant chargé de la restauration des reliquaires, Mgr de Rochechouart revint, au mois de décembre de la même année, placer les pieuses dépouilles dans une nouvelle châsse et deux nouveaux bustes. Il rendit à cette occasion une ordonnance qui prescrit de célébrer la procession et l'office des martyrs sous le rit solennel majeur, et permet aux membres de la confrérie de Saint-Mauxe d'y porter les châsses contenant les reliques, après toutefois s'être approchés du sacrement de pénitence. En 1747, par contrat du 28 novembre, M. le Président d'Acquigny échangea avec le même évêque d'Evreux, abbé commendataire de Conches, le patronage de la cure d'Acquigny, qu'avait cette abbaye, pour le patronage alternatif de la cure de Vaux-sur-Risle, qu'il avait lui-même, comme baron du Bois-Normand et des Botteraux, du chef de sa femme.
- ↑ Floquet, Histoire du parlement, t. VI, p. 298.
- ↑ Floquet, t. VI, p. 343.
- ↑ Il donna une nouvelle marque de son affection pour cette résidence en y faisant transférer, le 6 mars 1779, les corps de tous les membres de sa famille inhumés dans l'église des Célestins, de Rouen, qu'on venait de supprimer.
- ↑ Floquet, t. VI, p. 721
- ↑ Floquel, t. VII, p. 29
- ↑ Le contrat l'obligeait à payer 900 livres de rente au prieur et à supporter toutes les charges du prieuré. De plus, il avait la liberté de démolir l'ancienne chapelle et les bâtiments réguliers, à condition d'édifier sur le tombeau des martyrs une chapelle plus petite pour y acquitter les fondations. M. d'Acquigny fit bâtir une nouvelle chapelle avec les débris de l'ancienne, il entoura de boiseries à l'intérieur, et plaça sous l'autel une grande partie des ossements des martyrs.
- Portail de la Normandie
- Portail du droit français
Catégories : Juriste français | Naissance en 1717 | Décès en 1788
Wikimedia Foundation. 2010.