Petit Dru

Petit Dru

Les Drus

Les Drus
Les Drus vus de la mer de Glace, mai 2006
Les Drus vus de la mer de Glace, mai 2006
Géographie
Altitude 3 754 m, Grand Dru
Massif Massif du Mont-Blanc
Longueur  km
Largeur  km
Superficie  km2
Coordonnées 45° 55′ 58″ Nord
       6° 57′ 23″ Est
/ 45.93278, 6.95639
45°55′58″N 6°57′23″E / 45.93278, 6.95639
Administration
Pays France France
Région Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Géologie
Âge
Roches
Type pic pyramidal
  Géolocalisation sur la carte : France
France location map-Regions and departements.svg
Les Drus

Les Drus constituent deux pics d'une montagne des Alpes de Haute-Savoie, situés dans le massif du Mont-Blanc.

Les Drus comprennent deux sommets assez individualisés :

  • le Grand Dru (3 754 m, point culminant) ;
  • le Petit Dru (3 730 m).

Sommaire

Histoire

La première ascension du Petit Dru fut effectuée le 29 août 1879 par Jean Charlet-Straton, Prosper Payot et Frédéric Folliguet.

Le 31 août 1887, trois alpinistes font la première traversée du Grand au Petit Dru à l'aide de longues cordes maintenues du haut et en empruntant plutôt le versant Nord.

Le 4 septembre 1913, une caravane d'alpinistes tente de hisser sur le Petit Dru une statue métallique, reproduction de la Vierge de Lourdes, en aluminium creux, mesurant presque un mètre de haut et pesant treize kilos. Le temps exécrable les oblige à disposer la statue à quelque 3 000 mètres dans une anfractuosité du rocher. C'est seulement après la guerre, le 18 septembre 1919, que la statue fut finalement hissée au sommet et scellée[1].

La première traversée hivernale des Drus a été réussie par Armand Charlet et Camille Devouassoux le 25 février 1938.

La face Ouest des Drus

L'aiguille Verte (centre) et les Drus (à droite).

Ce gigantesque triangle haut de plus de mille mètres connut d'importants éboulements en 1997, 2003 et 2005. Ceux-ci devaient affecter considérablement la structure de la montagne et « effacer » nombre d'itinéraires historiques.

Pierre Allain, lors de l'ascension de la face Nord des Drus, estima qu'il serait sans doute impossible de gravir un jour le versant Ouest. Pourtant, dès 1952, le défi devait être relevé par A. Dagory, Guido Magnone, Lucien Bérardini et M. Lainé, en deux assauts successifs (1er au 5 juillet puis 17 au 19 juillet 1952). L'ascension exigea l'emploi intensif des techniques de l'escalade artificielle. Dès lors, un nouvel épisode de l'histoire des Drus commençait.

Du 17 au 22 août 1955, l'Italien Walter Bonatti escalade, seul, le pilier Sud-Ouest avec cinq bivouacs dans la face. En 2001 Jean-Christophe Lafaille ouvre une nouvelle voie en solitaire par la technique de l'escalade artificielle.

Sept ans plus tard, Gary Hemming et Royal Robbins, deux grimpeurs venus des États-Unis, inauguraient une très importante variante menant directement de la base de la face au bloc coincé, dans la moitié supérieure, où elle rejoint la voie de 1952. Ouverte du 24 au 26 juillet 1962, cette voie fut baptisée la directe américaine et devint par la suite une grande classique. Ce ne fut jamais le cas de l'autre directe, toujours américaine, tracée en plein centre de la face par le même Royal Robbins, accompagné cette fois de John Harlin (10 au 13 août 1965). Extrêmement difficile, tant dans le domaine de l'escalade artificielle que de l'escalade libre, cette directissime américaine fut relativement peu répétée.

L'alpiniste René Desmaison s'est tout particulièrement illustré dans l'histoire de la face Ouest des Drus :

  • quatrième ascension de la voie originale, avec Jean Couzy (23-25 juillet 1955) ;
  • première ascension hivernale, toujours avec Jean Couzy, du 10 au 14 mars 1957, une des premières grandes entreprises tentées en cette saison ;
  • première ascension solitaire, enfin, les 28-29 juillet 1963, toujours par la voie classique.

Classique, directe, directissime ? Que restait-il à ouvrir dans cette face prestigieuse ? Les années soixante-dix, et surtout quatre-vingts, seront marquées par une autre approche : peu importe que le tracé de la voie ouverte soit justifié par des critères géométriques, les ouvreurs se préoccupaient désormais et avant tout de la qualité intrinsèque de l'escalade inaugurée.

La plus étrange fut sans conteste la voie Thomas Gross. L'alpiniste passa une cinquantaine de jours dans la face Ouest des Drus, en plusieurs fois, afin de forcer coûte que coûte le passage. On raconte qu'il emporta sa guitare avec lui afin de se distraire aux bivouacs. Son itinéraire remontait la partie droite de la face. Il l'ouvrit du 20 avril au 8 mai 1975, après l'avoir tenté en juin et septembre 1974 ainsi que du 10 au 20 mars 1975.

D'autres « lignes » viendront s'ajouter à celles-ci. Ainsi, les frères Rémy (suisses) s'adjugèrent-ils les « strapontins du paradis » (1980), et Nicolas Schenkel et B. Wietlisbach la « voie des Genevois » (1981). L'année suivante, une directissime française fut tracée à droite de sa version américaine par des cordées de l'École militaire de haute montagne (d'où l'adjectif « française », petite note nationaliste bien dans l'esprit militaire). Christophe Profit devait participer à cette entreprise avec M. Bruel, Hervé Sachetat et H. Giot (septembre 1982).


Michel Piola, ouvreur infatigable depuis le début des années 1980, est l'auteur de plusieurs centaines de voies nouvelles dans les Alpes. Il devait s'attaquer aux Drus, où il traça en 1984 et 1986 une remarquable ligne dans la partie gauche de la face, baptisée « passage cardiaque ».

En 1991, Catherine Destivelle entra dans l'histoire de l'alpinisme en traçant seule un itinéraire de haute difficulté à droite de la voie Thomas Gross. Un peu plus tard, deux autres voies seront ouvertes par des solistes : Jean-Christophe Lafaille et Marc Batard.

Les éboulements ont effacé la plupart de ces itinéraires, à l'exception de ceux situés le plus à gauche de la paroi. Une virginité nouvelle pour la face Ouest des Drus. Malheureusement, les alpinistes devront attendre plusieurs décennies avant que la roche ne se stabilise, même si certains audacieux comme Valery Babanov se lancèrent quelques mois après l'éboulement de 1997 dans la zone critique pour tracer au plus vite une voie nouvelle (Léna, avec Yuri Koshelenko début 1998).

Suite à la seconde vague d'éboulements (2003-2005), une face à nouveau vierge de tout itinéraire s'offrait aux ouvreurs. C'est ainsi que du 28 janvier au 4 février 2007, Martial Dumas (guide de Chamonix) et Jean-Yves Fredriksen (guide de haute-montagne français) ont ouvert une nouvelle voie dans cette face compacte et verticale. Pendant les huit jours dans la paroi ils ont dû faire tomber les cailloux en équilibre et recourir à des techniques d'escalade artificielle. Ils sont à ce jour les seuls à avoir ouvert une voie nouvelle dans cette face.

Annexes

Liens externes

Notes et références

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