- Patrick Henry (criminel)
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Affaire Patrick Henry
Pour les articles homonymes, voir Patrick Henry.Patrick Henry (né le 31 mars 1953 à Troyes en France) est le meurtrier de Philippe Bertrand, alors âgé de sept ans. Il est connu pour avoir échappé à la peine de mort après une plaidoirie de Robert Badinter contre la peine capitale, malgré une opinion publique majoritairement favorable à son exécution.
Sommaire
Biographie
Enlèvement de Philippe Bertrand
Le 30 janvier 1976, vers 12h30, à Troyes, il enlève Philippe Bertrand, âgé de huit ans, à la sortie de son école. Une heure plus tard, il appelle les parents de l'enfant et leur demande une rançon d'un million de francs.
Il n'est aujourd'hui pas possible de savoir quand Patrick Henry a tué Philippe Bertrand. Il a affirmé durant le procès qu'il l'a étranglé en constatant que son plan ne se déroulait pas comme il l'avait prévu. Pourtant l'enquête semble montrer qu'il l'a étranglé avec un foulard dès son enlèvement. Il fera croire ensuite pendant plusieurs jours à la famille de l'enfant qu'il est toujours en vie. Pendant ce temps là, il est parti au ski avec des amis, alors que le corps de Philippe Bertrand était caché dans son appartement. Il cherchera à plusieurs reprises à se faire verser la rançon.
La police s'intéresse très tôt à lui. Il sera mis en garde à vue durant 47 heures, mais il n'avouera rien. Faute de preuves, la police le relâchera. Il passera ensuite devant les caméras de télévision pour dire à qui veut l'entendre qu'il est innocent et que le vrai criminel mérite la peine de mort pour s'en être pris à un enfant.
Le 17 février 1976, la police l'arrête à son hôtel, il désignera lui-même son lit en disant que le corps de Philippe Bertrand est dessous.
Procès
Le procès de Patrick Henry est certainement l'un des plus célèbres de l'histoire judiciaire française. Un soulèvement de haine à son encontre se crée, amplifié par son comportement devant les caméras de télévision après sa première garde à vue. La plupart des éditorialistes et des hommes politiques réclament la peine de mort pour son crime.
Comme aucun avocat n'accepte de le défendre, Robert Bocquillon se porte volontaire. Il demande l'aide de Robert Badinter, qui est depuis quelque temps un des principaux abolitionnistes de la peine de mort en France.
Le procès s'ouvre en janvier 1977, Robert Bocquillon se charge de défendre du mieux qu'il peut Patrick Henry. Robert Badinter se charge de faire le procès de la peine de mort. Et après une plaidoirie qui fit pleurer certains jurés et à la stupeur générale, Patrick Henry est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Il échappe ainsi à la guillotine (il fallait 8 voix sur 12 pour prononcer la mort, 7 membres seulement ont voté la mort)[1]. Après le procès, au moins trois jurés ont affirmé avoir voté contre la mort par conviction catholique, comme l'avait suggéré auparavant l'évêque de Troyes. [2] Lors du procès, les parents de Phillipe Bertrand ont également fait savoir qu'ils « ne réclamaient pas le prix du sang ». [3]
Après son procès, deux condamnés à mort ont été exécutés (Jerôme Carrein et Hamida Djandoubi).
Liberté conditionnelle
Durant sa détention, il poursuivra des études qu'il avait arrêtées en cinquième et passe ainsi en prison son BEPC, son Baccalauréat, une Licence de mathématique et un DUT en informatique. À ce titre, il fait figure de modèle de réinsertion et demande à plusieurs reprises sa mise en liberté conditionnelle, mais à chaque fois le ministère de la justice refuse ses demandes. Il faudra attendre la loi sur la présomption d'innocence permettant à une juridiction régionale de statuer sur les mises en libertés conditionnelles pour le voir libéré le 15 mai 2001, suite à la décision du 26 avril 2001 du tribunal régional de Basse-Normandie. Il est embauché dans une imprimerie du Calvados.
En juin 2002, il est arrêté pour un vol à l'étalage dans un supermarché et est condamné à une amende de 2 000 euros.
Retour en prison
Dans la nuit du 5 au 6 octobre 2002, il est arrêté en Espagne en possession d'un peu moins de 10 kilogrammes de résine de cannabis achetés par lui au Maroc en septembre 2002. Après son extradition, sa liberté conditionnelle est annulée et il est remis en prison, retrouvant sa condition de condamné à perpétuité. Le 22 juillet 2003, il est condamné par le tribunal correctionnel de Caen à quatre ans de prison, 20 000 euros d'amende et la confiscation de son 4x4 qu'il a utilisé pour aller au Maroc, enfreignant ainsi sa liberté conditionnelle.
Bibliographie
- Robert Badinter, L'abolition, 2000, (ISBN 2253152617) (poche) et (ISBN 2213607060) (broché)
- Patrick Henry, Avez-vous à le regretter, Calmann-Lévy, 2002, (ISBN 978-2702133231)
- Nathalie Guibert, « Au tribunal, Patrick Henry n'est pas parvenu à expliquer sa propre énigme », article paru dans le quotidien Le Monde du 24 juillet 2003.
Notes
- ↑ Propos rapporté dans l'émission Faites entrer l'accusé du 18 juillet 2002, rediffusée le 25 août 2009
- ↑ Propos rapporté dans l'émission Faites entrer l'accusé du 18 juillet 2002, rediffusée le 25 août 2009
- ↑ (fr)Sur le site de l'Institut National de l'Audiovisuel journal du 20 janvier 1977
Lien externe
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