- Pierre Léopold Ier de Toscane
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Pierre Léopold Ier de Toscane
Article principal : Léopold II d'Autriche.Pierre-Léopold de Habsbourg-Lorraine (Vienne, 5 mai 1747 – 1er mars 1792) fut empereur du Saint-Empire de 1790 à 1792 et, sous le nom de Pierre Léopold Ier, grand-duc de Toscane de 1765 à 1790. Ses prénoms lui furent donnés en hommage à sa marraine, la tsarine Elisabeth Ire de Russie, fille du tsar Pierre Ier de Russie et de feu son grand-père paternel, le duc Léopold Ier de Lorraine.
Neuvième et 3ème fils des 16 enfants de Marie-Thérèse d'Autriche et de l'empereur François de Lorraine, il était destiné à l'état ecclésiastique quand son frère Charles-Joseph, destiné au trône de Toscane, mourut en 1761. Il fut alors décidé que Pierre-Léopold, âgé de 14 ans, succéderait à son père sur le trône de Toscane. Pierre-Léopold monta sur le trône impérial en 1790, à la mort de son frère Joseph. Dès son arrivée au pouvoir il dut pacifier l'empire en révoquant les mesures les plus radicales instituées par son frère.
Pendant la période précédente, celle où il gouvernait la Toscane, Léopold s'était conduit en « monarque éclairé » typique et avait manifesté dans ses réformes une tendance à tenir compte des faits plus que de la théorie.
Dans son œuvre réformatrice, il s'appuya sur des fonctionnaires de grande valeur comme Giulio Rucellai, Pompeo Neri, Francesco Maria Gianni, Angelo Tavanti.
Le Grand-Duc mena une politique libérale en approuvant la proclamation libérale de Sallustio Antonio Bandini dont il fit publier le Discours sur la Maremme, resté inédit, et en faisant procéder à la bonification des marécages de la Maremme et du Val di Chiana.
Il introduisit la liberté du commerce des grains en abolissant les entraves qui gênaient les cultures céréalières ; mais l'événement capital ce fut, après tant de siècles, l'abolition des corporations qui remontaient au Moyen Âge et qui étaient le principal obstacle au progrès économique et social dans l'activité industrielle. Il introduisit ensuite un nouveau tarif douanier en 1781, sur la base duquel furent abolies toutes les interdictions absolues, auquel on substitua des tarifs douaniers, à un niveau beaucoup plus bas d'ailleurs que ceux qui étaient alors en vigueur.
La transformation du système fiscal fut entreprise par Pierre Léopold 1er dès les premières années de son règne et en 1769 fut aboli le système de la ferme générale pour laisser place au recouvrement direct des impôts. Il soutint par contre de façon plus hésitante la politique de Tavanti, qui à la fin de 1781 souhaitait grâce au cadastre prendre la propriété foncière comme base de mesure pour l'imposition fiscale. Tavanti mourut en 1781, et après lui Francesco Maria Gianni, son principal collaborateur à ce moment, qui avait conçu un plan pour éliminer la dette publique en vendant les droits fiscaux que l'État possédait sur les terres de ses sujets ; on serait passé ensuite à un système fondé exclusivement sur la fiscalité indirecte ; cette opération, entamée en 1788, n'était pas achevée en 1790 lorsque Léopold devint Empereur.
Il réforma certains aspects de la législation toscane mais son projet le plus important aurait dû être la rédaction d'un nouveau code, que Pompeo Neri aurait dû réaliser, mais que la mort de ce dernier empêcha d'arriver à son terme ; les projets de constitution n'eurent pas de suite non plus à cause du départ pour Vienne du souverain.
Il promut une législation ecclésiastique de type juridictionnel, en réorganisant les biens de l'Église selon des critères d'utilité sociale et de convenance économique pour les intérêts de l'État ; le souverain se montra ouvert, en outre, aux tendances jansénistes d'une partie du clergé toscan.Pierre-Léopold s'inspira des principes du juridictionalisme, en supprimant les couvents et en abolissant les liens de main-morte. Sur le terrain religieux proprement dit, la Toscane s'orienta vers le jansénisme, que représentait l'évêque de Pistoie Scipione de' Ricci, au point que le Grand-Duc lui fit organiser un synode dans sa ville en 1786 pour réformer l'organisation ecclésiastique toscane suivant les principes jansénistes.Le programme en 57 points issu de ce synode, en accord avec Pierre Léopold, touchait aux aspects patrimoniaux et culturels et affirmait l'autonomie des Églises locales par rapport au Pape ainsi que la supériorité du Concile, mais les fortes oppositions du clergé et du peuple le convainquirent de renoncer à cette réforme.
Dans la période 1779-1782 Pierre Léopold entama un projet de constitution qui se continua après 1790 pour fonder les pouvoirs du souverain sur une relation contractuelle. Là encore cette politique suscita de vives oppositions, et le grand-duc, qui cette année-là monta sur le trône impérial, fut contraint de renoncer.
Mais la réforme la plus importante de Pierre Léopold fut l'abolition de la peine de mort, qu'il introduisit dans le code pénal de 1786. La Toscane était le premier État à adopter les principes de Cesare Beccaria, le plus important représentant des Lumières en Italie, qui dans son œuvre Des délits et des peines réclamait précisément l'abolition de la peine capitale.
En 1790, à la mort de son frère Joseph II, il hérita d'un empire qu'avaient troublé les réformes radicales et souvent politiquement inopportunes de son prédécesseur, et avec une plus grande souplesse, avec un plus grand respect pour la réalité historique qui s'était heurtée aux principes de gouvernement rationnel de Joseph II, il chercha à trouver remède à la révolte des Pays-Bas autrichiens.
Bien que frère de la reine Marie-Antoinette, il alla jusqu'à regarder avec réalisme les événements de la révolution française ; jugeant que la crise politique de ce pays pouvait avoir des aspects positifs, en donnant à la France cette constitution qu'il avait eu lui-même l'intention de donner à la Toscane avant son départ pour Vienne.
Il avait épousé en 1765 Marie-Louise de Bourbon, infante d'Espagne (1745-1792) qui lui donna 20 enfants. Son fils puîné monta sur le trône de Toscane sous le nom de Ferdinand III.
Références
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Leopoldo II del Sacro Romano Impero ».
Catégorie : Dynastie de Habsbourg-Lorraine
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