Petite œuvre multimédia

Une Petite Œuvre multimédia (acronyme POM ou POEM), appelée initialement Petit objet multimédia, est une réalisation vidéo ou flash qui associe photographe, réalisateur, webdesigner, créateur sonore et illustrateur. Il s'agit d'une oeuvre de collaboration.

Capture d'écran du POM "Ma maison pour hôpital"_Territoires de Fictions 2006

Technique

Ce média linéaire est basé sur un montage basé d'après des photographies uniquement, sa réalisation sonore est très élaborée. Souvent articulé selon le choix d'un angle et d'une écriture spécifique, le point de vue de ses auteurs sert de fil conducteur. Une POM peut aussi développer une problématique ou apporter un éclairage complémentaire à une information d'actualité.

Ce format-court (entre 1' et 4') peut appartenir au genre de la fiction, du documentaire ou du reportage, il fait partie avec le webreportage, le webdocumentaire et la vidéographie, des «nouveaux médias» ou «nouveaux supports de l'information».

Histoire

La Petite Œuvre Multimédia a été créée et développée en 2005 par Territoires de fictions dans le projet « France à quoi tu penses ? ». Selon ses créateurs, la POM « anime l'image fixe, lui apporte une 3^e dimension et permet une approche directe, sensitive et ludique du sujet » et constitue une « passerelle entre information et création ». Mode de narration innovant, la POM est un service RichMedia et est par nature un format éditorialisé spécifique au Web.

La réalisation de POM est enseignée à Paris à l'École des métiers de l'Information EMI-CFD depuis 2006, aux Gobelins en 2010 et à l'ENP d'Arles en 2011. Le studio de création et de production Hans Lucas est spécialisée depuis 2006 dans la réalisation de Petite Œuvre Multimédia.

Pour la 41ème édition du Prix, la Bourse du talent, session Reportage, a été attribuée pour la première fois à un reportage photographique présenté sous forme de POM. Le 13 avril 2010, le prix a été attribué à Élisabeth Schneider par le jury composé de Claudine Maugendre (Rencontres d'Arles), Nathalie Marchetti (l'Express Style), Benoît Rivero (Actes Sud), Frédéric Sautereau (photographe), Ayperi Eycer (Reuters). Le travail intitulé M'aime pas peur qui a été réalisé entièrement par la photographe sans collaboration extérieure, est associée à son reportage photographique Acceptation sur le même sujet.

Le 5 mars 2011 durant le colloque POM+F de FreeLens, le premier prix POM français a récompensé Vali Faucheux-georges pour son travail intitulé "J'ai vécu et réussi". Le jury était composé des intervenants des tables rondes du colloque ainsi que Wilfrid Estève, président de FreeLens, d'Anne Barthélémi et de Vincent Wartner, photographes et présidé par Virginie Terrasse.

Citations

• Virginie Terrasse : « "Lorsqu'en 2005 nous avons créé la POM, nous avons souhaité un nouveau média uniquement basé sur la photographie. Son écriture narrative est spécifique et le point de vue de l'auteur est central, il sert de fil conducteur et donne du sens à la réalisation. La POM est clairement une passerelle entre information et création. » durant la conférence "Du photojournalisme au nouveau documentaire" au salon de la photographie, novembre 2010.

• Wilfrid Estève : « "La crise dans les médias aura eu le mérite d’accélérer les initiatives des photojournalistes dans le “digital story telling”. Depuis 2005, une nouvelle orchestration éditoriale s’est mise en place pour l’ensemble des “journalistes de l’image” et des écritures narratives ont rencontré leurs publics. Même si nous sommes toujours dans l’essai, les enjeux sont réels : des métiers ont évolué (journaliste multimédia, iconographe bimédia), d’autres se sont créés (vidéographe, community manager) et des formats (ou capsules) ont vu le jour (POM, vidéographie, Websérie et Webdocumentaire) permettant à l’image fixe, désormais en mouvement, d’interagir. » durant la conférence "Du photojournalisme au nouveau documentaire" au salon de la photographie, novembre 2010.

• Didier de Faÿs : « Mais que sont les PŒM (Petite Œuvre Multimédia) ? Bien sûr, ce ne sont pas celles que l'on trouve en Normandie ou sur des claviers d'ordinateur. Cet acronyme de Petites Œuvres Multimedia ou in english : Photography On Multimédia - désigne ces réalisations que l'on peut faire pour faire vivre la photographie sur nos écrans. C'est l'évolution majeure des diaporamas sur carrousel Kodak du siècle passé. La photographie est en train de passer du muet sur le papier au parlant des écrans omniprésents. Pour en créer, il n'existe aucune règle, cela va du projet le plus simple au plus sophistiqué ! C'est un nouveau terrain d'exploration qui s'offre à tous les photographes. Mixées, par exemple, aux vidéos que l'on peut prendre sur nos reflex, ce sont les PŒM qui, de plus en plus, vont nous raconter les vraies histoires d’aujourd’hui. Son écriture peut être linéaire ou s'insérer dans les web-documentaires interactifs; ils peuvent être réalisée en quelques minutes sur un simple téléphone ou exiger plusieurs semaines de développement avec une équipe importante. Avant de conquérir tous les écrans, l'enjeu économique reste encore balbutiant mais déjà les PŒM sont à la confluence de la création documentaire et artistique de la photographie et des intérêts des productions télévisuelles qui se déplacent rapidement sur le terrain du web. ».

• Wilfrid Estève : « La POM (Petite Œuvre Multimédia), la vidéographie et le documentaire interactif donnent à voir différemment la photographie. La transversalité du récit multimédia, la narration audiovisuelle renforce la démarche éditoriale. Ces nouvelles orchestrations éditoriales donnent plus de sens à l’image présente sur la toile. Ils permettent d'agréger, de structurer, de hiérarchiser l'information visuelle mais aussi de maîtriser les canaux de diffusion et de production. Ces changements exigent une réflexion approfondie sur l’évolution des cœurs de métiers et des programmes pédagogiques. » durant la table ronde "Les nouveaux formats de reportages multimédia" au Prix Bayeux-Calvados, octobre 2010.

• Wilfrid Estève : « Le web instaure un rapport différent aux médias, la Petite Œuvre Multimédia et la vidéographie sont une nouvelle opportunité pour appréhender le monde. Ses auteurs sont passeurs d'une réalité et porteurs d'un point de vu crédible. Le manque de source de l'information "visuelle", les "fakes" présents sur la toile sont un réel problème en termes de déontologie et d'éthique journalistique. » durant la conférence "Photojournalisme 3.0" durant les Assises du Journalisme en novembre 2009.

• Fabien Collini : « Une petite œuvre multimédia s'appuie principalement sur des images fixes. Cela permet de se détacher des contraintes narratives imposées en vidéo par les séquences et de restructurer la narration autour de formats court plus adaptés à la diffusion web. »

Liens externes

• Sortir du cadre – Cet éditorial de la Lettre de Photographie.com de janvier 2009 propose pour la première fois de transformer l'acronyme POM en PŒM. C'est-à-dire le POM au masculin est l'acronyme de Petit Objet Multimédia est réinterprété au féminin en PŒM ou Petite Œuvre Multimedia.
• FreeLens organise l'événement POM+F – Enjeux des nouvelles écritures et des nouveaux usages de l’image et du son
• POM "J'ai vécu et réussi" de Vali Faucheux-Georges, lauréate 2011 du prix POM décerné par FreeLens
• POM "Sous les ondes" au Journal Télévisé
• POM "Ma maison pour hôpital" du catalogue Territoires de Fictions sélectionné par le festival des 4 écrans
• POM "Voluptas" du catalogue Territoires de Fictions sélectionné par le festival de la Photographie d'Arles
• Récolte des POM de la promotion 2010 des Photojournalistes de l'EMI

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