- Osorkon II
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Articles de la série Pharaon Classements alphabétique - chronologique Dynasties 0 - Ire - IIe - IIIe - IVe - Ve - VIe - VIIe - VIIIe - IXe - Xe - XIe - XIIe - XIIIe - XIVe - XVe - XVIe - XVIIe - XVIIIe - XIXe - XXe - XXIe - XXIIe - XXIIIe - XXIVe - XXVe - XXVIe - XXVIIe - XXVIIIe - XXIXe - XXXe - XXXIe - Les Ptolémées Osorkon II est un pharaon de la XXIIe dynastie, de -874 à -850, dont la capitale est à Tanis, dans le nord-est du delta du Nil. Elle est l'une des deux dynasties d'origine libyenne (berbère) (l'autre est la XXIIIe, installée à Bubastis).
L'épisode libyen de l'histoire égyptienne est compliqué, comme en témoigne le fait que jusqu'à cinq roitelets ont régné simultanément.
Osorkon nous est rendu célèbre en particulier par la splendide statuette d'or et lapis-lazuli, dite « triade d'Osorkon II », qui se trouve au musée du Louvre.
Elle représente au centre le dieu Osiris accroupi sur un socle-pilier ; à sa gauche, debout et effectuant de la main un geste de protection, Isis ; de l'autre côté et avec le geste symétrique, leur fils Horus. Une inscription comporte la titulature du roi et des propos d'Osiris lui accordant ses bienfaits.
Sommaire
Généalogie
Voir l’article annexe : Arbre généalogique de la XXIIe dynastie égyptienne.Osorkon II Naissance Décès -850 Père Takélot Ier Grands-parents paternels Osorkon Ier Tashedkhonsou Mère Kapes Grands-parents maternels Grand-père maternel inconnu Grand-mère maternelle inconnue Fratrie 1re épouse Karoma II Méritmout Enfant(s) Takélot II
Sheshonq (grand prêtre de Ptah)
Hornakht2e épouse Djedmoutesânkh Enfant(s) Nimlot II (grand prêtre d'Amon) 3e épouse Isetemhekhbet Enfant(s) Tjesbastperet Il est le fils de Takélot Ier et de la reine Kapes.
Osorkon II a quatre épouses dont Karoma II Méritmout, Djedmoutesânkh et Isetemhebet ; il est le père de sept ou huit enfants dont Takélot II qui lui succède, Nimlot II, qu'il nomme grand prêtre d'Amon (-855 à -845) et Sheshonq qu'il nomme à la tête du clergé memphite.
Titulature
Nom d'Horus Translittération (ASCII) Hr kAnxt mri-mAat Transcription Horus Kanekhet Mérimaât Traduction « Horus Taureau victorieux, Aimé de Maât » Nom de Nesout-bity Hiéroglyphe
Codage N5 F12 H6 M17 Y5:N35 U21:N35 Translittération (Unicode) Wsr-Mȝˁt-Rˁ stp-n-Jmn Translittération (ASCII) wsr-MAat-ra stp-n-Imn Transcription Ousermaâtrê Setepenamon Traduction « Puissante est la justice de Rê, l'élu d'Amon » Nom de Sa-Rê Hiéroglyphe
Codage M17 Y5:N35:N36 V4 Aa18 M17 D21:N29:N35 Translittération (Unicode) Mri-Jmn Osr.kn Translittération (ASCII) mri-Imn Osrkn Transcription MériAmon Osorkon Traduction « Osorkon, l'aimé d'Amon » Règne
Osorkon II Période IIIe période intermédiaire Dynastie XXIIe dynastie Prédécesseur Takélot Ier Dates de règne -874 à -850 Successeur Takélot II Son règne est marqué au début par deux périodes contraires. Un début de règne contesté notamment au sud à Thèbes, puis une seconde partie de règne qui voit le redressement du pouvoir royal.
Lors de son accession au trône, face aux pontifes de Thèbes, qui rejettent sa légitimité, Osorkon II doit démontrer qu’il est le vrai souverain. Il édicte cependant un décret par lequel il reconnaît à la ville de Thèbes un statut de principauté autonome et accepte que son cousin Harsiesi Ier succède à Sheshonq II, son père, dans la charge de grand prêtre d'Amon. Cette concession, qui instaure un précédent de transmission héréditaire de charges, affaiblit le pouvoir du roi. Cette décision va condamner l’Égypte à rester scindée en deux et amorce la scission, car en -870, Harsiesi Ier se proclame roi à Thèbes.
À la disparition de ce dernier, Osorkon reprend la main. Imitant la politique de ses glorieux ancêtres, à commencer par celle du fondateur de la dynastie Sheshonq Ier, il place ses fils aux postes clés du pays. À Memphis, il installe son fils Sheshonq, dont la lignée fera souche à la tête du pontificat memphite. À Tanis il nomme à la tête du temple d'Amon son jeune fils Hornakht[1]. Enfin, une fois les mains libre, à Thèbes il intronise son fils Nimlot comme grand prêtre d'Amon.
Son trône assuré, Osorkon s'attache à poursuivre la politique monumentale de ses prédécesseurs, voire la développe :
- Il fait restaurer le temple d’Éléphantine par son petit-fils, vice-roi de Kouch.
- Il intervient aussi à Memphis.
- Il entreprend également des travaux à Léontopolis.
- Il embellit le temple de Bastet dans sa ville de Bubastis où, en l'an 22, il fait bâtir à l'entrée du grand temple de Bastet un édifice jubilaire en prévision de la fête-Sed. Ce portail monumental tout en granit est orné d'une colonnade à chapiteaux hathoriques colossaux, dont certains exemplaires sont visibles dans les grandes collections égyptologiques. L'étude des reliefs a révélé une haute maîtrise du bas-relief sur granit et dont le programme iconographique des scènes rituelles représentées remonte au moins à la XVIIIe dynastie[2].
- À Tanis, il entreprend un monumental programme architectural dans le grand temple d'Amon. Du côté ouest, face à l'entrée principale de l'enceinte, il fait édifier un grand pylône qu'il fait précéder d'un kiosque à colonnes palmiformes. Ces monolithes de granit gisent encore au sol du site et sont toujours visibles aujourd'hui. À l'est, en dehors de l'enceinte il fait construire un temple qu'il dote également d'une grande colonnade palmiforme en granit. Enfin, il semble être le premier souverain de la XXIIe dynastie à réutiliser la nécropole royale de Tanis, aménageant pour lui-même et ses proches parents un véritable caveau familial.
À l'étranger, le traité d'alliance avec Byblos est menacé par l’expansion des rois d’Assyrie Assur-Nasirpal II (-884 à -859) et son fils Salmanazar III (-859 à -824) qui étendent leurs frontières du Nord de la Mésopotamie au Moyen Euphrate jusqu'en Syrie, à l'Oronte et la côte d'Amourrou. Les royaumes de Damas et d’Israël s'allient pour protéger la Syrie du Nord des nouveaux envahisseurs.
En -853 pour prêter main forte à cette alliance, Osorkon II envoi un contingent de mille mercenaires égyptiens à Benhadad roi de Syrie, afin d'arrêter la progression assyrienne. Le combat a lieu dans la vallée de l'Oronte près du village de Karkar. Ceci marque une nouvelle phase de la politique extérieure égyptienne : celle d'un appui aux royaumes de Syro-Palestine.
L’Égypte, grâce à cette alliance avec les hébreux et la Syrie, va résister aux soldats Assyriens de Salmanazar III. Les royaumes de Syro-Palestine vont constituer désormais le dernier rempart qui protège l'Égypte de l’invasion Assyrienne.
La longueur du règne d'Osorkon II est estimée en général à 22 années sur la foi de la plus haute date le concernant retrouvée jusqu'à ce jour sur ses monuments.
Cependant l'édifice jubilaire qu'il fait construire à Bubastis semble indiquer qu'il a régné plus longtemps. De plus ses fils ne lui survivent pas.
À Memphis, Sheshonq meurt et Osorkon le fait enterrer à l'ouest du temple de Ptah dans une tombe surmontée d'une chapelle le représentant officiant devant les dieux. C'est alors Padiiset, petit-fils d'Osorkon, qui succède à son père à la fonction de pontife du clergé memphite. Ce dernier avait pour épouse la propre fille d'Osorkon, Tjesbastperet qui elle aussi décède avant la fin du règne de son père. Avec son épouse Isetemhekhbet, Osorkon offre alors quatre vases canopes pour le viatique funéraire de leur fille qui a probablement été enterrée dans la région de Memphis[3].
À Tanis c'est son plus jeune fils Hornakht qui décède et qu'il fait inhumer dans son propre caveau, qu'il agrandit pour la circonstance.
L'ensemble de ces inhumations portant la trace de l'intervention directe ou de la dédicace du roi militent en faveur d'un long règne à l'instar d'autres exemples connus au cours de l'histoire dynastique égyptienne[4].
Dès la génération suivante, ses héritiers vont se disputer le pouvoir entre lignées différentes et plusieurs rois vont régner en même temps. Sa succession varie selon la place du règne de Takélot II qui est donné pour être son fils, et lui aurait donc succédé directement[5]. Cependant l'étude du protocole royal de ce dernier révélerait que ce Takélot n'aurait en fait régné que sur la Haute-Égypte, à Thèbes où l'on trouve son intervention en effet dans certains monuments. Ce serait donc Sheshonq III dont la généalogie reste discutée qui aurait succédé à Osorkon et vécut en effet l'éclatement des chefferies créant les véritables conditions d'une anarchie qui ouvrira sur la XXIIIe dynastie.
Sépulture
Osorkon II Type Tombeau Emplacement Nécropole royale de Tanis, tombe NRT I Date de découverte 27 février 1939 Découvreur Pierre Montet Objets découverts Sarcophage externe en granit
momie à l'état d'ossements
débris de bijoux et parures funéraires
vases canopes en albâtre
oushebtiOsorkon meurt après un règne d'au minimum vingt-quatre ans[6] et est enterré à Tanis dans la nécropole royale où son tombeau a été retrouvé pillé par la mission Montet le 27 février 1939[7].
Il comprenait deux caveaux dont la décoration et les textes indiquent clairement qu'ils ont été commandés par le roi. L'un d'eux est utilisé pour un Takélot qui pourrait être son père, le second pour lui même est bâti en granit. À la mort de son jeune fils Hornakht, Osorkon fait agrandir son propre caveau afin d'ensevelir le prince grand prêtre de Tanis dont le sarcophage a été retrouvé partiellement pillé
Notes
- N. Grimal, Les Libyens, p. 419 Cf.
- Soleb, fondation jubilaire d'Amenhotep III Notamment les scènes du même événement représentées au temple de
- Abt. III. Bl. 255 fig, e, f, g et h Pour une copie des textes qu'ils portent, cf. K. R. Lepsius
- Amenhotep III ou de Ramsès II dont les fils aînés, héritiers de la couronne, sont morts avant eux. Le règne d'Osorkon II sans aller jusqu'à la longueur de celui de Ramsès II a très bien pu dépasser les trente années On citera pour comparaison les règnes d'
- G. Broekman, p. 21-34 Cf.
- Voir paragraphe précédent
- P. Montet, Lettre n°16 Cf.
Bibliographie
- Nicolas Grimal, Histoire de l'Égypte ancienne [détail de l’édition], « Les Libyens » ;
- Pierre Montet., Lettres de Tanis – La découverte des trésors royaux - Présentées et commentées par Camille Montet-Beaucour et Jean Yoyotte, Editions du Rocher, 1998.
- Gerard Broekman, « The Reign of Takeloth II, a Controversial Matter », dans Göttinger Miszellen 205, 2005.
Voir aussi
Wikimedia Foundation. 2010.