- Pharmacopée maritime
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Pharmacopée de la Compagnie française des Indes orientales
La pharmacopée de la Compagnie française des Indes orientales est l'ensemble des préparations pharmaceutiques ou remèdes que devaient embarquer dans leur coffre à médicaments, au titre de la médecine navale, les navires de la Compagnie française des Indes orientales pour les soins de l'équipage. L'apothicairerie du port de Lorient permettait de satisfaire cet approvisionnement lors de l'armement [Romieux 1].
Selon les armements, ces remèdes dépendaient en diversité et en quantité de l'importance du navire (son équipage) et de la durée estimée du voyage ; le chirurgien major intervenant dans ce qui était finalement embarqué, ajoutant éventuellement d'autres préparations peut-être selon ses habitudes thérapeutiques. Le volume des pots - carrés - et bouteilles également à embarquer correspondait pour une part quantitative à la liste des remèdes [Romieux 2].
Conservées comme archives, des listes de base ou « liste-type » permettent de connaître ces remèdes, classés principalement selon leur forme galénique, mais aussi en drogues simples et drogues composées ; les archives concernant chaque navire donnent les remèdes réellement embarqués et leur quantité [Romieux 3] :
Selon l'ordre du cahier imprimé de l'armement intitulé APOTHICAIRERIE, la liste est subdivisée en :
- Électuaires et confections : 10 remèdes ; thériaque ; diascordium ; catholicum simple et catholicum fin ; diaprun solutif ; diaphoenix ; confection Hamech ; confection d'alkermès ; confection d'hyacinthe ; conserves de roses de Provins.
- Opiats et extraits : 8 ;
- Poudres et pilules : 6 ; poudre de cornachine ; poudre diacarthamy [1] ; poudre de citro [2] ; poudre de guttete ; poudre de vipères ; pilule mercurielle.
- Trochisques et pierres : 11 ; trochique alhandal ; trochique d'Albi Rhasis ; trochique de tuthie ; trochique d'yeux d'écrevisses ; trochique de corail rouge ; trochique d'antimoine diaphorétique[3] ; trochique d'antihectique de Poterius ; trochique d'agaric ; pierre médicamenteuse ; pierre à cautères ; pierre infernale.
- Sels : 14 ;
- Miels et sirops : 10 ;
- Eaux simples et composés : 11 ;
- Teintures et esprits : 15 ;
- Huiles : 15 ;
- Baumes et onguents : 8 baumes ; 12 onguents ; 2 divers
- Emplâtres : 10 ;
- Diverses préparations : 20 ;
- Drogues simples : 78.
Le cahier se poursuit avec Pots et bouteilles, Boetier du chirurgien, Caisse d'instrumens de chirurgie, Article du chirugien [Romieux 4].
La liste des remèdes est longue (230 environ), mais nombreux sont ceux aux propriétés semblables. La plupart sont d'origine végétale, principalement des remèdes laxatifs ou purgatifs. Les autres proviennent très majoritairement du monde minéral avec cette fois un emploi surtout externe [Romieux 5].
La liste-type imprimée évoluera peu depuis la première connue pour les archives de la compagnie à Lorient, à savoir de 1745, soit 21 ans après la création de l'apothicairerie de la compagnie [Romieux 6].
Voir aussi
Notes
- Pour la composition, le mode de fabrication et les propriétés, l'annexe du livre de Yannick Romieux, intitulée Le codex de bord, développe sur cent pages la plupart des items de la liste-type à partir des données du Traité des matières médicales de Maistral, médecin de marine à Brest en 1770 et du Dorvault dans les éditions de 1875 et 1936, ainsi la première page est consacrée à la thériaque, composée de 6 onces de trochisque de scille, 3 onces de trochisque de vipères, etc. ; la page suivante traite du Diascordium, du Catholicum simple et du Catholicum fin, etc. L'annexe 2 recense en deux pages cinquante remèdes intégrés à la liste initiale au cours de la seconde moitié du siècle.
- ↑ S'il ne s'agit pas de l'électuaire diacarthami dont il donne la formule, Yannick Romieux dit n'avoir trouvé aucune mention de cette poudre dans les ouvrages classiques.
- ↑ Situation identique à celle de la poudre diacarthamy.
- ↑ Trochique d'antimoine diaphorétique : selon Maistral et Dorvault, à base d'antimoine et de nitrate de potassium (ancien nitre purifié ou azotate de potassium). Selon Dorvault, une variante était appelée Fondant de Rotrou. La valeur de ce remède a été contestée puisqu'il a été interdit en France en 1566. Voir page 350 de l'ouvrage de Yannick Romieux.
Sources de l'article
Yannick Romieux, De la hune au mortier ou l'histoire des Compagnies des Indes, leurs apothicaires et leurs remèdes, Éditions ACL, Nantes, 1986, 450 p. (ISBN 2-86723-017-9)
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