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Opération Tannenbaum
L'Opération Tannenbaum est le plan allemand non mis en œuvre d'invasion de la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale.
Sommaire
La préparation du plan allemand
Après la victoire sur la France en 1940, les Allemands préparèrent trois plans d'invasion de la Suisse. L'Opération Tannenbaum était le troisième et fut soumis par la 12e armée le 6 septembre 1940 au groupe d'armée C.
La Suisse avait toujours affiché sa neutralité dans ce conflit mais l'Allemagne nazie marquait son indifférence avec cela. Hitler surnommait les Suisses « les plus ignobles et misérables ennemis de la Nouvelle Allemagne », et proclamait qu'il liquiderait « ces déchets de petites nations » et ainsi qu'il serait « le boucher des Suisses ».[réf. nécessaire]
Au cours de plusieurs incidents aériens, les Suisses, qui employaient 10 Messerschmitt Bf-109 D, 80 Messerschmitt Bf-109 E achetés aux Allemands et quelques autres Morane-Saulnier MS-406 construits sous licence en Suisse, avaient descendu 11 avions de la Luftwaffe entre le 10 mai 1940 et le 17 juin 1940. L'Allemagne était intervenue diplomatiquement sur ces affaires le 5 juin 1940 puis une nouvelle fois le 19 juin 1940 , de manière cette fois, beaucoup plus menaçante. Le 20 juin 1940, l'Armée de l'Air Suisse reçut l'ordre de ne plus intercepter les avions violant leur espace aérien. Néanmoins, les unités antiaériennes au sol ont continué à fonctionner. Un peu plus tard, Hitler envoya, sans succès, des saboteurs pour détruire les terrains d'aviation suisses.[réf. nécessaire]
L'opération Tannenbaum était le troisième plan établi par le Grand Quartier Général allemand après la chute de la France mais Hitler ne donna jamais l'ordre de déclenchement, peut-être parce que la Suisse avait une qualité de défense qu'aucun autre pays ne possédait. Chaque foyer suisse avait été équipé de fusil et le terrain très montagneux des Alpes suisses donnait un avantage tactique au général suisse Henri Guisan et à son armée qui alors représentait 1/5 de la population totale de ce pays. Néanmoins l'imposante Wehrmacht aurait sans doute pu surmonter ces défenses en menant une campagne de Blitzkrieg comme elle l'avait fait en France.
Raisons de l'inexécution du plan
Il y a plusieurs possibilités pour expliquer pourquoi les Allemands n'ont pas mis en exécution ce plan d'invasion :
- La Suisse n'a pas été vue comme menace pour l'Allemagne. Hitler était plus préoccupé à mener à bien la Bataille d'Angleterre (les quelques divisions allemandes de montagne opérationnelles avaient été assignées sur l'Opération Seelöwe) et il pensait aussi à l'invasion de l'Union soviétique (opération Barbarossa). Déjà dès août et septembre 1940, de grandes quantités de troupes avaient été déplacées à l'est pour parer la menace russe sur la Bessarabie.
- La plus grande opportunité d'une action militaire efficace contre la Suisse était la période entre la chute de la France en juin 40, et octobre/novembre 1940. Après ce temps, le changements de climat avec l'hiver alpin n'aurait pas permis une action efficace des troupes allemandes. Mais après l'hiver 1940-1941, Hitler était occupé à préparer l'invasion de la Grèce avec l'opération Marita.
- De plus, la Suisse fournissait des ressources que beaucoup d'états refusait de vendre aux allemands, les nazis y voyait donc un allié économique.
Le gouvernement suisse avait une politique très décentralisée : ainsi son président fédéral était relativement sans pouvoirs officiels et n'avait pas les moyens de déclarer la reddition du pays. En effet, les citoyens suisses avaient été informés qu'ils ne devaient en aucun cas écouter les ordres de reddition car cela pouvait être un mensonge ennemi et qu'ils devaient ainsi résister jusqu'à la fin.
Bien que la Wehrmacht ait simulé des mouvements vers la Suisse dans ses offensives, elle n'a jamais essayé de l'envahir. Après le Jour J, l'opération Tannenbaum a été mise au placard et la Suisse est restée neutre pour la durée de la guerre. En fait, les Allemands étaient probablement dans l'incapacité d'assigner le nombre de divisions demandées pour Tannenbaum après le début de l'invasion de l'Union Soviétique.
Annexes
Sources et bibliographie
- Un général suisse contre Hitler; de Jon Kimche aux éditions J'ai lu Leur aventure N°A 124
- Jean-Jacques Rapin, L'esprit des fortifications, Presse polytechniques et universitaires romandes « Le savoir suisse », Lausanne, 2004, (ISBN 2-88074-593-X)
Notes et références
Articles connexes
- Liste des opérations lors de la Seconde Guerre mondiale
- Histoire de la Suisse au XXe siècle
- Réduit national
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