Pelerins d'ares

Pelerins d'ares

Pèlerins d'Arès

Les Pèlerins d'Arès est l'appellation d'un mouvement spirituel fondé en 1974 et dont l'initiateur est le Français Michel Potay. Il doit son nom à la localité d'Arès, en Gironde, lieu où Michel Potay aurait reçu des révélations.

Sommaire

Origine des Pèlerins d'Arès

Michel Potay ou « Frère Michel » est un français né en 1929 à Suresnes, près de Paris. Physicien de formation, d'abord ingénieur en 1955, puis directeur d'usine de 1958 à 1965 à Paris puis à Lyon, il décide ensuite de quitter l'industrie. Né dans une famille marxiste[1], il votera lui-même communiste jusqu'en 1988[2]. Au début des années 1960, il commence à douter de l'objectivité et des vérités du marxisme, et se livre à une recherche philosophique dans divers domaines.

Il s'intéresse un temps à l'ésotérisme (voyance occulte), en fondant sa propre pratique basée sur les théories des occultistes de la fin du XIXe siècle et sur les « pouvoirs secrets de l'homme », en faisant référence aux expériences télépathiques menées par la marine américaine. Il ouvre à Lyon, sous le nom de Michael Berkeley, un cabinet d'occultiste et de psychothérapeute où il pratique la voyance, le magnétisme curatif et la télékinésie[3]. Il entame ensuite une démarche religieuse et rejoint en 1969 le clergé de l'église orthodoxe vivante (une branche non reconnue par les Orthodoxes de France[4]). Il fonde une paroisse à Bourges, mais l'Église disparaît rapidement.

En 1971 il se rattache à l'Église vivante proche de l'URSS. Il est ordonné prêtre par cette congrégation, puis consacré évêque d'un diocèse missionnaire en 1971. Depuis Bourges, il tente un rapprochement avec d'autres Églises marginales (Église du Christ rénovée de l'antipape Clément XV, chapelle Sainte-Marie de Maurice Cantor, etc.). En 1973, il abandonne l'Église vivante par refus d'allégeance à l'URSS[3]. Michel Potay s'installe à Arès. Surnommé « le pope », il souhaite y faire l'expérience de la « Chrétienté originelle », tout en adjoignant à ses références orthodoxes des références orientalisantes (philosophie et acupuncture chinoise) et ésotériques.

En 1974, il publie L'Evangile donné à Arès, édité en 12 000 exemplaires[5], puis Le Livre en 1978. Ensemble, ils forment La Révélation d'Arès, éditée en un ouvrage unique pour la première fois en 1983. « La Révélation d'Arès » décrit deux évènements surnaturels qu'aurait vécu Michel Potay : 39 ou 40 apparitions de Jésus du 15 janvier au 13 avril 1974 et 5 théophanies (manifestations directes du Créateur) du 2 octobre au 22 novembre 1977[6], et publie intégralement les messages transmis sur place à Michel Potay.

Ces évènements surnaturels auraient eu lieu à Arès. Depuis, les croyants s'y rendent en pèlerinage, d'où leur nom de Pèlerins d'Arès qui fut d'abord un sobriquet dans les années 1975-1979[7]. Michel Potay quitte l'église et se consacre à la prédication.

La Révélation d'Arès

La Révélation d'Arès est composée de deux parties : le message qui, selon Michel Potay lui aurait été donné par Jésus en 1974 et intitulé « L'Évangile Donné à Arès » (première édition 1974), et le message qui aurait été donné par Dieu en 1977 au même Michel Potay qui l'intitula « Le Livre » (première édition 1978). Ce livre affirme lier étroitement les enseignements de Dieu et de Jésus, avec celui qui deviendra leur témoin, Michel Potay. Ce texte, et la philosophie qui en résulte, forment la base de la foi et des valeurs morales chez la plupart des Pèlerins d'Arès. Toutes éditions confondues, la Révélation d'Arès atteint environ 230 000 exemplaires[5].

L'ouvrage appelle les croyants des trois principaux courants religieux monothéistes, et les humanistes, à trouver une nouvelle forme de spiritualité fondée sur la pénitence au sens particulier de la Révélation d'Arès, c'est à dire la recherche du bien, en plaçant les valeurs d'amour, de paix, d'intelligence et de liberté spirituelles au-dessus des valeurs de gouvernement et de loi.[8] Ils sont également appelés à dépasser les systèmes religieux et politiques et à faire alliance par delà les différences de croyances afin d'établir une équité universelle. Le verset central de La Révélation d'Arès est « La Vérité est que le monde doit changer » (28/7).[9]

Le discours de la première partie, « L'Évangile », en français usuel, est attribué à Jésus. Jésus aurait dicté un évangile complet à Michel Potay. Dans la deuxième partie, « Le Livre », attribué à « Dieu le père », la construction grammaticale est très réduite. Des mots supplémentaires sont insérés entre parenthèses pour en faciliter la compréhension. Nombre de mots viennent directement de l'Hébreu ou du Grec ancien. Michel Potay présente cette seconde partie comme « l'Antidiscours »[10] et décrit le langage comme « lapidaire », dénué de tout artifice littéraire. Dans cet ouvrage, il est reproché aux humains d'avoir fait usage abusif du don de la parole abstraite, « une lame à double tranchant », et de l'avoir corrompu en bruit, ayant élaboré des subtilités de l'idiome à des fins malhonnêtes[11].
Alors que Jésus interpelle Potay comme « homme Michel », Dieu, lui, l'appelle « Mikal »[12], et parle de « Yëchou » (Jésus), de « Yërouch'lim » (Jérusalem), de « Moché » (Moïse), de « Cha'oul » (Paul), et de « Sarsouchtratame » (Zoroastre).

Les théophanies de la deuxième partie de la révélation en 1977 y sont décrites comme venues d'un bâton de lumière, de la hauteur d'une canne à marcher, positionné au même endroit lors des cinq manifestations. Michel Potay relate ces rencontres comme éprouvantes mentalement et physiquement pour les deux protagonistes. Il explique le manque de détails des premières rencontres et son incapacité à répondre à certaines questions par la confusion que ces rencontres provoquaient en lui. Dans la préface de L'Evangile, des détails sur le déroulement des événements sont fournis, et la description des théophanies dans la deuxième partie de l'ouvrage est plus précise. La narration du déroulement des théophanies, presque quatre ans plus tard, beaucoup plus large, serait due à son épouse Christiane qui lui a expressément demandé d'enregistrer cette fois toutes ses perceptions et ses sentiments éprouvés à ces moments.

Systématiquement nocturnes, ces rencontres auraient toujours eu lieu sans témoins, Michel Potay expliquant son incapacité à réveiller les membres de sa famille. Lors de la deuxième théophanie du 9 octobre 1977, dans le verset ⅩⅩ/12, Dieu s'en explique ainsi : « Le(s) frère(s), Je ne (leur) parle pas, tu (leur) parles. » Potay raconte avoir cru pendant un temps recevoir une révélation à titre personnel, mais rapidement, il comprit sa responsabilité de prophète. Les versets de la révélation sont accompagnés de commentaires et explications du témoin, dans lesquels sont élaborées les significations des termes utilisés, ainsi que les concepts transmis. L'auteur affirme avoir été muni de la capacité de compréhension du message qu'il doit propager, et de l'autorité de l'expliquer aux autres.

Foi, et pratiques spirituelles

Doctrine

Les Pèlerins d'Arès sont monothéistes, « dans la ligne de la tradition abrahamique[13]. » Ils croient aux écritures bibliques et coraniques, mais émettent des réserves sur l'authenticité de certains livres de la Bible[14], et l'Évangile de Jean est rejeté[5]. Ils récusent le concept de la Trinité chrétienne, la filiation de Dieu en Jésus[15], rejettent le culte des saints[5], et croient à la virginité de Marie. Des notions comme l'enfer et la résurrection des justes sont conservées[16]. La foi arèsienne est influencée par l'Islam[5], le Coran étant considéré comme l'une des plus récentes révélation divine parmi les écritures monothéistes précédant La Révélation d'Arès. Les Pèlerins d'Arès perçoivent les enseignements divins comme étant livrés aux humains par étapes : un prophète/messager est « suscité » par Dieu pour rappeler aux hommes la parole divine, pour apporter des corrections à l'interprétation des révélations précédentes, et compléter les enseignements préalables. La Révélation d'Arès est perçue par les Pèlerins comme étant la version la plus récente des paroles Dieu adressées à l'humanité, et Michel Potay comme le prophète actuel. Très tôt dans la partie L'évangile, est indiqué que d'autres révélations semblables ont eu lieu dans le passé, « en grand nombre », mais elles n'auraient pas abouti, principalement dû au manque de courage du témoin choisi (L'Évangile 2/16-18).

L'un des éléments importants est le centrage sur le parcours spirituel individuel, permettant une libre interprétation de la foi[réf. nécessaire]. Le croyant rejette donc tout système de soumission, incluant les structures ecclésiastiques et les systèmes politiques[5], respectivement nommés « le roi blanc », terme qui indique toute puissance religieuse,[17] et « le roi noir », sa contrepartie laïque (puissance civile, culturelle, idéologique).[18] Ces deux entités sont perçues comme ennemies de l'individu[19]. Michel Potay définit le nouveau mouvement religieux des pèlerins d'Arès comme « une anarchie de pénitents[20]. »

Les pèlerins d'Arès pensent que les actes humains ont un impact sur la Création. La maladie et la mort seraient les conséquences des péchés de l'humanité.[21] Dans la foi arésienne, Adam n'est pas un individu, mais une espèce humaine potentiellement immortelle, à qui Dieu offrit l'« Eden ». Mais ces hommes auraient préféré le monde actuel, qui procure un bonheur éphémère, au prix du mal, de la souffrance et de la mort. Cette théologie est dualiste, et oppose le « Bien » au « Mal », perçu comme le « côté obscur, malveillant, égoïste du choix humain »[22], qui peut se personnifier sous la forme d'« un être invisible maléfique, indépendant »[22]. Ces aspects de la foi arèsienne sont résumés par M. Potay par : « Nous croyons à l’existence d’un tentateur, le Noir »[22]. Au cours de l'année 1974, il affirme ainsi avoir été « pratiquement chaque jour tourmenté par le démon »[23]. La doctrine arésienne invite donc les hommes à rejeter le mal et à faire le bien[5]. les Pèlerins d'Arès espèrent convertir un nombre suffisant de personnes pour pouvoir faire « pencher la balance » du côté du bien, et ainsi changer la façon dont la Création évolue et gagner l'immortalité.

Pour les arésiens, l'âme humaine n'est pas innée[24],[21], elle s'acquiert au cours de la vie et croît en fonctions des actes, le péché l'abimant ou la détruisant, la vertu en favorisant la croissance[22]. Et seules les âmes « complètes » au jour de la mort formeraient les « élus ». Dans la foi arésienne, vivre dans la « pénitence » est une notion centrale, quoiqu'elle ne revêt pas le sens de remords et d'autopunition. Elle consiste selon eux à se conformer à des principes et vertus, à faire le bien, par un effort de volonté, à se changer individuellement pour participer au « changement du monde » préconisé.[25]

La guérison des malades par l'imposition des mains est également un commandement de la Révélation d'Arès : « Ta force guérira les malades.[...]Tu imposeras les mains aux malades. Tu en traiteras de toutes les manières de ton art. » Ceci découle de la conception arésienne selon laquelle l'homme possède un pouvoir d'action sur la création, et rejoint les influences occultistes qui ont imprégné le parcours spirituel de Michel Potay. Ses capacités de guérison ont ainsi été présentées sur les tracts publicitaires que distribuent parfois les pèlerins, signalant « ses travaux quasiment miraculeux pour les malades et les réprouvés[5]. »

Selon Jean-Pierre Chantin, ce corps de doctrine serait adapté à l'attente contemporaine en ce qu'il rejette les structures religieuses imposées, simplifie la théologie en retirant les points les plus difficiles à accepter, et propose à chaque croyant de prendre en charge lui même son élévation spirituelle, jusqu'à acquérir des pouvoirs quasi-divins, dans une analyse proche des lectures ésotéro-occultistes qui font leur retour à la fin du XXe siècle[5].

Rites et pratiques

Il n'y a pas d'obligation chez les Pèlerins d'Arès sur la façon de pratiquer sa foi. Les croyants choisissent les rites qu'ils pratiquent, ainsi que leur forme. Néanmoins certaines pratiques sont propres au mouvement : la Mémoire du Sacrifice, le baptême ou les funérailles. Des épousailles ont été célébrées dans quelques assemblées locales. Le pèlerinage auquel se consacre entièrement l'association L'Œuvre du Pèlerinage d'Arès[26], a lieu chaque année en été pendant six semaines, le manque de moyens et de personnel ne permettant pas d'ouvrir le pèlerinage toute l'année[27]. Le seul rite très majoritairement pratiqué est la prière Père de l'Univers, une version corrigée du Notre Père chrétien, prononcé trois fois par jour et une fois la nuit. Lors de cette prière, certains choisissent de se tourner vers Arès, considérée comme nouveau lieu saint après Jérusalem[14].

Cependant, le prosélytisme est une activité essentielle pour les pèlerins. La moisson des pénitents, ou moisson tout court[28], constitue la pratique spirituelle la plus active et la plus répandue, reconnue comme prioritaire. La raison invoquée est que la foi générée par La Révélation d'Arès trouve son accomplissement dans la transmission de l'appel lancé par Jésus et Dieu. Les pèlerins reproduisent ainsi ce qu'aurait fait Jésus, et le Créateur, lors de sa venue en 1974 et 1977 en rappelant aux hommes qu'ils doivent changer leur vie en bien[29] et que, par le cumul des changements personnels, le monde changera à son tour[30].

Le mouvement a tenté l'élaboration de rituels propres aux pèlerins, mais dans cette foi rejetant le dogme, leur diffusion au sein du mouvement rencontre une forte résistance[5], à l'exception de la moisson qui n'est pas un rituel à proprement parler :

La Moisson
C'est le terme qui désigne la mission. Elle consiste à sensibiliser le plus grand nombre de personnes possible au message donné à Arès[31]. Le terme Moisson est utilisé en opposition aux Semailles, qui désigne l'enseignement des Écritures[32] effectuées par les précédents prophètes et religions issues de la Bible et du Coran.
Le territoire que les pèlerins moissonnent comprend les terres occupées par les chrétiens, juifs, et musulmans[33]. La Moisson s'accomplit principalement sur la voie publique.
La Mémoire du Sacrifice
Ce rite rappelle le sacrifice de Dieu à sa création. Le croyant tient table ouverte, soit chez lui, soit au cours d'une réunion d'assemblée. La table du mémorial est dressée, et le pénitent prépare pain, vin et huile pour tous. Ce « partage de la table » représente le « sacrifice du temps libre de chacun à la mission »[34].
Les épousailles
Pour les pèlerins d'Arès, les épousailles sont l'engagement que prennent deux fiancés pénitents et moissonneurs, qui s'aiment et qui aiment tous les hommes. Le jour de ses épousailles, le marié fait Mémoire du Sacrifice pour l'assemblée. Les deux fiancés conduisent la prière, s'abstiennent de consommer des boissons alcoolisées, et servent leurs invités. Au travers de cette cérémonie, le couple est uni par Dieu, représenté par l'assemblée qui prie avec eux.[35]
Le principe de cette cérémonie est de montrer que seul Dieu est garant de cette union et qu'elle contribue au changement du monde[36]. Les Pèlerins d'Arès ne reconnaissent pas le sacrement du mariage décerné par une institution politique ou religieuse.
Le baptême
Les pèlerins reconnaissent Jean le Baptiste, mais le baptême n'est pas particulièrement prescrit. Ils ne reconnaissent pas les vertus supposées de l'eau bénite, et la dénoncent comme une œuvre de charlatan[37]. Si un pèlerin souhaite être baptisé, de l'eau est utilisée comme symbole d'une eau divine que les élus connaîtront après leur mort.[38],[39]
Les funérailles
Le « rite » des funérailles est décrit comme une cérémonie pour les vivants, mais qui n'influe pas sur l'âme du mort. Le faste est rejeté. Ceux qui ont commémoré le Sacrifice sont enterrés vêtus de leur tunique et enroulés dans le linceul de la nappe de table qu'ils utilisaient.
la célébration du septième jour
Cette célébration se rapporte au 7e jour de la création, dans la génèse, mais elle peut être mobile et pas nécessairement pratiquée le dimanche.

Organisation et taille du mouvement

Le croyant ayant une spiritualité individuelle et libre, les Pèlerins peuvent se définir comme toute personne acceptant la Parole de la Révélation d'Arès. Deux éléments essentiels assurent pourtant la cohésion du mouvement, par ailleurs très disparate et rejetant toute idée d'organisation centralisée : La Révélation d'Arès et leur prophète, Michel Potay. L'édition et la diffusion du message contenu dans ce livre, est l'un des moteurs du mouvement. La Maison de la révélation, à Arès, édite la Révélation d'Arès, et les pèlerins fournissent les librairies et bibliothèques. Les périodiques Le pèlerin d'Arès, Frères de l'aube[40],« l’Egala’h », le « Bul’fda »[41] et des tracts sont publiés de même. La structure associative répond donc à ces besoins[5].

Michel Potay, en temps que prophète à qui Dieu s'exprima directement, est plutôt l'initiateur du mouvement, et joue le rôle d'un coordinateur entre les différentes associations. J.F. Mayer note une tendance à la sacralisation de Michel Potay, mais après s'être beaucoup investi dans les conférences et réunions, il se fait plus discret. La poursuite du mouvement est donc principalement le fait des croyants eux-mêmes[5].

Les Pèlerins d'Arès sont organisés de manière décentralisée[42]. Selon des estimations extérieures et critiques, le mouvement compterait « entre 500 et 2 000 adeptes »[43] ou « 5 000 membres »[44]. Selon une association chrétienne critique du mouvement, « Les Pèlerins d’Arès vivent tantôt isolés, tantôt en groupes ou missions. Légalement, ils forment des assemblées régionales comme « Les Ouvriers de la Moisson », « L’œil s’ouvre » (créée à Bordeaux le 4 mars 1987, dissoute en 2001), « Les Frères de l’Aube », « Les Torrents » (créé à Paris en 1989) ; ou des associations plus larges, comme « L’Œuvre du Pèlerinage d’Arès » ». Toujours selon cette même association, les Pèlerins d’Arès développeraient des missions en Allemagne, en Belgique (Liège), en France, en Grande-Bretagne, en Hongrie, en Irlande, en Pologne, en Russie et en Suisse (Genève, Neuchâtel, Zurich). Le mouvement arésien commencerait à s'étendre en dehors d'Europe, avec des membres en Afrique, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Amérique (Etats-Unis et Canada).[44]

Les assemblées

Les Pèlerins d'Arès se disent des croyants libres, mais se regroupent en associations locales de mission, appelées « assemblées de Dieu ». Légalement et pour des besoins pratiques, elles forment des associations loi 1901. La première assemblée fut fondée à Bordeaux, en 1976, suivie par une seconde à Paris en 1978[5]. Il s'est créé une soixantaine d'associations liées à cette foi en France[42], dans une vingtaine de villes françaises.[5]. Ces associations publient des périodiques, des tracts, organisent des conférences et des réunions. Néanmoins, aucune association ne représente les Pèlerins d'Arès en totalité. L'une d'entre elles, L'Œuvre du Pèlerinage d'Arès organise le pèlerinage à la Maison de la Sainte Parole.

Le pèlerinage

Depuis 1974, le pèlerinage consiste à se rendre à la Maison de la Sainte Parole, le lieu des théophanies, pour y prier et recevoir Le Feu, un renforcement de sa foi.[45] Les pèlerins y pratiquent la prière « libre », qui consiste à psalmodier à mi-voix des extraits des livres sacrés : Bible, Coran et Révélation d'Arès.[46],[47]Pour avoir accès à la Maison de la Sainte Parole, chaque pèlerin doit répondre à trois questions :

  • « Croyez-vous que la Bible, le Coran et la Révélation d'Arès viennent de Dieu ? »
  • « Aimez-vous tous les hommes ? »
  • « Pardonnez-vous les offenses ? »

Néanmoins, ce sont surtout les motivations du pèlerin qui sont interrogées. Le pèlerins peut alors pénétrer dans la Maison de la Sainte Parole, en se déchaussant et en revêtant une tunique blanche. Il place ensuite sa main sur le bas du front, et se prosterne pour embrasser le sol.[5],[47]

La Maison de la Révélation, quant à elle, est le lieu où Jésus serait apparu en 1974. Au cours du pèlerinage, des colloques et exposés, des missions publiques et des projections de films y sont organisés[44].

Financement

Le mouvement est financé par les dons des pèlerins d'Arès, qui versent une dîme de 5% de leurs revenus[4]. En l'absence de structures et de trésorerie centrale, ils versent leurs dons à Michel Potay, comme le recommande La Révélation d'Arès (34/6).

Classification en mouvement sectaire en France

Une des associations, L'Œil S'Ouvre, fondée en 1987 à Bordeaux, a été citée en 1995 dans le rapport de la commission parlementaire sur les sectes en France[43], dans la catégorie « mouvements sectaires de 500 à 2 000 adeptes », parmi les 173 sectes qui présenteraient des caractères de dangerosité [48]. Le rapport classe cette association comme secte de type dominant 'apocalyptique', et de type associé 'guérisseur'. L'association L'Œil S'Ouvre s'est dissoute en 2001.[49]

En 2005, le rapport de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) cite l’exemple des pèlerins d’Arès, dans son chapitre consacré à la guérison par la prière et constate que le « mouvement guérisseur d’inspiration religieuse, les Pèlerins d’Arès, semble retrouver un regain d’activité dans la capitale via son siège « l’Eau bleue » où se tiennent des conférences régulières avec distribution de tracts promotionnels. »[50].

Annexes

Bibliographie

  • Frère Michel Potay, La Révélation d'Arès Intégrale, Maison de la Révélation, Arès, France, 1984 (réimpr. 1987, 1989), broché, 350 p. (ISBN 2-901821-00-6, ISBN 2-901821-02-2 et ISBN 2-901821-03-0) [présentation en ligne].
    L'absence de copie numérisée disponible sur Internet est expliquée ici
     
  • (en) Frère Michel Potay, The Revelation of Arès [« La Révélation d'Arès »], Maison de la Révélation, Arès, France, 1995, relié, 777 p. (ISBN 2-901821-07-3) (OCLC 36797899) [présentation en ligne] 
  • Frère Michel Potay, Et ce que tu auras écrit, Maison de la Révélation, coll. « Le pèlerin d'Arès », Arès, France, 1989, broché, 370 p. (ISBN 2-901821-04-9) 
  • Frère Michel Potay, Et ce que tu auras écrit, Maison de la Révélation, coll. « Le pèlerin d'Arès », Arès, France, 1991-1992, broché (ISBN 2-901821-06-5) 
  • Jean-Pierre Chantin, Des sectes dans la France contemporaine : 1905-2000, contestations ou innovations religieuses, Privat, coll. « Hommes et communauté », Toulouse, 2004, 157 p. (ISBN 2708968556) 
  • « Circulaire du ministère de l'Intérieur sur la « Lutte contre les agissement répréhensibles des mouvements sectaires » », dans Courrier Juridique des Affaires sociales, no mai-juin 1998, 20 décembre 1999, p. 2 
  • Jean-François Mayer, « La naissance de nouvelles religions », dans Sciences humaines, no 5, décembre 2006 - février 2007 [résumé] 
  • Jean-François Mayer, « La « Révélation d'Arès » : naissance d'un pèlerinage dans la France contemporaine », dans Social Compass, vol. 48, no 1, 1er mars 2001, p. 63-75 (ISSN 0037-7686) [résumé lien DOI] 
  • Jean-François Mayer et Reender Kranenborg, La naissance des nouvelles religions, Georg Editeur, Genève, 23 août 2004, 212 p. (ISBN 2825708771) [présentation en ligne], « La Révélation d'Arès, nouvelle voie spirituelle née en France », p. 123-143 
  • (en) J. Gordon Melton (dir.), Martin Baumann (dir.), David B. Barrett, Donald Wiebe et Diana Eck, Religions of the world : a comprehensive encyclopedia of beliefs and practices, vol. 1 / 4, ABC-CLIO, Santa Barbara, Calif., septembre 2002, relié, lxxx, 1507 p. (ISBN 1576072231) [présentation en ligne], « Arès Pilgrims », p. 71-72 

Notes et références

  1. Potay (web), Ma véritable histoire
  2. Mayer 1990, note 61
  3. a  et b Chantin 2004, p. 93
  4. a  et b Vernette & Moncelon 2001, p. 22
  5. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m , n  et o Chantin 2004, p. 94-98
  6. Une voix, sortie d'un bâton de lumière, lui dicte un long message
  7. Le Pèlerin d'Arès No.6, mai 1979, pp.52-67
  8. Potay 1992, p. 74-76
  9. Potay, Michel, « Le monde changé », 2008. Consulté le 2009-06-23
  10. Le Livre, Préface de l'édition de 1984
  11. Potay 1995, Le Livre, ch. Ⅶ
  12. Voir Michel#Sens et origine du nom
    (La Révélation d'Arès: Le Livre, chapitre premier, versets 12 à 14 :
    « I/12. Parole de Mikal Ma Parole.
    « 13. Mikal boit Mon Eau. (...)
    « 14. À son tour, Mikal lave ses frères ; il donne l’Eau. »), mais il s’entend une fois aussi appelé Michel (Le Livre ⅩⅬⅡ/1), ou l’ami (Le Livre ⅩⅩⅩⅨ/16)
  13. Mayer 1990, p. 14 et 16
  14. a  et b Mayer 2006
  15. Mayer 1990, p. 14-15
  16. J.P. Chantin, citant J.F. Meyer. Jean-Pierre Chantin 2004, p. 95
  17. Le Livre IX/3-8, XIII/20-23
  18. Le Livre X/6
  19. Firth 2003, p. 33
    « "The Gospel delivered in Arès" is sharply more explicit and emphatic in condemning, as ennemies of individualism, both the black king (Caesar, the sword) and the white king (institutional religion, the witch doctor.) »
  20. Michel Potay, « Le nouveau roi noir de Paris », 14 mai 2007, Blog public Le pèlerin d'Arès. Mis en ligne le 2007-05-07, consulté le 2008-01-05. « À qui me demande : « Que sont, en deux mots, les Pèlerins d'Arès ? » est-ce que je ne réponds pas : « Une anarchie de pénitents » ? », p. 58C26
  21. a  et b Potay, Michel, « Fins dernières », 2008. Consulté le 2009-06-23
  22. a , b , c  et d La Révélation d'Arès, éd.1995, M. Potay, appendice « Nous croyons. Nous ne croyons pas ». pp. 718 à 767.
  23. Mayer 1990, p. 26
  24. « Nous croyons qu’en sortant du ventre de la mère l’humain n’a pas d’âme – l’ha. Il n’a qu’un corps et un esprit. » La Révélation d'Arès, éd.1995, M. Potay, appendice « Nous croyons. Nous ne croyons pas ». pp. 718 à 767.
  25. Potay, Michel, « Action sur soi », 2008. Consulté le 2009-06-23
  26. Potay, Michel, « Pèlerinage: info pratique », 2008. Consulté le 2009-06-23
  27. Mayer 1990, p. 19
  28. mot qui dans La Révélation d'Arès signifie apostolat
  29. L'Évangile donné à Arès, 30/11
  30. L'Évangile donné à Arès, 28/7
  31. L'Évangile donné à Arès,, 38/2-6
  32. L'Évangile donné à Arès,, 5/1
  33. Mayer 1990, p. 41-42
  34. Mayer 1990, p. 25
  35. Le pèlerin d'Arès 1989, Épousailles
  36. L'Évangile donné à Arès,, veillée 33
  37. L'Évangile donné à Arès,, 20/3,6, et 33/20
  38. Mayer 1990, p. 22
  39. « L'eau grasse », Le Livre, Ⅻ/16
  40. Un groupe parisien diffuse ainsi, depuis 1988, le périodique Frères de l'aube, « Bulletin d'information et de liaison pour l'émergence d'une humanité nouvelle » P.Chantin
  41. « l’Egala’h », bulletin de liaison entre les pèlerins de France et ceux des pays francophones, le « Bul’fda » bulletin de liaison entre les frères de l‘Aube. prevensectes.com
  42. a  et b Religion: Mouvements divers, 2007, Quid. Consulté le 2007-12-23
  43. a  et b Rapport n° 2468 de la commission parlementaire sur les sectes en France, 1995
  44. a , b  et c Vigi-Sectes 2007
  45. Mayer 1990, p. 12
  46. Mayer 1990, p. 19-21
  47. a  et b Melton 2002, p. 71
  48. Les rapports parlementaires n'ont qu'une valeur consultative : circulaire du ministère de l'Intérieur sur la « Lutte contre les agissement répréhensibles des mouvements sectaires »
  49. déclaration de dissolution de l'association le 11 mai 2001, parution au Journal Officiel n°20010023
  50. MIVILUDES 2005, p. 53
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